Au cœur du conflit israélo-palestinien, une crise humanitaire alarmante se déroule dans le nord de la bande de Gaza. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé mardi sa profonde préoccupation quant à la situation critique des hôpitaux encore partiellement opérationnels dans cette région, où un directeur d’établissement évoque une “catastrophe extrême”.
Des hôpitaux au bord du gouffre
Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, a déclaré devant des journalistes à Genève : “Nous sommes très, très inquiets et il est de plus en plus difficile d’acheminer l’aide et du personnel spécialisé, alors que les besoins sont de plus en plus importants”. Cette inquiétude est particulièrement vive pour l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, zone où l’armée israélienne a lancé une offensive de grande ampleur contre des combattants du Hamas et d’autres groupes armés début octobre.
Pénuries extrêmes et vies en danger
Hossam Abou Safiyeh, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, témoigne : “La situation dans le nord de Gaza est celle d’une catastrophe extrême. Nous commençons à perdre des patients en raison du manque de fournitures médicales et de personnel”. Selon lui, son établissement a été pris pour cible à de multiples reprises par les forces israéliennes, tout dernièrement lundi. Il accuse Israël de “bloquer l’entrée de nourriture, d’eau, de personnel médical et de matériel à destination du nord de Gaza”.
L’aide humanitaire entravée
Entre le 8 et le 16 novembre, quatre missions de l’OMS qui tentaient d’être préparées ont été refusées, précise Mme Harris. Elle estime que l’hôpital Kamal Adwan ne dispose que de quoi tenir “deux semaines dans le meilleur des cas”. Si le Cogat, organe du ministère israélien de la Défense, assure que les “efforts humanitaires dans le domaine médical se poursuivent” dans le nord de Gaza, l’accès aux hôpitaux Kamal Adwan, Al-Awda et à l’Hôpital indonésien reste extrêmement restreint selon l’ONU. Ces établissements sont confrontés à de graves pénuries de matériel, carburant et unités de sang.
Un appel urgent à la communauté internationale
Face à cette situation dramatique, il est impératif que la communauté internationale se mobilise de toute urgence pour venir en aide aux hôpitaux et à la population du nord de Gaza. Des couloirs humanitaires doivent être établis pour permettre l’acheminement de fournitures médicales, de personnel soignant et de biens de première nécessité. La vie de nombreux civils, dont des enfants et des personnes âgées souffrant de malnutrition, est en jeu.
“Un grand nombre d’enfants et de personnes âgées continuent d’arriver à l’hôpital souffrant de malnutrition.”
– Hossam Abou Safiyeh, directeur de l’hôpital Kamal Adwan
Il est du devoir de la communauté internationale de faire pression sur toutes les parties au conflit pour qu’elles respectent le droit humanitaire international et permettent un accès sans entrave à l’aide humanitaire. Les hôpitaux et le personnel médical doivent être protégés et ne pas être pris pour cible. Chaque jour qui passe aggrave la crise et met davantage de vies en péril.
Une catastrophe humanitaire évitable
Cette catastrophe humanitaire qui se déroule sous nos yeux dans le nord de Gaza n’est pas une fatalité. Des solutions existent pour soulager les souffrances de la population civile et soutenir les hôpitaux exsangues. Mais cela nécessite une volonté politique et un engagement fort de la part de la communauté internationale. Chaque acteur a un rôle à jouer, qu’il s’agisse des États, des organisations humanitaires ou de la société civile.
Il est temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Les hôpitaux du nord de Gaza lancent un appel au secours que nous ne pouvons ignorer. La vie de nombreux innocents est suspendue à notre capacité à nous mobiliser et à apporter une réponse humanitaire d’urgence. Soyons à la hauteur de ce défi et montrons que la solidarité et la compassion peuvent transcender les conflits.
