Dans un terrible accident survenu le 1er décembre à Porté-Puymorens, dans les Pyrénées françaises, deux ressortissants colombiens ont perdu la vie et de nombreux autres passagers ont été blessés lorsque leur autocar a dérapé sur une route de montagne enneigée. Cette tragédie, qui endeuille la communauté colombienne en Espagne, soulève de sérieuses questions sur la sécurité des voyages en autocar et la responsabilité des compagnies de transport.
Un trajet touristique vire au cauchemar
Ce jour-là, 48 passagers, principalement des Espagnols et des Colombiens résidant en Espagne, avaient embarqué pour une excursion d’une journée entre Barcelone et Andorre, destination prisée pour ses boutiques duty-free. C’est sur le chemin du retour, à plus de 1600 mètres d’altitude, que le drame s’est noué. L’autocar a subitement quitté la chaussée, plongeant ses occupants dans l’horreur.
Parmi les victimes, on dénombre deux ressortissantes colombiennes qui vivaient en Espagne, brutalement arrachées à la vie. Pas moins de 32 blessés ont été hospitalisés côté espagnol et 9 en France, dont 6 s’y trouvent toujours. Un bilan humain effroyable qui laisse de nombreuses familles dans la douleur et l’incompréhension.
Un chauffeur sous l’emprise de la drogue
Mais comment un tel drame a-t-il pu se produire ? L’enquête diligentée par le parquet de Marseille et menée par la gendarmerie française a rapidement mis en lumière de graves dysfonctionnements. Selon une source proche du dossier, les analyses toxicologiques pratiquées sur le chauffeur espagnol de 50 ans se sont révélées positives à la cocaïne. Il roulait sous l’emprise de cette drogue dure au moment de l’accident.
Présenté à un juge d’instruction, le quinquagénaire a été mis en examen pour homicides et blessures involontaires aggravés par l’usage de stupéfiants et la mise en danger d’autrui. Écroué, il encourt une lourde peine de prison. Mais sa responsabilité n’est pas la seule engagée dans ce dossier.
Un autocar en infraction
Car l’enquête a également mis au jour de graves irrégularités concernant l’autocar lui-même. Selon nos informations, le véhicule conduit régulièrement par le chauffeur mis en cause circulait sans avoir effectué le contrôle technique obligatoire. Pire, son chronotachygraphe, appareil enregistrant normalement vitesse et temps de conduite, avait été désactivé.
Des infractions graves qui interrogent sur les pratiques de la compagnie exploitant l’autocar et sur d’éventuelles pressions productivistes au détriment de la sécurité des passagers. Avait-elle connaissance de l’addiction de son chauffeur ? Pourquoi a-t-elle maintenu en circulation un véhicule non conforme ?
La sécurité en question
Au-delà du drame humain, cet accident remet en lumière les risques du transport par autocar, moyen de locomotion économique prisé des groupes. Malgré un cadre réglementaire strict, des défaillances graves continuent de se produire, entre chauffeurs surmenés ou sous influence et véhicules mal entretenus.
Face à ces dérives inacceptables, un contrôle accru et des sanctions plus sévères s’imposent pour garantir la sécurité des millions de passagers qui empruntent chaque année les autocars. Car derrière chaque trajet se cachent des vies humaines qui ne doivent plus être sacrifiées sur l’autel de la rentabilité.
En attendant, les familles et proches des victimes de l’accident de Porté-Puymorens doivent faire face au chagrin et se reconstruire. Elles attendent des réponses et, sans doute, que la justice passe. Pour que le souvenir de leurs disparus ne soit pas vain et que plus jamais une telle tragédie ne se reproduise sur nos routes.