ActualitésSociété

Chaos au Tribunal de Créteil : Bagarre Explosive aux Assises

Dans le box des accusés, Sofiane désigne soudain Elijah comme le vrai tireur. En quelques secondes, les coups pleuvent, la salle est évacuée… et la bagarre continue dans le hall du tribunal de Créteil. Deux blessés, du sang, et un huis clos immédiat. Que s’est-il vraiment passé ?

Imaginez une salle d’audience silencieuse, presque recueillie, où chaque mot pèse des années de prison. Et soudain, en une fraction de seconde, tout bascule dans la violence la plus brute. C’est exactement ce qui s’est produit ce lundi 1er décembre au tribunal de Créteil.

Quand la vérité fait exploser le box des accusés

Le procès concerne le meurtre de Mansour, 20 ans, abattu en 2022 à Gentilly dans le Val-de-Marne. Cinq jeunes hommes sont jugés pour cet assassinat sur fond de trafic et de rivalités. L’ambiance est déjà électrique depuis l’ouverture des débats, mais personne n’imaginait une telle déflagration.

Vers 18 heures, alors que le président interroge Sofiane, l’un des accusés, la situation devient ingérable. Sous la pression des questions et peut-être sous celle de sa propre conscience, Sofiane craque. Il pointe du doigt Elijah, présenté par l’enquête comme le tireur principal, et confirme son rôle central dans l’exécution.

C’est l’étincelle. En quelques instants, les cinq hommes enfermés dans le box blindé se jettent les uns sur les autres. Les coups de poing fusent, les insultes volent, le verre tremble sous les impacts. Les avocats, les magistrats et le public assistent, impuissants, à ce déchaînement de violence.

Une violence qui déborde jusqu’au hall

Le président suspend immédiatement l’audience et ordonne l’évacuation de la salle. Mais le pire reste à venir. Une fois dans le hall du palais de justice, les familles de la victime, celles des accusés et même Fouad – le seul à comparaître libre – se retrouvent face à face.

Les nerfs sont à vif. Les regards se croisent. Et là, c’est l’explosion. Coups de poing, coups de pied, cris, bousculades. Le hall du tribunal se transforme en ring de boxe improvisé. Du sang coule sur les visages. Fouad, particulièrement visé, ressort « bien amoché » selon les témoins. Le frère aîné de Mansour, lui aussi, a le visage en sang.

Il faudra un important dispositif policier pour séparer les belligérants et ramener un semblant de calme. Bilan officiel : deux blessés légers, aucun fonctionnaire touché, et surtout aucune interpellation dans l’immédiat.

Pourquoi une telle perte de contrôle ?

Ce genre d’incident est rarissime dans une cour d’assises. Pourtant, il n’est pas totalement surprenant quand on connaît le contexte. Le meurtre de Mansour s’inscrit dans une guerre de territoires entre groupes de Gentilly et des cités voisines. Les rancœurs sont anciennes, les haines tenaces.

Lorsque Sofiane désigne ouvertement Elijah comme l’auteur des tirs fatals, il brise un pacte de silence qui tenait depuis trois ans. Dans ce milieu, accuser publiquement revient à signer son arrêt de mort – ou celui de sa famille. La réaction immédiate des autres accusés montre à quel point la pression est insoutenable.

« C’était comme si toutes les tensions accumulées depuis des années explosaient d’un coup. On sentait que quelque chose allait lâcher, mais pas à ce point-là. »

Un avocat présent dans la salle

Un procès sous très haute tension dès le premier jour

Depuis l’ouverture du procès, les signes avant-coureurs étaient là. Les accusés se regardent en chiens de faïence. Les familles se toisent dans les couloirs. Les avocats eux-mêmes décrivent une atmosphère « irrespirable ».

La victime, Mansour, 20 ans à peine, avait été tuée de plusieurs balles alors qu’il sortait d’un hall d’immeuble. Un guet-apens parfaitement organisé, selon l’accusation. Le mobile ? Un différend lié au trafic de stupéfiants qui avait dégénéré quelques semaines plus tôt.

Parmi les cinq accusés, les rôles sont clairement distribués : guetteurs, chauffeurs, et surtout le ou les tireurs. Elijah, 24 ans, est désigné comme celui qui a appuyé sur la détente. Mais jusqu’à présent, tous niaient ou minimisaient leur implication.

Huis clos total dès la reprise

Face à cette situation explosive, la cour n’a pas eu le choix. L’audience reprendra ce mardi matin, mais à huis clos complet. Plus de public, plus de journalistes, plus de familles dans la salle. Seuls les avocats, les magistrats et les accusés seront présents.

Une décision rarissime, mais justifiée selon les observateurs. Il s’agit d’éviter de nouveaux débordements et surtout de protéger les témoins qui doivent encore être entendus. Car après l’aveu de Sofiane, d’autres langues pourraient se délier.

Les accusés, eux, ont été examinés par un médecin dans la soirée. Leur état de santé déterminera s’ils peuvent ou non reprendre place dans le box dès mardi matin.

Un symbole de l’échec de la justice face à certaines violences

Cet incident pose une question brutale : jusqu’où la justice peut-elle contenir des haines qui dépassent largement le cadre du tribunal ? Quand des jeunes sont prêts à s’entretuer devant les juges, c’est tout le système qui semble dépassé.

Ce n’est pas la première fois que des audiences dégénèrent dans le Val-de-Marne. En 2021 déjà, un procès pour un autre règlement de comptes avait dû être interrompu après des menaces dans le public. En 2023, c’est une tentative d’évasion qui avait semé la panique au même tribunal.

Mais rarement avec une telle intensité et une telle rapidité. En quelques minutes, le palais de justice de Créteil s’est transformé en zone de guerre.

Que va-t-il se passer maintenant ?

Plusieurs scénarios sont possibles. Soit les débats reprennent calmement sous haute protection, soit de nouveaux incidents obligent à reporter le procès. Dans tous les cas, l’aveu de Sofiane change la donne.

Elijah, désigné comme le tireur, risque la réclusion criminelle à perpétuité. Les autres, complices ou guetteurs, encourent entre 20 et 30 ans. Mais dans ce genre d’affaires, les peines maximales sont rarement prononcées.

La famille de Mansour, elle, attend toujours vérité et justice. Trois ans après la mort de leur fils, frère, cousin, ils ont vu en direct la violence qui a emporté leur proche resurgir sous leurs yeux.

Ce procès, qui devait apaiser les esprits et rendre justice, risque au contraire d’attiser encore plus les haines. Car dans certains quartiers, ce qui se passe au tribunal n’efface pas ce qui se passe dans la rue.

Une chose est sûre : l’image de cette bagarre générale au cœur même du palais de justice restera gravée dans les mémoires. Un symbole tragique d’une violence qui ne s’arrête pas aux portes des tribunaux.

À retenir :
– Un accusé désigne publiquement le tireur présumé
– Bagarre immédiate dans le box puis dans le hall
– Deux blessés légers, aucun policier touché
– Reprise des débats à huis clos total dès mardi
– Procès sous tension extrême depuis son ouverture

Ce lundi 1er décembre 2025 restera comme une journée noire pour la justice française. Quand la vérité éclate, elle fait parfois plus mal que le silence.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.