6 juin 1944. Les troupes alliées débarquent sur les plages normandes pour libérer l’Europe du joug nazi. Parmi eux, l’élite des forces armées : parachutistes, rangers, commandos… Ces unités légendaires vont s’illustrer par leur bravoure. Mais leur aura va aussi attirer nombre d’imposteurs avides de s’approprier un peu de leur gloire.
Quand un mannequin devient un “vrai” parachutiste
L’un des exemples les plus célèbres est celui de John Steele. Ce parachutiste américain était resté accroché au clocher de l’église de Sainte-Mère-Église pendant de longues heures, sous le feu ennemi. Un acte héroïque immortalisé au cinéma dans “Le Jour le plus long”. Mais en réalité, Steele a admis plus tard que c’était un mannequin à son effigie qui avait été suspendu au clocher pour les besoins du tournage !
Un faux ranger nommé George Klein
Autre imposteur de renom : George Klein. Pendant des décennies, cet homme s’est fait passer pour un ranger ayant débarqué à Omaha Beach. Multipliant les interviews, il a même été décoré par les autorités. Jusqu’à ce qu’un historien découvre la supercherie en 2015 : Klein était en fait resté en Irlande le Jour-J !
J’ai commencé à enquêter lorsque j’essayais d’en apprendre davantage sur mon oncle, tué au combat le 6 juin 1944.
Brian Siddall, historien
C’est d’ailleurs Brian Siddall, un historien américain, qui traque sans relâche ces imposteurs depuis le début des années 2000. Lui-même neveu d’un parachutiste tué le Jour-J, il a enquêté sur de nombreux récits de vétérans, recoupant les informations avec les archives officielles. Un travail de fourmi qui lui a permis de confondre plusieurs affabulateurs.
Confusion d’identité
Parmi ses “clients”, Eugène Cook. Ce vétéran a longtemps prétendu avoir sauté en Normandie au sein de la 101ème division aéroportée. En réalité, les registres montrent qu’il a bien fait partie de cette unité, mais sans jamais fouler le sol normand ! Grâce à une homonymie, il s’est approprié le parcours héroïque d’un autre Eugène Cook, et ce pendant plus de 70 ans.
Décoré de la Légion d’honneur
Mais la palme revient sans doute à Howard Manoian. Cet Américain a réussi à faire croire qu’il était un héros du D-Day au point de recevoir la Légion d’honneur en 2007 ! Pourtant, là encore, les archives prouvent sans ambiguïté qu’il n’a jamais mis les pieds en Normandie à l’été 44.
Comment expliquer un tel phénomène ? Soif de reconnaissance, attrait pour la gloire, ou simple mythomanie ? Une chose est sûre : en s’attribuant les mérites des vrais héros du Débarquement, ces imposteurs ont sali leur mémoire. Un affront impardonnable pour ces vétérans, qui, eux, ont réellement risqué leur vie pour notre liberté.