C’est un vol que les passagers du SK943 ne sont pas près d’oublier. Le 15 novembre dernier, cet Airbus A330 de la Scandinavian Airlines qui reliait Stockholm à Miami a vécu un véritable cauchemar en plein ciel. Alors que l’appareil survolait le Groenland, il a été soudainement pris dans des turbulences d’une rare violence, plongeant la cabine dans un chaos indescriptible.
« C’était comme des montagnes russes incontrôlables », raconte Sammy Solstad, un passager suédois résidant en Floride. « Après le premier choc, il y a eu un silence glaçant, puis des cris et des pleurs ont éclaté de partout. » Pendant de longues minutes qui ont semblé une éternité, l’avion a été secoué dans tous les sens, projetant les passagers contre les parois et faisant voler les bagages et objets à travers la cabine.
Panne moteur et atterrissage d’urgence
Mais le pire restait à venir. Après avoir été soumis à ces turbulences extrêmes, l’équipage a réalisé qu’un des moteurs avait cessé de fonctionner. Impossible dans ces conditions de poursuivre le vol jusqu’à Miami. Le commandant a donc pris la décision d’un atterrissage d’urgence immédiat à Copenhague.
« Nous ne savions pas ce qui allait se passer », témoigne un autre passager encore sous le choc. « Voir les masques à oxygène se déployer, les gens crier et pleurer, c’était comme un film catastrophe devenu réalité. » Malgré la situation critique, l’équipage est parvenu à poser l’avion sans encombre sur le tarmac de Copenhague. Plusieurs blessés légers sont à déplorer parmi les passagers.
Le professionnalisme de l’équipage salué
Dans ce contexte dramatique, le sang-froid et le professionnalisme des pilotes et du personnel de bord ont été unanimement salués. « Les hôtesses et stewards sont restés incroyablement calmes et ont tout fait pour nous rassurer malgré la panique », souligne un couple de passagers allemands. « Sans eux, les choses auraient pu tourner à la catastrophe. »
Toute l’équipe est restée concentrée sur la gestion de la situation d’urgence du début à la fin. Leur priorité était clairement notre sécurité.
Un passager du vol SK943
Un phénomène en augmentation
Cet incident dramatique remet en lumière le défi croissant que représentent les turbulences pour l’aviation civile. Avec le changement climatique, ces phénomènes imprévisibles et potentiellement dangereux sont de plus en plus fréquents, en particulier au-dessus des océans et dans les couloirs aériens très fréquentés.
- Entre 2009 et 2023, 37 passagers et 146 membres d’équipage ont été gravement blessés à cause de turbulences
- Elles sont la première cause de blessures en vol dans l’aviation commerciale
- Les turbulences « claires », sans signe avant-coureur, sont les plus redoutées des pilotes
« Malgré toute notre expérience et les progrès technologiques, les turbulences claires restent l’un des phénomènes météo les plus complexes à anticiper pour les équipages », reconnaît un commandant de bord d’une grande compagnie européenne. « Elles peuvent surgir sans aucun signe avant-coureur, même dans un ciel apparemment dégagé. »
Enquête ouverte sur l’incident
Suite à ce vol cauchemardesque, Scandinavian Airlines a ouvert une enquête interne pour déterminer les causes exactes de l’arrêt moteur. Dans un communiqué, la compagnie a présenté ses excuses aux passagers pour cette expérience traumatisante et mis en avant « la réaction exemplaire de l’équipage qui a permis d’éviter le pire ». Certains passagers envisageraient cependant des poursuites judiciaires.
Une chose est sûre : le vol SK943 du 15 novembre restera comme l’un des plus grands frights vécus par des passagers ces dernières années. Un terrible rappel que malgré toute la sécurité et la technologie déployées, le transport aérien n’est jamais totalement à l’abri des caprices de la nature. De quoi inciter les compagnies et les autorités à redoubler de vigilance face à l’augmentation des turbulences.