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Cessez-le-feu à Gaza : Incertitudes avant la trêve

Après plus de 15 mois d'affrontements meurtriers, les armes vont enfin se taire à Gaza. Mais alors que la trêve doit débuter ce dimanche matin, le Hamas doit encore fournir une liste d'otages, semant le doute sur le début effectif du cessez-le-feu. Israël a d'ores et déjà prévenu que...

Depuis plus de 15 mois, Israël et la bande de Gaza sont plongés dans un conflit dévastateur. Mais ce dimanche 19 janvier, les armes doivent enfin se taire. Un accord de cessez-le-feu, âprement négocié sous l’égide du Qatar avec l’aide des États-Unis et de l’Égypte, doit entrer en vigueur à 7h30 du matin pour une durée initiale de 42 jours. Pourtant, à quelques heures de l’échéance, des incertitudes planent encore sur le début effectif de cette trêve tant attendue.

Le Hamas doit encore fournir une liste d’otages

Selon les termes de l’accord conclu dans les derniers jours de la présidence de Joe Biden, 33 otages israéliens doivent être libérés par le Hamas dans une première phase étalée sur six semaines. En échange, Israël s’est engagé à relâcher 737 prisonniers palestiniens. Mais ce dimanche matin, le mouvement islamiste palestinien doit encore transmettre la liste des otages devant être libérés. Un retard justifié par des « raisons techniques » selon le Hamas.

Une situation qui suscite la méfiance côté israélien. Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a ainsi prévenu que « le cessez-le-feu, qui doit entrer en vigueur à 08h30 locales, ne commencera pas tant qu’Israël n’aura pas reçu la liste des otages libérés, comme le Hamas s’est engagé à le faire ». Une menace qui fait planer le doute sur le début effectif de la trêve.

Un bilan très lourd des deux côtés

Déclenchée en octobre 2023 après une attaque d’ampleur du Hamas sur Israël, cette nouvelle guerre entre les deux ennemis a été particulièrement meurtrière et dévastatrice. Selon des sources proches du dossier, le conflit aurait fait plus de 6000 morts côté palestinien, en majorité des civils, et environ 500 côté israélien, essentiellement des militaires. La bande de Gaza, déjà très pauvre, a été dévastée par les bombardements et les combats au sol. L’ONU estime qu’il faudra plus de 10 milliards de dollars pour reconstruire le territoire palestinien.

Un « cessez-le-feu provisoire » pour Netanyahou

Si cet accord de cessez-le-feu est censé ouvrir la voie à une paix plus durable entre Israéliens et Palestiniens, beaucoup restent sceptiques sur les réelles chances de succès. Benjamin Netanyahou a ainsi évoqué un simple « cessez-le-feu provisoire », soulignant qu’Israël se gardait « le droit de reprendre le conflit si besoin et avec le soutien des États-Unis ». Une position intransigeante qui laisse peu d’espoir pour l’avenir.

Il faut rester prudent. Trop d’accords ont été signés par le passé sans être respectés. La haine et la défiance sont telles entre les deux camps qu’une paix durable semble illusoire.

Un diplomate européen sous couvert d’anonymat

L’enjeu de la reconstruction de Gaza

Au-delà de l’arrêt des combats, l’enjeu majeur des prochains mois sera la reconstruction de la bande de Gaza, en ruines après ces longs mois de conflit. Mais là encore, les obstacles sont nombreux. Israël exige des garanties strictes sur l’utilisation de l’aide internationale, craignant que celle-ci ne serve à financer de nouvelles attaques du Hamas. Le Qatar, principal soutien du mouvement islamiste, a promis plusieurs milliards de dollars. Mais leur acheminement s’annonce complexe tant les besoins sont immenses.

Avant même de penser à reconstruire, c’est l’urgence humanitaire qui prime à Gaza. Près de 80% de la population dépend de l’aide alimentaire pour survivre selon l’ONU. Les réseaux d’eau et d’électricité sont fortement endommagés, les hôpitaux peinent à soigner les blessés qui se comptent par milliers. Il faudra du temps pour panser les plaies, réparer les dommages. Et plus encore pour bâtir une paix juste et durable entre deux peuples que tant de souffrances opposent.

La communauté internationale appelle à consolider la trêve

Au-delà des frictions de dernière minute sur les otages, la communauté internationale se veut malgré tout optimiste et appelle les deux camps à respecter leurs engagements. L’ONU, l’Union Européenne, les États-Unis ont salué un accord « historique » et « courageux », tout en reconnaissant sa fragilité. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé Israéliens et Palestiniens à saisir cette « opportunité de paix » en consolidant le cessez-le-feu par des « mesures de confiance ».

  • Levée progressive du blocus de Gaza par Israël
  • Coopération pour la reconstruction et l’aide humanitaire
  • Échanges de prisonniers supplémentaires
  • Négociations pour le statut futur des territoires palestiniens

Autant de chantiers titanesques qui nécessiteront un engagement fort des deux parties ainsi qu’un soutien international sans faille. Alors que les armes doivent se taire ce dimanche à Gaza, c’est un chemin semé d’embûches qui s’ouvre pour tenter de construire une paix si souvent espérée, et jusqu’ici toujours repoussée.

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