C’est un scénario qui semble se répéter inexorablement pour Caroline Garcia. Malgré son statut de n°1 française et un jeu taillé pour les surfaces rapides, la joueuse lyonnaise n’arrive décidément pas à passer le cap des premières semaines à Roland-Garros. Une nouvelle fois éliminée dès le 2e tour cette année par Sofia Kenin, Garcia cumule les désillusions Porte d’Auteuil. Pourtant, avec son tennis explosif et son mental d’acier, on pourrait s’attendre à mieux de sa part dans le tournoi qui fait vibrer tous les Français. Alors pourquoi cette malédiction des terres ocres pour “Caro” ?
Un jeu en inadéquation avec la terre battue ?
Quand on analyse le style de jeu de Caroline Garcia, on comprend rapidement que la terre battue n’est pas sa surface de prédilection. Adepte du jeu d’attaque avec un excellent service et une volonté permanente de conclure les points au filet, la Française s’exprime davantage sur surfaces rapides comme le dur ou le gazon. Sur la terre, les balles étant plus lentes, elle peine à développer son tennis agressif et se retrouve en difficulté face à des joueuses plus régulières et patientes à l’échange.
La terre battue, ce n’est pas une surface qui correspond parfaitement à mon jeu. Même si j’ai fait de bonnes choses de temps à autre, je suis plutôt une attaquante.
– Caroline Garcia
C’est ce qu’a reconnu la principale intéressée après sa défaite contre Kenin. Garcia semble donc avoir conscience de cette faiblesse sur ocre et devra travailler spécifiquement pour adapter son jeu. Un challenge de taille pour cette compétitrice dans l’âme !
La pression du public français
Autre facteur à prendre en compte pour expliquer ce blocage récurrent : la pression des attentes du public tricolore. En tant que meilleure chance française, Caroline Garcia porte sur ses épaules les espoirs de toute une nation à chaque édition de Roland-Garros. Un statut pas toujours facile à assumer, d’autant que le court Philippe-Chatrier, le plus grand du stade, peut vite paraître hostile quand les gradins sont clairsemés.
Sur le Chatrier, quand les parties basses ne sont pas très pleines, ça peut paraître un peu froid. J’ai vécu de superbes émotions sur ce court, mais aussi de grands moments de solitude.
– Caroline Garcia
Un constat lucide qui montre à quel point l’aspect psychologique est primordial dans une carrière de sportif de haut niveau. Et visiblement, la pression de Roland-Garros semble peser lourd dans la tête de la Française à chaque printemps.
Un mental encore friable dans les grands rendez-vous
Car au-delà des caractéristiques de la terre battue, c’est bien le mental qui fait souvent défaut à Caroline Garcia dans les grands tournois. Malgré une demi-finale à l’US Open en 2022, elle peine à confirmer en Grand Chelem, notamment à Roland-Garros où la pression est démultipliée. Les matches se jouant souvent sur des détails, le moindre relâchement se paie cash. Un constat valable pour beaucoup de joueuses et joueurs qui subissent le poids des attentes.
Pour espérer briser cette malédiction des terres battues parisiennes, Caroline Garcia devra donc travailler autant son jeu que son mental. Avec son équipe, un entraînement spécifique “terre battue” couplé à un travail psychologique approfondi pourrait lui permettre de mieux aborder ce rendez-vous si particulier. Nul doute que la championne lyonnaise, travailleuse acharnée, mettra tout en œuvre pour enfin briller à Roland-Garros. Ses supporters l’espèrent en tout cas, pour qu’elle puisse enfin écrire sa légende sur “la terre de ses rêves”.
