À l’approche des élections européennes, tous les regards se tournent vers les grands favoris. Mais en coulisses, c’est une autre bataille qui se joue pour certains partis politiques : celle de leur survie. En effet, le mode de scrutin impose aux listes d’atteindre le seuil fatidique des 5% pour obtenir des élus au Parlement européen. Un véritable couperet qui menace directement l’avenir de plusieurs formations. Plongée dans les enjeux de ce seuil qui fait trembler.
Des partis sur le fil du rasoir
À quelques jours du scrutin, les sondages donnent des sueurs froides à plusieurs partis. C’est le cas notamment des écologistes d’EELV, crédités d’à peine 5,5% d’intentions de vote. Leur tête de liste, Marie Toussaint, joue gros. Une sortie du Parlement européen serait catastrophique pour les Verts, déjà en difficulté au niveau national.
Mais ils ne sont pas les seuls dans ce cas. D’autres formations comme Génération.s, le parti de Benoît Hamon, ou l’UDI sont elles aussi en danger. Leur avenir politique pourrait se jouer sur quelques milliers de voix.
L’enjeu crucial des reports de voix
Pour ces partis menacés, chaque voix comptera. D’où l’importance stratégique des reports de voix des électeurs tentés par d’autres listes. Les écologistes lorgnent ainsi du côté de LFI et du PS, tandis que l’UDI espère récupérer un électorat centriste déboussolé.
Mais les jeux d’alliance sont complexes. Certains, comme Yannick Jadot, ont appelé à un “vote utile” écologiste plutôt qu’un éparpillement des voix. Une stratégie qui demande de gros efforts de mobilisation.
L’impact sur le paysage politique
Au-delà des conséquences pour chaque parti, l’enjeu est aussi celui de l’équilibre politique global au Parlement européen. Une diminution du nombre d’élus écologistes, centristes ou de gauche pourrait profiter à d’autres groupes.
Il faut un maximum de forces progressistes au Parlement pour peser face aux conservateurs et aux populistes.
Raphaël Glucksmann, tête de liste Place Publique – PS
Certains analystes prédisent ainsi un renforcement des groupes libéraux et centristes, ou une poussée des extrêmes. Chaque siège gagné ou perdu pourrait faire basculer des décisions clés pendant le prochain mandat.
L’avenir en question pour les battus
En cas d’échec aux européennes et de perte de tous leurs élus, plusieurs partis pourraient être menacés de marginalisation, voire de disparition. Sans ancrage européen, difficile d’exister dans le débat public et médiatique.
Pour survivre, certains pourraient être tentés de rejoindre des formations plus grandes. On murmure déjà que des ponts pourraient être jetés entre EELV et LFI ou Générations. Une façon de sauver les meubles après la débâcle.
Les élections européennes s’annoncent donc à haut risque pour les petits partis, suspendus à la barre des 5%. Et tous ne sont pas égaux devant ce défi. Les plus installés, comme EELV, semblent armés pour limiter la casse. Mais pour d’autres, c’est une véritable course contre-la-montre et pour leur survie qui est engagée. Réponse dans les urnes le 9 juin.
