Imaginez un instant : une trêve promise pour célébrer Pâques, une pause dans l’horreur des combats, un souffle d’espoir pour des millions de personnes. Pourtant, à peine annoncée, cette trêve semble s’effondrer sous le poids des accusations et des explosions. En Ukraine, le week-end pascal de 2025, censé apporter un répit, a été marqué par des tensions explosives. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pointé du doigt la Russie, l’accusant de bafouer un cessez-le-feu décrété par Vladimir Poutine lui-même. Que s’est-il réellement passé ? Pourquoi cette pause, annoncée avec des intentions humanitaires, a-t-elle viré au fiasco ? Cet article plonge au cœur de cet épisode troublant, entre espoirs déçus, frappes nocturnes et jeux diplomatiques.
Un Cessez-le-Feu Promis, mais Fragile
Le samedi 19 avril 2025, une annonce inattendue a secoué le monde. Vladimir Poutine, dans un discours retransmis à la télévision, a décrété une trêve unilatérale pour le week-end de Pâques, de 18 heures le samedi à minuit le lundi. Une pause dans les hostilités, motivée, selon ses mots, par des « considérations humanitaires ». Cette décision, rare dans un conflit qui dure depuis février 2022, semblait ouvrir une fenêtre d’espoir. Mais, comme souvent dans cette guerre, les apparences sont trompeuses.
L’Ukraine, par la voix de Zelensky, a rapidement réagi. Sur les réseaux sociaux, le président ukrainien a déclaré que son pays respecterait cette trêve, tout en proposant de l’étendre au-delà du 20 avril, jusqu’à 30 jours. Une proposition ambitieuse, mais qui reposait sur une condition : que la Russie tienne parole. Or, dès les premières heures, des doutes ont émergé.
« Si la Russie est prête à vraiment s’engager, l’Ukraine fera de même. »
Volodymyr Zelensky, 19 avril 2025
Des Frappes Russes dans la Nuit : La Trêve Bafouée ?
À peine le cessez-le-feu entamé, des alertes ont retenti à Kiev et dans plusieurs régions de l’est de l’Ukraine. Selon Zelensky, la Russie n’a pas attendu longtemps pour violer sa propre promesse. Dès samedi soir, il a dénoncé des « assauts russes » dans plusieurs secteurs du front. Les chiffres avancés par le président ukrainien sont accablants : entre 18 heures samedi et minuit dimanche, pas moins de 387 bombardements et 19 assauts auraient été recensés, avec un usage intensif de drones, notamment dans les régions de Donetsk et Koursk.
Dans le sud, la région de Kherson n’a pas été épargnée. Selon des responsables locaux, une attaque de huit drones russes a provoqué un incendie dans une tour d’habitation vers 18 heures, heure officielle du début de la trêve. Plus tard, trois autres drones ont visé des villages, semant la peur parmi les habitants. Ces attaques, si elles sont confirmées, jettent une ombre sur la sincérité des intentions russes.
Chiffres clés des violations présumées :
- 387 bombardements en 6 heures
- 19 assauts signalés
- 290 utilisations de drones
Les Réactions Ukrainiennes : Entre Colère et Prudence
Face à ces événements, l’état-major ukrainien n’a pas mâché ses mots. « Les combats se poursuivent, les attaques russes continuent », a déclaré un haut responsable militaire samedi soir. Selon lui, l’artillerie russe n’a jamais cessé dans certaines zones, et les drones ont continué de survoler le ciel ukrainien. Zelensky, dans un message publié dimanche matin, a accusé la Russie de « tenter de créer l’illusion d’un cessez-le-feu » tout en poursuivant ses offensives de manière ciblée.
Cette situation a poussé l’Ukraine à adopter une posture prudente. « Nous agirons en fonction de la situation réelle sur le terrain », a prévenu Zelensky, tout en réitérant sa proposition d’une trêve prolongée. Cette proposition, bien que généreuse, semble difficile à concrétiser dans un climat de méfiance absolue.
« La Russie tente de créer l’impression d’un cessez-le-feu, tout en poursuivant des tentatives isolées d’avancer. »
Volodymyr Zelensky, 20 avril 2025
Pâques, un Symbole à Double Tranchant
Pâques, célébrée le 20 avril 2025 par les catholiques et les orthodoxes, est une fête majeure dans les deux pays. Elle symbolise la résurrection, le renouveau, et pour beaucoup, un moment de paix. En Ukraine, où la religion joue un rôle central, l’idée d’une trêve pascale avait de quoi séduire. Pourtant, ce n’est pas la première fois que cette fête est utilisée comme prétexte pour des initiatives de paix avortées.
Depuis le début du conflit en 2022, deux tentatives similaires ont échoué. En avril 2022, une proposition de l’ONU pour une trêve pascale a été rejetée par la Russie, qui craignait un réarmement ukrainien. En janvier 2023, une initiative du patriarche orthodoxe russe Kirill pour un cessez-le-feu de 36 heures a été qualifiée de « piège » par Kiev, et les combats n’ont jamais cessé. Ces précédents expliquent la méfiance de l’Ukraine face à l’annonce de 2025.
| Année | Initiative | Résultat |
|---|---|---|
| 2022 | Trêve proposée par l’ONU | Rejetée par la Russie |
| 2023 | Cessez-le-feu de 36h (Patriarche Kirill) | Violé, qualifié de « piège » |
| 2025 | Trêve décrétée par Poutine | Violations présumées |
Un Jeu Diplomatique à Haut Risque
Pourquoi la Russie a-t-elle proposé ce cessez-le-feu, pour ensuite, selon l’Ukraine, le violer ? Plusieurs hypothèses émergent. D’un côté, cette trêve pourrait être une manœuvre de communication, visant à redorer l’image de Moscou sur la scène internationale. En décrétant une pause pour Pâques, la Russie peut se présenter comme un acteur « humanitaire », tout en accusant l’Ukraine de violations si les combats persistent.
De l’autre côté, les frappes signalées pourraient refléter un manque de coordination au sein des forces russes, ou une volonté délibérée de maintenir la pression sur l’Ukraine tout en prétendant respecter la trêve. Quoi qu’il en soit, cet épisode illustre la complexité du conflit, où chaque geste est scruté, analysé, et souvent instrumentalisé.
Les Enjeux d’une Trêve Prolongée
La proposition de Zelensky d’étendre le cessez-le-feu à 30 jours est audacieuse, mais semée d’embûches. Une trêve prolongée pourrait permettre aux populations civiles de souffler, aux humanitaires d’accéder aux zones de combat, et aux négociateurs d’amorcer un dialogue. Mais elle impliquerait une confiance mutuelle, aujourd’hui inexistante.
Pour l’Ukraine, accepter une trêve prolongée sans garanties internationales serait risqué. Les précédents de 2022 et 2023 ont montré que la Russie pouvait profiter de ces pauses pour se réorganiser. Pour la Russie, une trêve pourrait ralentir son offensive dans des régions comme Donetsk, où elle revendique des avancées.
Avantages et risques d’une trêve prolongée :
- Avantages : Répit pour les civils, accès humanitaire, possible dialogue.
- Risques : Réorganisation militaire, violations potentielles, méfiance mutuelle.
Quel Avenir pour la Paix en Ukraine ?
Le cessez-le-feu de Pâques 2025, loin d’apporter la paix espérée, a révélé les fractures profondes entre l’Ukraine et la Russie. Chaque camp accuse l’autre de duplicité, et les civils, pris au milieu, continuent de payer le prix fort. Les violations présumées de la trêve rappellent que la guerre en Ukraine est loin d’être résolue, et que les initiatives de paix, aussi symboliques soient-elles, restent fragiles.
Pour l’avenir, plusieurs scénarios sont possibles. Une trêve prolongée, comme proposée par Zelensky, pourrait ouvrir la voie à des négociations, mais seulement avec des garanties solides. À l’inverse, une nouvelle escalade, alimentée par les récentes violations, pourrait aggraver la situation. Une chose est sûre : la route vers la paix reste longue et incertaine.
« Nous agirons en fonction de la situation réelle sur le terrain. »
Volodymyr Zelensky, 20 avril 2025
En attendant, le peuple ukrainien continue de vivre dans l’ombre de la guerre, espérant que des jours meilleurs viendront. Pâques, symbole de résurrection, n’a pas tenu ses promesses cette année. Mais l’espoir, lui, persiste, fragile mais tenace.
