C’est dans un contexte social particulièrement tendu que se tiendra ce mardi l’assemblée générale du groupe Casino. La nouvelle direction, mise en place suite à la prise de contrôle fin mars par le consortium mené par Daniel Kretinsky, doit faire face à une situation financière très délicate. Pour relancer le distributeur, un vaste plan de restructuration se prépare, avec à la clé le plus important plan social attendu en France pour l’année 2024.
Entre 1293 et 3267 emplois menacés chez Casino
Selon les chiffres communiqués par la direction, ce sont entre 1293 et 3267 postes qui pourraient être supprimés dans le cadre d’un plan de sauvegarde pour l’emploi (PSE). Des négociations ont été ouvertes avec les syndicats en mai dernier et doivent se poursuivre jusqu’à début septembre pour tenter de limiter la casse sociale. Mais le coût de ce plan, estimé en « centaines de millions d’euros », laisse présager des discussions particulièrement difficiles.
Un dossier suivi de près par le gouvernement
Étant donné l’ampleur des suppressions d’emplois envisagées, ce PSE est considéré comme l’un des plus importants de ces dernières années en France. Son déroulement est donc surveillé de près par le gouvernement. Des échanges ont lieu régulièrement entre les différentes parties pour s’assurer du respect du dialogue social et tenter de trouver des solutions pour atténuer l’impact sur l’emploi.
Notre priorité est d’accompagner au mieux les salariés concernés par ce plan
Un représentant du ministère du Travail
Casino dans la tourmente depuis plusieurs années
Le groupe de distribution Casino traverse une passe très délicate depuis maintenant plusieurs années. Plombé par une dette colossale de plus de 6 milliards d’euros et affaibli par la concurrence, il a accumulé les pertes et vu sa valorisation en bourse fondre. Son ancien PDG emblématique Jean-Charles Naouri a du jeter l’éponge, laissant les commandes à Daniel Kretinsky et ses partenaires.
Ces derniers ont promis de remettre Casino sur les rails grâce à un plan stratégique qui sera détaillé à l’automne. Mais d’ici là, la priorité est de réduire drastiquement les coûts, avec ce lourd plan social à la clé. L’objectif est de générer des économies substantielles pour redonner de l’air au groupe et financer les investissements nécessaires.
Les syndicats déterminés à limiter la casse
Du côté des organisations syndicales, on se prépare à une négociation particulièrement ardue. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de défendre l’emploi de milliers de salariés du groupe, dans un contexte économique déjà compliqué.
On fera tout notre possible pour limiter le nombre de suppressions de postes et obtenir les meilleures conditions possibles pour ceux qui devront partir.
Un représentant syndical de la CGT
Parmi les leviers qui seront mis sur la table par les syndicats : le volontariat, des mesures d’âge, des aides à la mobilité ou encore à la reconversion. Tout sera étudié pour tenter d’adoucir ce plan social hors norme et défendre au mieux les intérêts des salariés.
L’avenir de Casino en jeu
Au-delà de son volet social, les décisions qui seront actées dans ce PSE seront déterminantes pour l’avenir de Casino. Si le plan de restructuration permet de redresser la barre et de renouer avec les bénéfices, le groupe de distribution, propriétaire des enseignes Monoprix, Franprix, Géant ou encore Cdiscount, peut espérer retrouver sa place dans le secteur.
Mais la route s’annonce longue et semée d’embûches pour la nouvelle direction. Elle devra convaincre les marchés financiers et les créanciers de la pertinence de sa stratégie, tout en réussissant le délicat pari de remotiver des troupes forcément inquiètes et en gérant un contexte social inflammable. Tout l’enjeu des prochains mois pour Casino, dont l’assemblée générale de mardi marquera le premier round.