C’est avec une immense joie et fierté que les chauffeurs routiers franchissent enfin les portes blindées du poste-frontière de Rafah, leurs camions chargés de précieuses denrées pour la population de Gaza. Après des mois d’une attente interminable aux frontières, ils peuvent enfin accomplir leur mission humanitaire dans ce territoire palestinien dévasté par 15 mois d’un déluge de feu israélien.
Une attente éprouvante aux frontières
Les chauffeurs témoignent des conditions difficiles endurées pendant de longs mois, dormant et vivant dans leurs camions, dans l’espoir de pouvoir un jour entrer à Gaza. « Depuis des mois, nous mangeons, dormons et prenons une douche dans nos camions, attendant le moment où l’on nous dira que nous pourrons entrer », confie Essam Dessouky, un chauffeur venu de la ville d’al-Mahalla al-Koubra en Égypte.
Malgré l’épuisement et les privations, leur détermination à apporter de l’aide à la population gazaouie assiégée n’a jamais faibli. « Nous ferions tout ce que nous pouvons pour aider nos frères palestiniens, nous donnerions nos vies si nous le pouvions », affirme avec émotion Saad Ismail Rakha, un chauffeur de 63 ans.
Des scènes marquantes à la frontière
Le jeune Nasser Ayman Nasr, 22 ans, se souvient de scènes poignantes lors de précédents convois humanitaires : des enfants affamés suppliant pour de la nourriture, une femme se jetant désespérément devant son camion… Des images qui resteront à jamais gravées dans sa mémoire.
Les enfants criaient après mon camion, suppliant: « Tonton, tonton, s’il te plaît »
– Nasser Ayman Nasr, chauffeur humanitaire
Une mission accomplie avec le cœur
Malgré la fatigue accumulée, les chauffeurs débordent de satisfaction et de fierté au moment d’entrer dans Gaza. Ceux qui en reviennent font le signe de la victoire et klaxonnent à tue-tête, heureux d’avoir pu accomplir leur mission humanitaire. « Je me sens incroyablement fier de pouvoir accomplir cette tâche », déclare Mohamed Aboul Maati, originaire d’Ismaïlia.
Une trêve fragile après des mois de bombardements
Cette entrée tant attendue des convois humanitaires intervient au lendemain d’une trêve encore fragile, après 15 mois d’une guerre dévastatrice qui a fait près de 47 000 morts côté palestinien selon le ministère de la Santé du Hamas, et plus de 1200 côté israélien. Un travailleur humanitaire à la frontière témoigne : « C’est la première fois qu’il règne un tel calme depuis le début de la guerre. »
Une population dans un besoin crucial d’aide
Gaza, qui abritait 2,4 millions d’habitants avant le conflit, est aujourd’hui en proie à une situation humanitaire catastrophique. La nourriture, les médicaments, le carburant manquent cruellement. Les chauffeurs savent que chaque cargaison est précieuse et attendue par une population qui a tout perdu.
Malgré l’ampleur de la tâche, ils sont déterminés à poursuivre leurs rotations sans relâche pour ravitailler Gaza et soulager les souffrances de ses habitants. Un combat de chaque instant porté par un profond élan de solidarité.
Le soulagement des premières livraisons
Alors que les camions commencent à décharger leur précieux chargement dans la bande de Gaza, c’est un immense soulagement pour les familles éprouvées qui les attendent avec espoir. L’arrivée de cette aide représente une lueur d’espoir dans un quotidien fait de destructions et de privations.
Les chauffeurs mesurent l’importance de chaque colis, de chaque denrée distribuée. Leur mission va bien au-delà du transport de marchandises, c’est un véritable engagement humanitaire qu’ils portent avec courage et abnégation. Dans les décombres de Gaza, leur présence est un message d’espoir et de fraternité pour une population qui aspire désormais à une paix durable.
