C’est un véritable coup de tonnerre qui vient de frapper le hockey sur gazon français. Deux mois et demi seulement après le fiasco des Bleus aux Jeux Olympiques de Paris 2024, où ils ont terminé très loin des objectifs fixés, la Fédération Française a décidé d’écarter le sélectionneur Frédéric Soyez de son poste. Une décision forte qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir de l’équipe nationale.
Une olympiade en demi-teinte
Arrivé à la tête des Bleus en septembre 2021, Frédéric Soyez avait pour mission de qualifier l’équipe de France pour les quarts de finale des Jeux de Paris, 52 ans après leur dernière participation olympique à Munich en 1972. Un objectif ambitieux mais réaliste au vu des progrès réalisés ces dernières années et des moyens mis en place par la fédération.
Las, malgré une préparation intense, les Tricolores sont passés totalement à côté de leur tournoi avec un maigre bilan d’un match nul (contre l’Espagne) et quatre défaites en poule (face à l’Allemagne, aux Pays-Bas, à l’Angleterre et à l’Afrique du Sud). Très loin du minimum de 7 points espérés pour voir les quarts, dans un groupe certes relevé.
Le symptôme d’un mal plus profond ?
Au-delà du résultat, c’est surtout le contenu des matchs et l’incapacité à rivaliser avec les meilleures nations qui interrogent. Selon certains cadres de l’équipe, un climat de défiance régnait depuis plusieurs mois entre le staff et une partie du groupe. Des critiques sur les choix tactiques et la gestion humaine qui auraient plombé la dynamique collective.
Notre débriefing était assez agressif envers le staff.
Un cadre de l’équipe de France
Le grand débrief organisé avec l’Agence Nationale du Sport suite aux Jeux a mis en lumière ces dysfonctionnements, le sélectionneur étant particulièrement visé par les critiques des joueurs qui lui reprochent d’avoir « stigmatisé certains d’entre eux » et de vouloir écarter les plus anciens pour la prochaine olympiade.
Un nouveau départ nécessaire
Face à cette situation, la fédération a donc tranché en faveur d’un électrochoc en se séparant de Frédéric Soyez, qui reste cependant en poste à la Direction Technique Nationale. Pour le DTN Benoît Gallet, ce changement n’est « pas forcément une sanction » mais répond au besoin de « repartir avec une nouvelle énergie ».
Le successeur de Soyez ne sera nommé qu’après les élections fédérales du 1er décembre, l’actuelle présidente Isabelle Jouin ne souhaitant pas se représenter. Le futur patron des Bleus aura pour mission de remobiliser un groupe miné par cet échec olympique, en capitalisant sur l’expérience acquise et l’amélioration du niveau de jeu ces dernières années qui place désormais la France dans le Top 10 mondial.
Avec deux échéances majeures en ligne de mire dès 2025 (Coupe d’Europe) et 2026 (Coupe du Monde), l’équipe de France devra vite tourner la page pour ne pas perdre le bénéfice des efforts fournis et continuer à progresser vers les sommets. Un défi de taille pour la nouvelle gouvernance fédérale.
