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Censure du gouvernement Barnier : Marine Le Pen assure que ce n’est pas « une victoire »

Le Rassemblement National a voté la motion de censure qui a renversé le gouvernement Barnier. Pourtant, Marine Le Pen assure que ce n'est pas une victoire pour son parti. Quelles sont ses explications ? Et quelles conséquences pour l'avenir politique de la France ?

C’est un séisme politique qui secoue actuellement la France. Le gouvernement de Michel Barnier vient en effet d’être renversé par une motion de censure votée par une alliance surprise entre la gauche et le Rassemblement National. Un scénario inédit sous la Vème République, qui ouvre une période d’incertitudes. Mais alors que certains s’attendaient à des cris de victoire du côté du RN, sa présidente Marine Le Pen se montre étonnamment mesurée, assurant que ce vote n’est pas « une victoire » pour son parti. Décryptage.

« Il n’y avait pas d’autre solution » selon Marine Le Pen

Invitée au 20h de TF1 au lendemain de ce coup de théâtre, Marine Le Pen s’est presque excusée d’avoir dû voter cette motion de censure, se justifiant :

Je ne considère pas que ce soit une victoire. Il n’y avait pas d’autre solution que cette solution-là.

Marine Le Pen sur TF1

Selon la cheffe de file du RN, le Premier ministre Michel Barnier n’aurait pas respecté trois promesses clés : la « justice fiscale », la « maîtrise des comptes publics » et la « co-construction du budget avec les oppositions ». Un manquement qui ne laissait pas d’autre choix à son parti que de s’allier à la gauche pour le faire chuter. Mais Marine Le Pen insiste : ce n’était « pas de gaité de cœur », elle le « regrette ».

Emmanuel Macron pointé du doigt

Si Marine Le Pen se montre conciliante envers Michel Barnier, elle n’épargne en revanche pas le Président de la République. Pour la députée du Pas-de-Calais, Emmanuel Macron est « le grand responsable de la situation actuelle ». Une situation de blocage dans laquelle le pays se retrouve plongé.

La dirigeante du Rassemblement National met toutefois en garde contre « tout le catastrophisme que l’on entend depuis des jours », assurant qu’il « va mal vieillir, et vite ». Elle se veut rassurante quant à la suite des événements.

Quelles perspectives pour l’avenir ?

Marine Le Pen se projette désormais vers les prochaines étapes cruciales : la nomination d’un nouveau Premier ministre et l’élaboration d’un nouveau budget. Un budget qui devra, selon elle, être « co-construit » et « acceptable pour tous », en associant « l’ensemble des forces présentes à l’Assemblée nationale ».

Contrairement à Jean-Luc Mélenchon qui réclame la démission d’Emmanuel Macron et de nouvelles élections, la patronne du RN n’appelle pas à un tel scénario. Même si elle prévient tout de même que la « pression » sur le chef de l’État « sera de plus en plus forte » s’il ne prend pas « la voie du respect des électeurs ».

Un pari risqué pour Marine Le Pen ?

En votant cette motion de censure, Marine Le Pen fait indéniablement un pari risqué. Si le RN apparaît aujourd’hui comme un acteur central du jeu politique, capable de peser sur les décisions majeures, il prend aussi le risque d’être associé au « bazar » actuel, comme le souligne un cadre du parti cité par Le Parisien.

En outre, en s’alliant ponctuellement avec la gauche, le mouvement lepéniste brouille son message et ses repères traditionnels. De quoi dérouter une partie de son électorat ? C’est tout l’enjeu pour Marine Le Pen, à un an et demi de la prochaine élection présidentielle où elle compte bien jouer de nouveau les premiers rôles.

Une séquence politique à hauts risques s’ouvre donc, avec de multiples inconnues. Si Marine Le Pen tente de maîtriser sa communication en rejetant l’idée d’une « victoire », elle n’en a sans doute pas fini avec les turbulences. Car en politique, censurer le gouvernement n’est jamais un acte anodin. Même quand on assure le faire à contrecœur.

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