En ce premier samedi de juillet, les nombreux visiteurs qui avaient prévu de découvrir les chefs-d’œuvre du Centre Pompidou ont eu une bien mauvaise surprise. Le célèbre musée national d’art moderne, fierté culturelle parisienne, est resté portes closes en raison d’un mouvement social inopiné de ses agents. Au cœur de leurs revendications : l’obtention d’une prime journalière pour le travail effectué pendant la période des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Un préavis de grève courant jusqu’aux Jeux Paralympiques
À l’initiative du syndicat FO, le personnel du Centre Pompidou a déposé un préavis de grève couvrant la période du 1er juillet au 8 septembre, englobant ainsi les Jeux Olympiques (26 juillet-11 août) et Paralympiques (28 août-8 septembre). Selon Philippe Mahé, secrétaire du syndicat FO, les agents réclament une prime pour compenser la surcharge de travail anticipée pendant cet événement planétaire.
On demande une prime JO vu qu’on va être très impactés par les événements prévus pendant les Jeux olympiques.
Philippe Mahé, secrétaire du syndicat FO du personnel du Centre Pompidou
Des perturbations en vue pour les visiteurs
Si la grève se poursuit, elle risque de chambouler les plans de nombreux touristes et amateurs d’art. Le Centre Pompidou, qui abrite des œuvres majeures du XXe siècle, est l’un des musées les plus fréquentés de France. Sa fermeture pendant cette période estivale, propice aux visites, constituerait un vrai manque à gagner et une déception pour beaucoup.
Les visiteurs munis de billets prépayés par carte bancaire pour ce samedi seront remboursés automatiquement. Mais qu’en sera-t-il les jours suivants? Le musée communique au jour le jour sur ses réseaux sociaux et son site internet, laissant planer le doute.
Le Centre Pompidou, victime collatérale des JO?
Si le musée n’est pas un site officiellement intégré aux Jeux, il subit malgré tout leur impact. La flamme olympique doit notamment passer sur le parvis le 14 juillet, jour de fête nationale. Et contrairement à d’autres établissements publics, le Centre Pompidou a prévu de rester ouvert pendant toute la durée des JO.
Il peut y avoir des reports du public sur nous.
Philippe Mahé
Un afflux de visiteurs synonyme de charge de travail accrue pour les agents, qui espèrent donc une compensation financière à la hauteur. Des négociations sont en cours avec la direction. Affaire à suivre.
Un dispositif de primes qui ne s’appliquerait pas
Le gouvernement a bien prévu des primes pouvant atteindre 1500€ pour les fonctionnaires mobilisés pendant les Jeux. Mais selon le Centre Pompidou, ses agents n’entreraient pas dans ce cadre.
Le Centre Pompidou n’étant pas site olympique et n’ayant pas été contraint d’annuler des congés pour ses agents pendant cette période, le dispositif prévu par la fonction publique pour les agents concernés ne s’applique pas.
Un porte-parole de l’institution
Une analyse contestée par les grévistes, bien décidés à obtenir gain de cause. Les jours et semaines à venir diront si la direction du musée saura trouver un terrain d’entente avec son personnel. D’ici là, le public attendra avec impatience la réouverture de ce haut lieu de la culture, qui rythme la vie parisienne depuis plus de 40 ans.
