La France est suspendue aux lèvres de ses députés. Ce mercredi, l’Assemblée nationale se prononcera sur une motion de censure déposée contre le gouvernement de Michel Barnier. Un scrutin à haut risque qui pourrait précipiter le pays dans une crise politique majeure et impacter directement le quotidien des Français. Quelles seraient les conséquences concrètes d’une chute de l’exécutif ? Éclairage.
Impôts : vers une hausse généralisée ?
Premier sujet d’inquiétude en cas de censure : une augmentation des impôts. Selon les calculs de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), pas moins de 17,6 millions de ménages verraient leur impôt sur le revenu grimper mécaniquement si le budget 2025 était retoqué. Un scénario catastrophe pour le pouvoir d’achat déjà malmené des Français.
Si la macronie perd la partie, ce ne seront pas des miettes que les Français devront payer en plus, mais bien un 13e mois fiscal.
Selon un haut fonctionnaire de Bercy
Retraites et prestations sociales menacées
Autre sujet brûlant : l’avenir des retraites et de notre modèle social. En l’absence de budget validé, certains évoquent un risque de « shutdown social ». Concrètement, la Sécurité sociale pourrait rapidement se retrouver à court de trésorerie pour payer les pensions et rembourser les soins. Un cauchemar pour des millions de retraités et d’assurés.
Dans le viseur également : les coups de rabot prévus par le gouvernement sur certains régimes spéciaux. Leur suppression sèche soulagerait les comptes publics mais au prix d’une profonde rupture d’égalité.
Des services publics en mode dégradé
Éducation, police, justice… Le spectre d’une censure fait aussi planer une lourde menace sur la qualité et la continuité des services publics. Faute de moyens suffisants, de nombreux ministères et administrations pourraient être contraints de réduire la voilure.
Pour la Fonction publique, le rejet des textes budgétaires signerait purement et simplement l’abandon de mesures très attendues comme la revalorisation du point d’indice ou le « pacte enseignant ». De quoi nourrir un profond malaise chez des agents déjà soumis à rude épreuve.
Le risque d’une tempête financière
Au-delà des répercussions internes, une censure du gouvernement fragiliserait aussi la France sur la scène internationale. De quoi provoquer de sérieuses turbulences sur les marchés financiers selon Michel Barnier.
Priver le pays de budget, c’est prendre le risque d’une tempête sur notre dette et nos taux d’intérêt, déjà très élevés.
A averti le Premier ministre sur TF1
Une crainte partagée par le patronat qui redoute un coup de froid sur l’économie tricolore et sur l’attractivité du pays. Les entreprises pourraient pâtir durablement de cette valse politique inédite.
L’impossible équation politique
Mais alors, comment le gouvernement pourrait-il retomber sur ses pieds en cas de chute ce mercredi ? Les scénarios sont multiples mais tous semblent mener à une impasse. Nouvelles élections, coalition bancale, ralliement de circonstances… À ce stade, aucune option ne semble en mesure de stabiliser durablement le pays.
D’aucuns craignent même un engrenage institutionnel si le président Macron venait à jeter l’éponge. Un vide politique qui laisserait la France sans cap ni pilote, à la merci des vents contraires.
Les Français en première ligne
In fine, c’est bien le quotidien et le portefeuille des Français qui risquent d’être percutés de plein fouet par ces turbulences politiques. Entre paralysie des réformes, flambée fiscale, fragilisation des droits sociaux et détricotage des services publics, les motifs d’inquiétude ne manquent pas.
Une seule certitude : en cas de censure, le pays entrera dans une zone de fortes turbulences dont il sera difficile de s’extirper sans casse. Les prochaines heures s’annoncent donc cruciales et lourdes d’enjeux pour l’ensemble de la Nation.
L’issue du vote de ce mercredi sera scrutée avec anxiété mais aussi un brin de fatalisme par des citoyens plus que jamais désabusés face aux vicissitudes du monde politique. Tant il est vrai qu’en démocratie, le dernier mot revient toujours aux urnes. Et force est de constater qu’en la matière, les Français n’ont pas fini d’être ballottés.