Le 24 mai 2025, sous le toit fermé du Principality Stadium à Cardiff, un frisson d’histoire a traversé le monde du rugby. Bordeaux-Bègles, club girondin au passé encore jeune, a gravi l’Everest du rugby européen en s’imposant 28-20 face aux Anglais de Northampton en finale de la Champions Cup. Une première pour l’UBB, qui devient ainsi le cinquième club français à soulever ce trophée prestigieux, rejoignant des légendes comme Toulouse ou La Rochelle. Comment ce club, créé il y a moins de vingt ans, a-t-il réussi à écrire une telle page d’histoire ? Plongeons dans ce triomphe.
Une Victoire Historique pour Bordeaux-Bègles
Ce samedi à Cardiff, l’Union Bordeaux-Bègles (UBB) a marqué les esprits. Face à une équipe de Northampton déterminée, les Girondins ont su allier puissance, stratégie et audace pour décrocher leur premier titre européen. Ce sacre n’est pas seulement une victoire sportive : il symbolise l’ascension fulgurante d’un club qui, depuis sa création en 2006, n’a cessé de défier les pronostics. Mais comment en sont-ils arrivés là ?
Un Début de Match Chaotique
La finale a démarré sur les chapeaux de roues, mais pas en faveur de l’UBB. Dès la deuxième minute, un ballon mal réceptionné sur le coup d’envoi a mis les Bordelais sous pression. Northampton en a profité, inscrivant un essai rapide par Alex Coles. Ce départ tonitruant a également coûté cher aux Anglais, avec les sorties sur blessure de deux joueurs clés, James Ramm et George Furbank. Cette interruption a permis à l’UBB de reprendre ses esprits.
Et quel réveil ! À la septième minute, Damian Penaud, véritable machine à essais, a répondu avec une réalisation spectaculaire, son treizième dans cette édition 2024-2025, battant ainsi son propre record. Ce moment a marqué un tournant, redonnant confiance à une équipe qui semblait ébranlée.
“On a senti le poids de l’enjeu au début, mais une fois qu’on a posé notre jeu, on a su prendre le contrôle.”
– Un joueur de l’UBB après le match
Matthieu Jalibert, l’Architecte du Triomphe
Si Damian Penaud a brillé par ses essais, Matthieu Jalibert a été le chef d’orchestre de cette victoire. Dès la 21e minute, il a orchestré une action d’école pour offrir un essai à Adam Coleman. Sa vision du jeu, ses passes millimétrées et son sang-froid ont été déterminants. Malgré un carton jaune infligé à Mahamadou Diaby pour un plaquage dangereux, Jalibert a maintenu son équipe dans le match, même sous la pression des Saints.
La mi-temps s’est conclue sur un score de parité (20-20), laissant présager une seconde période intense. Northampton, poussé par son ouvreur Fin Smith, a tenté de reprendre l’avantage, mais l’UBB a su rester solide, notamment grâce à la performance de son maître à jouer.
Une Seconde Mi-temps sous Tension
Le retour des vestiaires a été marqué par une bataille acharnée. Northampton a manqué de peu un essai par Henry Pollock, stoppé par un en-avant. De son côté, l’UBB a vu un essai de Lamothe refusé à la 48e minute, malgré la domination de son pack. Mais les Girondins n’ont pas baissé les bras. À la 56e minute, Cyril Cazeaux a forcé la décision en marquant un essai crucial, offrant un avantage décisif (28-20).
Dans les dernières minutes, l’UBB a fait preuve d’une résilience impressionnante. Face aux assauts répétés de Northampton, les Bordelais ont tenu bon, multipliant les plaquages et sécurisant leur défense. Ce mental d’acier a scellé leur victoire.
| Équipe | Score | Essais |
|---|---|---|
| Bordeaux-Bègles | 28 | Penaud (2), Coleman, Cazeaux |
| Northampton | 20 | Coles (2) |
Un Club en Pleine Ascension
L’UBB n’est pas un club comme les autres. Né en 2006 de la fusion de deux entités bordelaises, il a gravi les échelons à une vitesse fulgurante. Promu en Top 14 en 2011, le club a su s’imposer comme une place forte du rugby français. Ce titre européen, obtenu après une campagne invaincue, consacre une génération dorée portée par des talents comme Jalibert, Penaud et Louis Bielle-Biarrey.
Le style de jeu prôné par l’entraîneur Yannick Bru a également joué un rôle clé. Axé sur l’offensive, avec des combinaisons audacieuses et un jeu au large, l’UBB a séduit les amateurs de rugby. Cette victoire face à Northampton n’est que la confirmation d’une philosophie qui privilégie le spectacle et l’efficacité.
“Ce titre, c’est la récompense d’un travail collectif. On a cru en notre projet de jeu, et ça a payé.”
– Un membre du staff de l’UBB
Vers un Doublé Historique ?
Ce sacre européen n’est qu’une étape. Actuellement deuxième du Top 14, l’UBB rêve désormais du bouclier de Brennus, le titre suprême du rugby français. Après la lourde défaite en finale du Top 14 l’an dernier face à Toulouse (59-3), les Girondins ont prouvé qu’ils avaient appris de leurs erreurs. Leur résilience et leur capacité à rebondir sont des atouts majeurs pour la fin de saison.
Voici les objectifs à venir pour l’UBB :
- Confirmer leur place dans le Top 2 du Top 14.
- Remporter les phases finales pour atteindre la finale.
- Soulever le bouclier de Brennus, un rêve encore inaccessible.
Un Symbole pour Bordeaux
Ce triomphe dépasse le cadre sportif. À Bordeaux, ville connue pour son vin et son art de vivre, le rugby est devenu un véritable étendard. Les supporters, présents en masse à Cardiff, ont vibré au rythme des exploits de leurs héros. Ce titre renforce l’identité d’un club qui incarne la passion et l’ambition d’une région.
Le président Laurent Marti peut être fier. Sous son impulsion, l’UBB est passée d’un club modeste à une puissance européenne. Cette victoire est aussi la sienne, celle d’un projet construit avec patience et détermination.
L’Héritage d’une Génération Dorée
Ce sacre met en lumière une génération de joueurs exceptionnels. Outre Jalibert et Penaud, des noms comme Louis Bielle-Biarrey, Adam Coleman ou Cyril Cazeaux ont marqué cette finale. Leur complémentarité, entre puissance des avants et créativité des arrières, fait de l’UBB une équipe redoutable.
Leur performance en Champions Cup illustre également une tendance du rugby moderne : l’importance d’un jeu équilibré, capable de s’adapter aux moments clés. L’UBB a su alterner entre un pack dominateur et des éclairs offensifs, une recette qui pourrait inspirer d’autres équipes.
Le Rugby Français en Lumière
Avec cette victoire, l’UBB confirme la vitalité du rugby français sur la scène européenne. Cinq clubs tricolores ont désormais inscrit leur nom au palmarès de la Champions Cup, un record qui témoigne de la profondeur du réservoir hexagonal. Ce succès pourrait également inspirer le XV de France, souvent représenté par des joueurs de l’UBB comme Jalibert ou Bielle-Biarrey.
En attendant, Bordeaux savoure. Les rues de la ville vibrent d’une ferveur nouvelle, et les supporters rêvent déjà d’un doublé historique. La saison n’est pas terminée, et l’UBB a encore des pages à écrire.
“Ce n’est que le début. On veut tout gagner maintenant.”
– Un supporter bordelais à Cardiff
Et Maintenant ?
La victoire en Champions Cup n’est pas une fin en soi. Pour l’UBB, l’objectif est clair : transformer cet exploit en tremplin pour dominer le rugby français. Le Top 14, avec ses phases finales impitoyables, sera le prochain défi. Et si l’UBB parvenait à soulever le bouclier de Brennus, elle entrerait définitivement dans la légende.
Pour résumer, voici les clés du succès de l’UBB :
- Un jeu offensif audacieux, porté par des stars comme Jalibert et Penaud.
- Une défense solide dans les moments cruciaux.
- Un projet collectif bâti sur le long terme par Yannick Bru et Laurent Marti.
Le rugby bordelais est à l’aube d’une nouvelle ère. Ce titre européen n’est qu’un début, et l’UBB a prouvé qu’elle pouvait rivaliser avec les meilleurs. Alors, jusqu’où ira ce club ? La réponse, dans les semaines à venir, sur les pelouses du Top 14.
