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Carole Gaessler : « Avec les mains », son émouvant aveu

Après 25 ans de JT, Carole Gaessler avoue enfin ce qui lui manque cruellement aujourd’hui : « Oui, le direct et le quotidien me manquent affreusement ! ». Mais pourquoi parle-t-elle soudain de « parler avec les mains » ? Son témoignage complet…

Imaginez-vous présenter le journal télévisé national tous les jours pendant un quart de siècle. L’adrénaline du direct, les breaking news qui tombant à la dernière seconde, cette tension délicieuse juste avant le jingle… Et puis, du jour au lendemain, plus rien. Juste le silence d’un plateau éteint. C’est exactement ce que vit Carole Gaessler en cette fin d’année 2025, et elle a décidé de vider son cœur sans filtre.

Carole Gaessler brise le silence sur sa nouvelle vie

À 57 ans, la présentatrice emblématique du 19/20 de France 3 a pris un virage à 90 degrés. Exit les éditions quotidiennes de l’information, bonjour les balades bucoliques et les rencontres chaleureuses. Depuis juin 2025, elle anime Mon Côté Sud, une émission hebdomadaire qui l’emmène chaque samedi à la découverte d’un coin de France en compagnie d’une personnalité. Un concept solaire, loin des studios froids et des prompteurs.

Mais derrière le sourire éclatant qu’elle affiche sur les photos de tournage, il y a une femme qui vit une transition plus complexe qu’il n’y paraît. Et c’est avec une sincérité désarmante qu’elle a accepté de se confier récemment.

« Enfin, on me laisse parler avec les mains ! »

Cette phrase, elle l’a lâchée avec un rire libérateur. Pendant vingt-cinq ans, Carole Gaessler a incarné la rigueur journalistique. Posture impeccable, ton neutre, gestes mesurés. Le JT, c’est une discipline presque militaire. « Entre les années de journaux qui vous rendent un peu droite et mécanique et les débats parfois très tendus, j’étais toujours dans un registre hyper sérieux », explique-t-elle.

« Je me dis : enfin on me confie une émission où je peux plus parler avec les mains, être comme je suis dans la vie de tous les jours ! »

Cette liberté retrouvée, elle la savoure à chaque tournage. Dans Mon Côté Sud, elle marche, elle rit, elle touche les produits au marché, elle s’extasie devant un paysage. Elle redevient simplement Carole, celle que ses proches connaissent : une femme du Sud, méditerranéenne, expressive et chaleureuse.

Le premier numéro, tourné à Eygalières avec Charlotte de Turckheim, a posé les bases d’un programme qui respire la joie de vivre. Et le soleil, les oliviers, les rires… Tout l’opposé du plateau du 19/20 où chaque seconde est millimétrée.

Un manque qui ronge : l’adrénaline du direct

Mais la médaille a son revers. Après avoir vécu au rythme effréné de l’actualité pendant tant d’années, le vide est immense. « C’est une année particulière pour moi où j’ai dû un peu réaxer ma colonne vertébrale », confie-t-elle avec émotion.

Se lever le matin sans savoir si une guerre a éclaté, si un attentat a eu lieu, si un séisme a frappé… C’est un changement radical. Pendant vingt-cinq ans, son corps était calé sur ce rythme cardiaque de l’information en continu.

« Quand vous avez fait ça pendant 25 ans, vous vous levez tous les matins avec cette impulsion de l’information. Donc oui, le direct et le quotidien me manquent affreusement ! »

Cet aveu est touchant de vérité. On sent que derrière l’enthousiasme pour son nouveau programme, il y a une forme de deuil. Celui d’une partie de son identité professionnelle. Le direct, c’est une drogue. Une fois qu’on y a goûté, difficile de s’en passer.

De France 2 à France 3 : une carrière en évolution constante

Carole Gaessler n’en est pas à son premier changement. Elle a débuté sur France 2 avec le 13 Heures, puis a pris les rênes du 19/20 national avant de rejoindre France 3 pour la version régionale, puis nationale. Elle a également animé Aux Jeux citoyens pendant les JO de Paris 2024, une expérience qu’elle décrit comme « hyper excitante ».

Mais cette fois, c’est différent. Pour la première fois de sa carrière, elle n’a plus de rendez-vous quotidien avec les téléspectateurs. Et ce rendez-vous, il était devenu une habitude, presque une nécessité physiologique.

Petit flashback sur 25 ans de carrière :

  • Années 2000 : arrivée au 13h de France 2
  • 2010 : passage au 19/20 national
  • Années 2010-2020 : figure incontournable du 19/20 France 3
  • 2024 : animation d’Aux Jeux citoyens pour les JO
  • Juin 2025 : lancement de Mon Côté Sud

Mon Côté Sud : un programme qui lui ressemble enfin

Malgré la nostalgie, Carole Gaessler ne boude pas son plaisir. Mon Côté Sud lui permet de montrer une autre facette d’elle-même. Celle qui aime les gens, les terroirs, les histoires simples et vraies.

Chaque semaine, une personnalité l’emmène dans son coin de paradis. Après Charlotte de Turckheim à Eygalières, d’autres invités ont suivi, et le programme rencontre un joli succès d’audience le samedi en fin d’après-midi. Les téléspectateurs découvrent une Carole Gaessler détendue, curieuse, parfois même espiègle.

« J’ai trouvé que c’était une idée géniale parce que ça veut dire pour moi découvrir plein d’endroits différents et faire des rencontres », explique-t-elle avec des étoiles dans les yeux.

Entre deux mondes : la difficile réinvention

Aujourd’hui, Carole Gaessler navigue entre deux eaux. Celle de l’animatrice légère et solaire de Mon Côté Sud, et celle de la grande journaliste qu’elle reste au fond d’elle-même. Elle n’a pas tourné la page de l’information, elle l’a simplement mise en pause.

Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, l’appel du direct sera le plus fort. En attendant, elle profite de cette parenthèse enchantée pour se ressourcer dans ces villages provençaux, ces marchés colorés, ces rencontres authentiques.

Parce qu’après tout, avoir le droit de « parler avec les mains » après tant d’années de retenue, c’est aussi une forme de renaissance. Même si le cœur bat parfois encore au rythme des éditions spéciales.

Carole Gaessler nous rappelle une vérité simple : on peut aimer passionnément son métier tout en ayant besoin de respirer. Et parfois, les plus beaux virages sont ceux qu’on n’avait pas prévus.

Une chose est sûre : les téléspectateurs, eux, sont ravis de la retrouver chaque samedi, plus libre, plus vraie, plus proche d’eux. Et quelque part, c’est peut-être ça, la plus belle des victoires.

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