Trois semaines après l’ouverture de la plateforme des laissez-passer pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, de nombreux Parisiens témoignent de leur désarroi face à la complexité du système de QR codes mis en place. Entre rendez-vous médicaux, retours de vacances et périmètres de sécurité changeants, obtenir le précieux sésame s’avère un véritable casse-tête pour les résidents de la capitale.
Une situation « plus compliquée que pour le Covid »
« C’était plus simple pour le Covid. Là, je ne comprends rien », confie Marie, 58 ans, habitante du 6ème arrondissement. Souffrant d’un problème de mobilité, elle s’inquiète de ne pas pouvoir être raccompagnée chez elle par son frère, qui n’a pas de justificatif de domicile parisien. Un cas loin d’être isolé.
Du 18 juillet au 11 août pour les JO, puis du 28 août au 8 septembre pour les Paralympiques, les Parisiens devront montrer patte blanche pour accéder aux périmètres sécurisés via un QR code spécifique à chaque situation : rendez-vous médical, réservation au restaurant, déménagement… De quoi donner des sueurs froides aux habitants.
Les mairies submergées de demandes
Face à l’afflux de demandes, notamment de la part des personnes âgées ou n’ayant pas accès au numérique, les mairies ont dû mettre en place des dispositifs d’accompagnement dédiés. Dans le très concerné 7ème arrondissement, 211 rendez-vous ont déjà été pris, et le nombre pourrait doubler voire tripler selon Jean Laussucq, conseiller de Paris.
Cela a été une réelle source de stress pour nos habitants
– Jean Laussucq, conseiller de Paris du 7ème arrondissement
Professionnels dans le flou, Parisiens qui fuient
Aides à domicile, soignants, commerçants, déménageurs… De nombreux corps de métiers s’inquiètent aussi du manque d’informations claires. Selon un sondage, 3 déménageurs sur 4 se disent préoccupés par la mise en place des QR codes.
Excédés par ces contraintes, certains Parisiens ont tout simplement décidé de plier bagage pendant la période, à l’image des grands-parents cairotes de Ramai qui ont préféré rentrer en Égypte. D’autres, comme Paul, 28 ans, ont carrément fait le choix de quitter la capitale avec toute leur famille.
Vers une clarification du dispositif ?
Si la préfecture de police assure que le pass sera valable pendant toute la durée des Jeux, sauf demandes ponctuelles, et pourra être présenté en version numérique ou papier, beaucoup jugent le processus chronophage et source d’erreurs.
Emmanuel, 28 ans, habitant près d’une zone concernée, appelle toutefois à relativiser, soulignant qu’il s’agit d’un « événement mondial ultra-exceptionnel » nécessitant des mesures de sécurité exceptionnelles. Le casse-tête des QR codes saura-t-il se démêler d’ici le coup d’envoi des Jeux ? Les Parisiens restent suspendus aux prochaines annonces.