C’est un cessez-le-feu en demi-teinte qu’a annoncé le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ce mardi soir. Après plusieurs jours d’intenses bombardements israéliens sur la capitale libanaise Beyrouth et les bastions du Hezbollah dans le sud du pays, le dirigeant a déclaré que son cabinet de sécurité allait approuver un arrêt des hostilités. Mais il a aussitôt prévenu qu’Israël garderait une « totale liberté d’action » au Liban.
Des quartiers de Beyrouth pilonnés avant la trêve
Jusqu’au dernier moment, l’aviation et l’artillerie israéliennes ont pilonné le cœur de Beyrouth et sa banlieue sud, fief du Hezbollah. Selon des sources médicales libanaises, au moins sept personnes ont été tuées dans le bombardement d’un immeuble abritant des déplacés. Des scènes de panique ont été observées alors que les habitants fuyaient les quartiers visés.
Le Hezbollah a riposté avec des tirs de roquettes, plus de 20 projectiles s’abattant en territoire israélien d’après l’armée. Accusant Israël de vouloir « se venger des Libanais » avant la trêve, un député du parti chiite, Amin Cherri, a dénoncé un « crime de guerre. »
Washington évoque un accord « proche »
Peu avant l’annonce de Netanyahou, les États-Unis avaient fait état de progrès vers un cessez-le-feu, jugeant un accord « proche » tout en appelant à la prudence. Le secrétaire d’État Antony Blinken multiplie les contacts diplomatiques pour tenter d’apaiser les tensions.
Israël veut repousser le Hezbollah
Sur le terrain, Tsahal a aussi mené une opération terrestre dans le sud du Liban. L’objectif est de repousser les forces du Hezbollah au nord du fleuve Litani. Tout en annonçant le cessez-le-feu, Benyamin Netanyahou a clairement signifié qu’Israël entendait garder les mains libres pour continuer de contrer le parti chiite soutenu par l’Iran.
Israël conservera une liberté d’action totale pour se concentrer sur la menace iranienne.
Benyamin Netanyahou, Premier ministre d’Israël
Une trêve sous haute tension
Ce nouveau round de violences entre Israël et le Hezbollah a éclaté fin septembre dans le sillage de l’opération israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza. Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu, la situation reste très tendue. De l’aveu même de Netanyahou, Israël n’entend pas relâcher la pression militaire.
Côté libanais, les dégâts sont considérables, notamment à Beyrouth. Le bilan humain ne cesse de s’alourdir. Et la colère gronde contre la stratégie du Hezbollah, qui a une nouvelle fois entraîné le pays dans une guerre dévastatrice. Nombreux sont ceux qui réclament son désarmement.
La communauté internationale retient son souffle
Ce cessez-le-feu annoncé reste donc très précaire. La communauté internationale, États-Unis et France en tête, appelle les deux parties à la « retenue maximale ». L’ONU exhorte à un arrêt « immédiat » et « durable » des hostilités.
Car au-delà des souffrances infligées aux populations, ce sont les fragiles équilibres de toute la région qui sont une fois de plus menacés. La priorité est d’éviter une nouvelle escalade incontrôlable entre Israël et le Hezbollah, qui pourrait embraser tout le Moyen-Orient. Mais avec un premier ministre israélien déterminé à en découdre avec l’Iran et ses alliés, les nuages s’amoncellent à l’horizon. Le Liban, comme souvent, risque d’en payer le prix fort.