Sous les apparences d’un monde professionnel moderne et égalitaire, les inégalités entre femmes et hommes cadres sont toujours une réalité criante. C’est ce que révèle une nouvelle étude de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) qui met en lumière les disparités persistantes en termes de carrière, de rémunération et de sexisme ordinaire.
Des carrières freinées par le « plafond de verre »
Malgré leur présence croissante dans l’encadrement (40% des effectifs cadres contre 30% il y a 20 ans), les femmes peinent toujours à gravir les échelons. Seules 33% d’entre elles occupent des postes de management, contre 46% de leurs homologues masculins. Un phénomène souvent désigné comme le « plafond de verre », cette barrière invisible qui bloque l’ascension professionnelle des femmes.
On ne pense pas forcément aux cadres lorsqu’on évoque les inégalités au travail. Pourtant, l’entreprise est une microsociété où toutes les discriminations sont concentrées.
– Mélissa, consultante en ressources humaines
L’écart salarial, une réalité qui perdure
Autre constat alarmant : à poste et expérience équivalents, les femmes cadres gagnent en moyenne 12% de moins que les hommes. Un écart salarial qui s’accentue avec l’âge et les responsabilités. Ainsi, après 40 ans, elles perçoivent jusqu’à 20% de moins que leurs collègues masculins.
Le sexisme ordinaire, un fléau banalisé
Au-delà des chiffres, l’étude met en évidence le sexisme ordinaire dont sont victimes les femmes cadres au quotidien. Blagues douteuses, remarques sur leur physique, remise en question de leurs compétences… Autant de comportements sexistes encore trop souvent banalisés en entreprise.
On me demande régulièrement si je compte faire un bébé bientôt, comme si ma vie personnelle était un sujet légitime au boulot. Jamais on ne poserait cette question à un homme !
– Sophie, cadre commerciale
Des initiatives encourageantes mais insuffisantes
Face à ce constat, de plus en plus d’entreprises mettent en place des actions de sensibilisation et des politiques volontaristes en faveur de l’égalité professionnelle. Formations à la mixité, objectifs chiffrés de féminisation des instances dirigeantes, réseaux de mentoring pour les femmes… Des initiatives louables mais qui peinent encore à infléchir des décennies d’inégalités structurelles.
Il est temps que les entreprises prennent la mesure de l’enjeu et s’attaquent résolument aux racines des discriminations. Car au-delà d’une question d’équité, c’est leur performance et leur attractivité qui sont en jeu. Dans un monde en quête de sens et de diversité, elles ne peuvent plus se passer des talents et des regards pluriels qu’apportent les femmes.