C’est une première dans la capitale française. Ce lundi soir, le théâtre du Gymnase a accueilli la toute première cérémonie des « Brindis d’or », récompensant les professionnels du milieu taurin. Une soirée inédite qui a réuni pas moins de 600 aficionados, malgré la présence d’une dizaine de militants anticorrida à l’entrée. L’occasion de célébrer cet art controversé et ses figures emblématiques.
Les stars de la tauromachie à l’honneur
Toutes les personnalités du monde taurin étaient présentes pour cette grande première parisienne. Les matadors stars Sébastien Castella, originaire de Béziers, et Léa Vicens, native de Nîmes, sont venus chercher leur Brindis d’honneur. Un trophée récompensant l’excellence de leur art face aux taureaux dans les arènes.
Autre figure incontournable à avoir été distinguée : Robert Margé. Ce célèbre éleveur biterrois a reçu le brindis du meilleur ganadero pour la qualité de ses taureaux de combat. Ému aux larmes, il a évoqué avec émotion son élevage parti de rien dans l’Aude et qui fournit aujourd’hui les plus grandes arènes de France et d’Espagne.
Des lauréats surprenants
Au-delà des personnalités attendues, certains lauréats plus atypiques ont créé la surprise. L’association Happycionado, qui sillonne les villes taurines avec son arène gonflable, a ainsi remporté le prix de la jeunesse. Quant à l’association française de chirurgie taurine, elle s’est vue décerner le prix « coup de cœur » du jury.
La soirée a aussi mis en lumière des talents émergents, à l’image du jeune matador bordelais Clemente. Élu meilleur torero, c’est un homme bègue qui est venu chercher sa récompense. Non sans humour, il a déclaré : « Donner un micro à un torero, ce n’est déjà pas évident mais quand en plus il est bègue, ça devient vraiment compliqué… ». Avant de délivrer une belle leçon de tauromachie en expliquant ce qui fait les grandes figures de cet art.
Quand on se trouve entre les cornes du taureau, à quelques centimètres, on sait que si on rate la passe, on a 99% de chances de se faire attraper. Et 1% de chance de ne pas se faire attraper. Les figuras, ce sont les hommes qui tentent ce 1%.
Clemente, matador bordelais
Une soirée riche en émotions
Si le monde taurin célébrait ses talents, la cérémonie a aussi été l’occasion d’aborder des sujets plus graves. À l’image du témoignage bouleversant du rugbyman Sébastien Boueilh. Venu parler de son association Colosse aux pieds d’argile qui lutte contre les violences sexuelles dans le sport, il a raconté les abus subis dans son enfance. Un moment fort d’une soirée qui n’a pas été avare en émotions.
Pour sa première édition, la cérémonie des Brindis d’or a réussi son pari. Celui de réunir le monde taurin et de célébrer ses acteurs emblématiques comme ses talents prometteurs. Avec quelques couacs et beaucoup de passion. À l’image de ce milieu qui ne laisse personne indifférent et sait créer l’événement. Rendez-vous est pris pour l’an prochain, avec déjà quelques corridas en ligne de mire pour permettre aux lauréats de briller à nouveau. Dans les arènes cette fois.