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Chaos sans précédent à l’Assemblée nationale : les coulisses dévoilées !

Vous pensiez que l’Assemblée nationale était un lieu solennel et policé ? Détrompez-vous ! Ces derniers mois, l’hémicycle a été le théâtre de scènes dignes d’une cour de récréation. Insultes, invectives, sanctions à tout-va… Les députés semblent avoir perdu tout sens de la mesure. Enquête sur cette dérive inquiétante de nos institutions.

Quand les nerfs lâchent sous les ors de la République

Depuis le début de cette législature, les incidents se multiplient dans l’hémicycle du Palais Bourbon. Dernière esclandre en date : l’exclusion pour 15 jours du député LFI Sébastien Delogu après qu’il a brandi un drapeau palestinien en pleine séance. Du jamais vu sous la Ve République ! Cette sanction, la plus lourde prévue par le règlement, témoigne de la dégradation sans précédent du climat à l’Assemblée.

Mais les députés insoumis ne sont pas les seuls à se distinguer par leur comportement. Lors de l’examen du projet de loi sur les retraites, élus RN et LR ont rivalisé d’inventivité pour perturber les débats, entonnant notamment des Marseillaises à tue-tête. Une attitude qui leur a valu 77 rappels à l’ordre, sans réelle conséquence. La palme du sans-gêne revient cependant à la présidente du groupe LFI Mathilde Panot, sanctionnée pour avoir rendu publics les travaux d’une commission.

La démocratie en danger ?

Au-delà du folklore, ces dérapages répétés inquiètent. Beaucoup y voient le signe d’une perte de repères des élus, incapables de régler leurs différends dans le cadre des institutions. Pour le constitutionnaliste Dominique Rousseau, cette situation reflète surtout “la crise profonde que traverse notre démocratie représentative”. Un constat que partage la politologue Chloé Morin :

Les citoyens ne se sentent plus représentés, et cela déteint sur le comportement des députés, tentés par la surenchère.

– Chloé Morin, politologue

Un règlement inadapté ?

Face à cette montée des tensions, nombreux sont ceux qui plaident pour un durcissement du règlement de l’Assemblée. Car pour l’heure, les sanctions prévues apparaissent bien peu dissuasives :

  • Rappel à l’ordre (sans effet)
  • Rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal (-1/4 de l’indemnité parlementaire pendant un mois)
  • Censure simple (-1/2 de l’indemnité pendant un mois)
  • Censure avec exclusion temporaire (-1/2 de l’indemnité pendant deux mois)

Des peines jugées trop légères par certains, à l’image du député Renaissance Sylvain Maillard, pour qui “il faut pouvoir exclure un élu plusieurs mois en cas de récidive”. Une piste qui ne fait toutefois pas l’unanimité, beaucoup craignant une atteinte à la séparation des pouvoirs. Le débat ne fait que commencer.

Une chose est sûre : dans un contexte de défiance envers la classe politique, ces incidents à répétition ne risquent pas d’améliorer l’image de l’Assemblée. Bien au contraire. Et c’est finalement la démocratie tout entière qui pourrait en faire les frais. Les députés sauront-ils reprendre leurs esprits et faire preuve de responsabilité ? L’avenir de nos institutions en dépend.

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