Imaginez une capitale où la chaleur étouffante ne parvient pas à étouffer la colère. À Bangui, en Centrafrique, environ 500 âmes ont bravé la peur et les rumeurs pour descendre dans les rues, un vendredi pas comme les autres. Leur cri ? Un refus catégorique d’un troisième mandat présidentiel, jugé illégal, et une dénonciation vibrante d’une vie quotidienne devenue insupportable. Mais que se passe-t-il vraiment dans ce pays d’Afrique centrale, où l’histoire semble se répéter sous un soleil de plomb ?
Une Mobilisation Historique à Bangui
Ce jour-là, dès 7 heures du matin, les premiers courageux se sont rassemblés. Timidement d’abord, puis avec une détermination croissante. D’après une source proche de l’opposition, cela faisait plus de deux décennies qu’une telle manifestation n’avait pas eu lieu. Un événement qualifié d’historique, porté par une foule brandissant des pancartes artisanales clamant « Non au troisième mandat » ou encore « Halte à la tyrannie ».
Encadrée par un imposant dispositif de sécurité, incluant police, gendarmerie et forces de l’ONU, la marche s’est déroulée sans heurts. Pourtant, tout n’était pas gagné : des rumeurs d’interdiction avaient circulé, et certains avaient même prédit des arrestations. Sur les réseaux sociaux, des intox affirmaient que des grenades étaient distribuées aux enfants des rues. Mais la vérité, elle, était dans la rue.
Pourquoi un Troisième Mandat Fait Polémique
Au cœur de cette colère, une question constitutionnelle brûlante. Selon les opposants, un troisième mandat pour le président actuel, en poste depuis 2016, serait une violation flagrante de la Constitution adoptée cette même année. Les élections prévues pour décembre 2025 cristallisent les tensions, et beaucoup refusent de voir le pouvoir s’éterniser.
Un troisième mandat, c’est anticonstitutionnel. Nous voulons des élections justes et transparentes.
– Un leader de l’opposition
Ce n’est pas qu’une affaire de droit. Pour beaucoup, c’est aussi une question de survie. Les pancartes ne parlent pas seulement de politique, mais aussi de désespoir face à une situation sociale explosive. Pas d’eau potable, des coupures d’électricité incessantes, une insécurité galopante : le quotidien des Centrafricains est un combat.