C’est un cessez-le-feu qui soulève autant d’espoir que de questions. Ce mercredi 15 janvier, Israël et le Hamas ont annoncé être parvenus à un accord de trêve qui doit rentrer en vigueur dimanche, après 15 mois du conflit le plus long et le plus meurtrier de leur histoire. Mais alors que les armes se taisent enfin, de nombreux observateurs s’interrogent : la paix est-elle réellement envisageable entre les deux ennemis jurés ?
Un rapport de force défavorable aux Palestiniens
Pour le géopolitologue Frédéric Encel, spécialiste du conflit israélo-palestinien, ce cessez-le-feu illustre surtout à quel point « le rapport de force est devenu favorable à l’État hébreu« . En effet, l’accord prévoit certes un échange de prisonniers, mais avec un ratio beaucoup moins avantageux pour les Palestiniens que lors des précédentes trêves.
En 2011, contre le seul soldat Shalit, 1071 prisonniers palestiniens avaient été libérés. En novembre 2023, le ratio n’était plus que d’un pour une centaine. Là, c’est un otage israélien qui est échangé contre une dizaine de prisonniers palestiniens.
– Un expert proche du dossier
Selon plusieurs sources, les personnes âgées, les femmes et les enfants devraient être libérés en priorité côté palestinien. Mais leurs familles oscillent entre espoir et appréhension, craignant les séquelles physiques et psychologiques après 470 jours de captivité.
15 mois d’enfer à Gaza
Au-delà des prisonniers, c’est toute la population de la bande de Gaza qui sort épuisée et meurtrie du plus long conflit de son histoire :
- Des milliers de morts et de blessés
- Des destructions massives d’infrastructures civiles
- Un blocus israélien renforcé asphyxiant l’enclave
- Une pauvreté et un chômage records
Déclenchée après les sanglants attentats du 7 octobre revendiqués par le Hamas, cette guerre aura connu des pics de violences inédits, comme en témoignent les images de destruction relayées sur les réseaux sociaux.
Aucun vainqueur, des perdants des deux côtés
Côté israélien non plus, difficile de parler de victoire malgré la supériorité militaire démontrée. Les images de soldats se mettant en scène à Gaza font craindre à certains des poursuites pour crimes de guerre. Et la société reste profondément traumatisée par les attentats.
Après un conflit aussi long, les deux sociétés sortent meurtries et divisées. Les seuls « vainqueurs » sont les extrémistes qui rejettent toute solution politique.
– Un analyste régional
Des deux côtés, des voix s’élèvent pour réclamer la paix. Des Israéliens endeuillés appellent à la fin des opérations militaires. Côté palestinien, on aspire à la levée du blocus. Mais la défiance reste profonde.
Vers une colonisation de Gaza ?
Certains Israéliens poussent déjà pour une colonisation de la bande de Gaza afin d’empêcher le retour du Hamas au pouvoir. Un projet déjà soutenu par des membres du gouvernement, mais qui sonnerait le glas de la solution à deux États.
Nous sommes prêts à tout quitter pour repeupler ces terres. Nous n’attendons que le feu vert du gouvernement.
– Un partisan de la colonisation
Pourtant, des activistes israéliens soulignent qu’une colonisation ne ferait qu’attiser la haine. Ils appellent à une solution politique négociée, seule à même de ramener une paix durable selon eux.
Trump et Biden revendiquent le cessez-le-feu
Sur la scène diplomatique, l’accord de trêve aiguise les appétits et les rivalités. Le président américain Donald Trump et son prédécesseur Joe Biden s’en attribuent chacun le mérite, vantant leurs efforts de médiation.
Mais les négociations pour sa mise en œuvre concrète patinent encore, notamment sur la levée du blocus de Gaza, le retrait militaire israélien ou l’avenir du Hamas. Autant de sujets explosifs qui font douter de nombreux observateurs sur ses chances de succès.
Quel avenir pour la paix ?
Alors, ce cessez-le feu sonnera-t-il le début d’une nouvelle ère de paix pour la région ? Rien n’est moins sûr pour les experts, qui pointent les obstacles politiques, sécuritaires et idéologiques persistants entre Israéliens et Palestiniens.
Malgré ses limites, cet accord offre néanmoins une fenêtre d’opportunité rare pour renouer le dialogue et envisager des solutions politiques, selon les optimistes. Encore faut-il que les dirigeants des deux camps osent des concessions douloureuses mais nécessaires. Un pari très incertain, après tant d’années de violences et de défiance.
Une chose est sûre : malgré le silence des armes, la route vers une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens s’annonce encore très longue et semée d’embûches. Ce cessez-le-feu n’est qu’une première étape. La communauté internationale retient son souffle.
Mais les négociations pour sa mise en œuvre concrète patinent encore, notamment sur la levée du blocus de Gaza, le retrait militaire israélien ou l’avenir du Hamas. Autant de sujets explosifs qui font douter de nombreux observateurs sur ses chances de succès.
Quel avenir pour la paix ?
Alors, ce cessez-le feu sonnera-t-il le début d’une nouvelle ère de paix pour la région ? Rien n’est moins sûr pour les experts, qui pointent les obstacles politiques, sécuritaires et idéologiques persistants entre Israéliens et Palestiniens.
Malgré ses limites, cet accord offre néanmoins une fenêtre d’opportunité rare pour renouer le dialogue et envisager des solutions politiques, selon les optimistes. Encore faut-il que les dirigeants des deux camps osent des concessions douloureuses mais nécessaires. Un pari très incertain, après tant d’années de violences et de défiance.
Une chose est sûre : malgré le silence des armes, la route vers une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens s’annonce encore très longue et semée d’embûches. Ce cessez-le-feu n’est qu’une première étape. La communauté internationale retient son souffle.
