La tension est à son comble sur la scène politique française. Alors que le gouvernement de Michel Barnier est fragilisé, le Rassemblement national vient de lancer une véritable bombe : le parti d’extrême droite compte bien voter la motion de censure déposée par la gauche. Une manoeuvre surprenante qui pourrait précipiter la chute de l’exécutif.
Le RN prêt à s’allier avec la gauche pour faire tomber le gouvernement ?
Dans un retournement de situation inattendu, Marine Le Pen a annoncé que son groupe voterait les deux motions de censure, y compris celle déposée par le Nouveau Front Populaire. Pourtant, le texte de la gauche condamne justement la complaisance du gouvernement envers l’extrême droite, l’accusant d’avoir « cédé à leurs plus viles obsessions ».
Une situation paradoxale qui montre bien que pour le RN, l’objectif est clair : faire tomber le gouvernement, peu importe les moyens employés. La gauche dénonce d’ailleurs cette alliance contre-nature.
Alors qu’une large majorité de nos concitoyens a fait le choix du barrage à l’extrême droite lors des législatives, le premier ministre a cédé à leurs plus viles obsessions.
Motion de censure du NFP
La droite regrette « l’absence d’économies » sur l’immigration
De son côté, le RN justifie son choix en pointant du doigt la politique budgétaire du gouvernement. Dans sa propre motion, le parti dénonce « l’absence d’économies structurelles sur l’immigration », mais aussi l’incapacité de l’exécutif à « rendre du pouvoir d’achat aux Français » ou encore à « défendre la valeur travail ».
Des critiques qui font écho à celles formulées par la coalition de droite menée par Éric Ciotti. Les 140 députés UDR ont également déposé leur propre motion de censure, sur laquelle le RN a aussi promis de voter.
Le gouvernement Barnier au bord du gouffre
Si les deux motions sont examinées ce mercredi à l’Assemblée, c’est bien celle de la gauche, qui totalise le plus de signataires, qui sera débattue en premier. Et avec le soutien du RN et de la droite, elle a de grandes chances d’être adoptée, précipitant ainsi la chute du gouvernement.
- La motion du NFP est pour l’instant signée par 185 députés
- Avec les 89 élus RN et les 89 UDR, elle obtiendrait 363 voix
- Il suffit de 289 voix pour faire tomber le gouvernement
Michel Barnier se retrouve donc au pied du mur. Lâché par sa majorité relative, contesté sur sa droite comme sur sa gauche, le premier ministre voit son avenir s’assombrir. La perspective d’une dissolution de l’Assemblée et de nouvelles élections législatives anticipées n’a jamais été aussi probable.
Les Français divisés sur l’opportunité de faire tomber le gouvernement
Chez les Français, les avis sont partagés sur ce bras de fer politique. Selon un sondage publié ce weekend, 48% des personnes interrogées souhaitent que le gouvernement reste en place. Mais elles sont presque autant (46%) à se dire favorables à sa chute. Preuve que le pari de Michel Barnier de se maintenir malgré une majorité relative est loin de faire l’unanimité.
Les prochaines heures s’annoncent donc cruciales pour l’avenir politique du pays. En jouant la carte du blocage, le RN espère bien provoquer un électrochoc et rebattre les cartes à l’Assemblée. Quitte à s’allier ponctuellement avec des adversaires politique. La survie du gouvernement Barnier ne tient désormais plus qu’à un fil.
