Tic-tac, tic-tac… L’horloge tourne et il ne reste plus que quelques heures pour les ménages aux revenus modestes afin de réclamer leur précieux chèque énergie pour 2024. Cette aide financière bienvenue, permettant de payer une partie des factures d’électricité, de gaz ou de fioul, ainsi que certains travaux de rénovation énergétique, doit impérativement être demandée avant minuit ce mardi 31 décembre sur le guichet dédié en ligne.
Des centaines de milliers de ménages éligibles n’ont pas encore fait la demande
Si une première vague de 5,5 millions de chèques énergie a été envoyée automatiquement en avril dernier aux bénéficiaires déjà connus, tous les nouveaux foyers éligibles ainsi que ceux qui auraient pu être oubliés lors de ce premier envoi doivent faire une demande sur le site chequeenergie.gouv.fr avant l’échéance de ce soir. D’après des chiffres communiqués par le cabinet du ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, seuls 122.500 nouveaux chèques environ avaient été émis via ce guichet au 27 décembre, pour un montant moyen de 136 euros.
Pourtant, le nombre de ménages potentiellement éligibles et n’ayant pas encore bénéficié de l’aide serait bien plus important. «Il est probable que nous n’avons guère dépassé les 12% de chèques attribués par rapport au million estimé de nouveaux ayants droit», s’inquiète Françoise Thiebaut, coordinatrice énergie au Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal). Car chaque année, près d’un million de foyers sortiraient du dispositif car leurs revenus ont augmenté, tandis qu’un autre million y entrerait du fait d’une baisse de revenus.
Un système d’attribution qui a changé
Mais alors pourquoi autant de ménages éligibles n’ont-ils pas fait leur demande ? Cela s’explique par un changement dans le système d’attribution automatique. Jusqu’en 2023, le chèque énergie était distribué en croisant les données fiscales avec celles de la taxe d’habitation. Problème, cette dernière a été supprimée l’an dernier, rendant impossible ces vérifications croisées.
Pour 2024, les pouvoirs publics ont donc décidé de réattribuer automatiquement le chèque à tous ceux qui l’avaient déjà reçu en 2023. Mais pour les nouveaux bénéficiaires potentiels, une démarche volontaire sur un portail en ligne a été mise en place. Un système de rattrapage qui n’a visiblement pas eu le succès escompté, en dépit des campagnes d’information.
Un public fragile difficile à toucher
Il faut dire que le public concerné, à savoir les 20% de Français les plus modestes, n’est pas toujours le plus facile à atteindre et à accompagner dans des démarches administratives en ligne. «On parle de ménages qui ne savent pas forcément où se faire aider et qui n’ont pas toujours accès à internet ou à un ordinateur», souligne Françoise Thiebaut. «Beaucoup ont un smartphone mais faire ce type de démarches dessus n’est pas évident», ajoute-t-elle.
Face à ce constat, plusieurs acteurs du secteur de l’énergie avaient tiré la sonnette d’alarme dès octobre, s’inquiétant d’un manque de communication autour de cette plateforme de rattrapage et de la complexité pour les ménages de s’y inscrire. Ils plaidaient pour un report de la date butoir.
Vers un délai supplémentaire ?
Un projet d’arrêté visant à prolonger l’accès au guichet en ligne jusqu’au 31 mars 2024 a bien été soumis au Conseil supérieur de l’énergie le 19 décembre et a reçu un avis favorable. Mais depuis, le gouvernement Barnier a passé la main à l’administration Bayrou, et le portefeuille de l’énergie a changé de ministère de tutelle. « Cela complique les choses », estime Françoise Thiebaut, qui espère malgré tout une décision rapide pour « sécuriser » un maximum de chèques.
Le cabinet du nouveau ministre chargé de l’Énergie, Marc Ferracci, assure de son côté «suivre de près l’évolution des demandes» en cette ultime journée. Mais pour l’heure, aucune prolongation n’a été actée. Alors si vous pensez faire partie des ménages éligibles, ne tardez plus et foncez sur le site dédié pour réclamer cette précieuse aide. Les minutes sont comptées !
