Imaginez : vous êtes au sommet de votre discipline, finaliste aux derniers Jeux Olympiques. Votre prochain objectif est en ligne de mire, à seulement 18 mois. Et soudain, à la mi-novembre, votre club vous annonce qu’il ne souhaite plus accueillir de nageurs de haut niveau. C’est la situation incroyable que vit actuellement Caroline Jouisse, finaliste du 10 km en eau libre aux JO de Paris.
Un désengagement brutal et tardif
Mi-novembre, Caroline Jouisse a appris de « façon unilatérale » que Saint-Raphaël Natation, son club depuis plusieurs années, ne souhaitait plus accueillir de nageurs de haut niveau. Un changement de stratégie lié à la démission de l’ancien président fin octobre, qui laisse trois athlètes sur le carreau, dont Caroline.
Ils veulent se recentrer sur un club familial, je peux l’entendre, mais on me dit ça à la rigueur après les Jeux en août, pas mi-novembre. On ne laisse pas trois personnes dans la nature comme ça.
Caroline Jouisse
La nageuse, abasourdie, souligne le timing désastreux de cette annonce, survenue juste avant la finale de la Coupe du monde. « Je me suis complètement écroulée », confie-t-elle.
Des répercussions majeures
Cette situation remet en question tout l’équilibre de vie de la sportive. Au-delà d’un nouveau coach à trouver, c’est un déménagement et une réorganisation professionnelle qui s’imposent, Caroline travaillant chez Véolia en télétravail et présentiel.
La période est d’autant plus critique que la plupart des clubs ont déjà constitué leurs effectifs. « Des clubs nous disent non parce qu’ils n’ont plus de places », regrette l’athlète.
Le temps presse avant les échéances
La première étape de Coupe du monde comptant pour la qualification aux Mondiaux a lieu du 20 au 22 février. Caroline Jouisse doit impérativement trouver une solution d’ici là pour ne pas hypothéquer sa saison et sa préparation olympique.
Différentes pistes envisagées
Face à cette situation inédite, la nageuse étudie plusieurs options pour rebondir :
- Lille avec l’entraîneur Thomas Javaux
- Martigues et Philippe Lucas
- Hyères sous la houlette de Frédéric Barale
En attendant de faire son choix, Caroline Jouisse a décidé de s’entraîner une dizaine de jours à Hyères avant de s’envoler pour l’Egypte. L’objectif : ne pas perdre le rythme et le fil de sa préparation.
Une combativité intacte malgré les obstacles
Si le choc est rude, la détermination de Caroline Jouisse semble inébranlable. A 26 ans, la native de Lille n’est pas du genre à baisser les bras face aux obstacles. Membre de l’équipe de France depuis ses 17 ans, elle a déjà traversé de nombreuses épreuves, surmontant blessures et périodes de doute pour s’installer parmi l’élite mondiale.
Son parcours force le respect et l’admiration. Étudiante brillante, elle a décroché son diplôme d’ingénieur en parallèle de sa carrière de haut niveau, jonglant entre entraînements, compétitions et examens. Un double projet mené de front avec une rigueur et un engagement sans faille.
Caroline est une battante, une bosseuse, toujours positive et souriante. C’est un vrai rayon de soleil, en plus d’être une immense championne.
Lara Grangeon, coéquipière en équipe de France
Des qualités qui lui seront précieuses pour surmonter ce nouvel obstacle imprévu. Car au-delà du défi sportif, c’est un véritable défi humain et logistique qui attend Caroline Jouisse dans les prochaines semaines.
Souhaitons-lui de trouver rapidement la structure qui lui permettra de poursuivre son rêve olympique dans les meilleures conditions. Car le sport de haut niveau a plus que jamais besoin de personnalités comme elle, alliant excellence, résilience et humilité.
Son parcours sera dans tous les cas riche d’enseignements pour les jeunes nageurs tentés par l’aventure de la haute performance. Il rappelle que rien n’est jamais acquis et que la route vers les sommets est souvent semée d’embûches. Mais qu’avec de la passion, du travail et du soutien, il est possible de déplacer des montagnes. Même quand celles-ci surgissent là où on ne les attendait pas.
Toute la natation tricolore et ses supporters seront derrière Caroline Jouisse dans les prochaines semaines, espérant la voir revemir au top pour briguer une nouvelle médaille olympique dans le sillage de Los Angeles. Car sa quête dépasse le simple enjeu individuel. Finaliste à Paris, elle incarne l’avenir et les ambitions de la natation eau libre française, sur une dynamique positive depuis plusieurs olympiades. Son destin croisera, à n’en pas douter, les espoirs de médailles bleues en 2024.