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Carrefour épinglé pour des “travailleurs maltraités” en Arabie saoudite

Le géant Carrefour et son partenaire Majid Al Futtaim sont pointés du doigt par Amnesty International pour les conditions de travail déplorables de leurs employés migrants en Arabie saoudite. Découvrez les détails d'un rapport accablant...

Le distributeur français Carrefour et son important franchisé dubaïote Majid Al Futtaim se retrouvent au cœur d’une polémique suite à la publication d’un rapport d’Amnesty International ce lundi. L’ONG de défense des droits humains y dénonce les conditions de travail déplorables des travailleurs migrants dans plusieurs magasins et entrepôts Carrefour en Arabie saoudite, gérés par Majid Al Futtaim.

Plus de 60 heures par semaine et pas de jours de congé

Selon le rapport d’Amnesty, basé sur les témoignages de 17 employés migrants népalais, indiens et pakistanais, les violations du droit du travail sont nombreuses :

  • Des semaines de travail dépassant les 60 heures, en violation des lois saoudiennes
  • Des heures supplémentaires non rémunérées
  • De fortes suspicions de travail forcé lors des jours de congé
  • Des témoignages de mauvais traitements et de pression de la part des chefs : “Dans les magasins Carrefour, les travailleurs ne sont pas traités comme des êtres humains”, déplore un ancien employé.

Carrefour et Majid Al Futtaim pointés du doigt

Pour Amnesty International, la responsabilité de Carrefour et de son partenaire Majid Al Futtaim, qui gère les magasins en Arabie saoudite depuis 1995, est engagée. L’ONG estime que les deux entreprises “ont contribué à et bénéficié d’abus des droits humains, en ayant recours à l’externalisation du travail de migrants sans avoir mis en place les contrôles adéquats”.

Pourtant, sur le papier, les deux groupes affichent des engagements forts en matière de respect des droits humains et des conditions de travail. Mais la réalité sur le terrain semble bien différente, comme le souligne Mathias Bolton d’UNI Global Union : “L’ampleur et la gravité des violations commises dans les opérations franchisées de Carrefour en Arabie saoudite sont profondément inquiétantes”.

Des “actions correctives” insuffisantes ?

Contacté par l’AFP, Carrefour affirme avoir demandé à Majid Al Futtaim de mener des enquêtes internes suite à un échange avec Amnesty mi-2024. Selon l’enseigne, “ces premières investigations n’ont pas confirmé les éléments désignés par l’alerte d’Amnesty mais ont révélé d’autres problèmes” de logement, de formation ou de suivi des heures, “pour lesquels des actions correctives ont été menées”. Un expert indépendant a également été missionné pour un audit complet.

Des mesures qui semblent encore insuffisantes aux yeux d’Amnesty International, qui appelle Carrefour et Majid Al Futtaim à revoir en profondeur leurs procédures pour mieux protéger les travailleurs migrants des abus. Le ministère saoudien des Ressources humaines a pour sa part réagi en indiquant que toute forme de mauvais traitement au travail était inacceptable et donnerait lieu à des investigations poussées.

Le rapport d’Amnesty jette une lumière crue sur la situation précaire des travailleurs migrants dans le secteur de la grande distribution en Arabie saoudite. Il intervient quelques mois après des révélations similaires sur les entrepôts saoudiens d’Amazon, poussant le géant américain à rembourser 1,9 million de dollars de frais de recrutement illégaux à plus de 700 intérimaires. Reste à voir si ce nouveau scandale incitera Carrefour et Majid Al Futtaim à s’engager dans des réformes plus profondes de leurs pratiques.

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