L’année 2024 s’annonce comme un triste record en termes de pertes économiques liées aux catastrophes naturelles. Selon les dernières estimations de Swiss Re, réassureur de référence, ces pertes devraient atteindre la somme astronomique de 310 milliards de dollars au niveau mondial. Un chiffre en hausse de 6% par rapport à l’année précédente, qui soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’impact grandissant du changement climatique.
Des ouragans dévastateurs font flamber la facture
Si les pertes économiques globales augmentent, c’est surtout du côté des assureurs que l’addition s’annonce salée. Toujours selon Swiss Re, les dommages couverts par les compagnies d’assurance devraient bondir de 17% en un an, pour atteindre 135 milliards de dollars en 2024. Une hausse spectaculaire, due en grande partie aux ouragans Hélène et Milton qui ont ravagé la Floride en fin d’année.
Ces tempêtes tropicales d’une intensité rare ont causé des dégâts estimés à près de 50 milliards de dollars. Un montant colossal qui vient s’ajouter à une série noire pour les assureurs. Car comme le souligne Balz Grollimund, responsable de la couverture des catastrophes chez Swiss Re, c’est la cinquième année consécutive que les frais des assureurs dépassent la barre symbolique des 100 milliards.
Le changement climatique, un facteur aggravant
Si plusieurs facteurs expliquent cette tendance inquiétante, comme la concentration croissante d’actifs dans les zones urbaines ou la hausse générale des coûts de reconstruction, le changement climatique joue indéniablement un rôle de plus en plus prégnant. Les experts de Swiss Re tirent notamment la sonnette d’alarme sur le coût grandissant des inondations pour les assureurs.
Depuis le début de l’année 2024, les pertes assurées liées à ce type d’événement atteignent déjà près de 13 milliards de dollars, sous l’effet conjugué des crues dévastatrices en Europe et dans les Emirats arabes unis. Un constat alarmant, qui démontre l’urgence d’agir face au défi climatique.
Un bilan qui pourrait encore s’alourdir
Malheureusement, le bilan des catastrophes en 2024 ne se limite pas aux seuls désastres naturels. En incluant les événements d’origine humaine, comme les accidents industriels, les pertes économiques pourraient grimper jusqu’à 320 milliards de dollars selon les projections de Swiss Re, dont 144 milliards à la charge des assureurs.
Face à l’ampleur de ces chiffres, une question se pose : combien de temps encore les compagnies d’assurance pourront-elles absorber de tels chocs ? Car si la tendance actuelle se poursuit, il est à craindre que le coût croissant des catastrophes ne finisse par mettre en péril la solvabilité de certains acteurs, ou ne les contraigne à augmenter drastiquement leurs primes.
Catastrophes naturelles : un défi majeur pour notre avenir
Au-delà des enjeux assurantiels, ce bilan 2024 des catastrophes naturelles nous rappelle surtout l’urgence d’agir face au défi climatique. Car derrière ces chiffres vertigineux, ce sont des millions de vies qui sont impactées, des régions entières dévastées, des écosystèmes fragilisés.
Il est plus que jamais crucial de renforcer nos efforts en matière de prévention et d’adaptation, tout en accélérant la transition vers une économie bas carbone. C’est à ce prix que nous pourrons espérer inverser la tendance et limiter l’impact grandissant des catastrophes naturelles dans les années à venir. Un défi immense, mais vital pour notre avenir commun.