C’est une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe dans l’univers brassicole : le géant danois Carlsberg vient d’annoncer le rachat du britannique Britvic, numéro un des boissons sans alcool outre-Manche, pour la modique somme de 3,3 milliards de livres sterling. Une opération aussi surprenante que stratégique, qui propulse Carlsberg sur le marché très convoité des softs.
Carlsberg et Britvic, l’union sacrée
Si le montant de l’acquisition peut donner le tournis, la logique industrielle derrière ce rapprochement est implacable. Avec Britvic dans son escarcelle, Carlsberg met la main sur des marques iconiques comme Fruit Shoot, Robinsons, J2O, Tango, Teisseire, ou encore Pressade. Des joyaux qui viennent considérablement muscler son offre sur le segment porteur des boissons non alcoolisées.
Car au-delà de sa position dominante sur le marché de la bière avec des marques comme Carlsberg, Tuborg, Kronenbourg ou Grimbergen, le groupe danois cherche depuis plusieurs années à diversifier son portefeuille pour répondre à l’évolution des modes de consommation. Le rachat de Britvic s’inscrit parfaitement dans cette stratégie, comme l’explique le PDG Cees ‘t Hart :
“Cette acquisition est une étape majeure dans notre volonté de devenir un acteur de premier plan sur le marché mondial des boissons. Britvic nous apporte des marques fortes, une expertise unique et une présence géographique complémentaire.”
Cees ‘t Hart, PDG de Carlsberg
Un mastodonte des boissons est né
Avec ce deal, c’est un véritable géant des boissons qui voit le jour. Les chiffres donnent le vertige :
- Un chiffre d’affaires cumulé de près de 20 milliards d’euros
- Une présence dans plus de 150 pays à travers le monde
- Un portefeuille de plus de 500 marques
- Environ 60 000 employés dans le monde
De quoi rivaliser avec les mastodontes du secteur comme Coca-Cola, PepsiCo ou encore Nestlé. Mais au-delà de la taille, c’est surtout la complémentarité des deux entités qui fait la force de ce rapprochement. D’un côté Carlsberg et sa maîtrise des réseaux de distribution, de l’autre Britvic et son savoir-faire unique dans les softs.
Le pari de la diversification
Pour Carlsberg, cette acquisition est un pari audacieux mais réfléchi sur l’avenir du marché des boissons. Face au recul de la consommation de bière dans certains pays matures et à la montée en puissance des préoccupations de santé, le groupe mise sur la diversification de son offre pour assurer sa croissance future.
Avec Britvic, Carlsberg acquiert un acteur majeur des softs en Europe, mais aussi un tremplin idéal pour conquérir de nouveaux marchés, notamment en Asie et en Amérique latine où la demande explose. Le groupe pourra s’appuyer sur la force de frappe commerciale et le réseau de distribution de sa nouvelle filiale pour doper ses ventes dans ces régions stratégiques.
Quel avenir pour le nouvel ensemble ?
Si l’euphorie est de mise du côté de Carlsberg, certains observateurs s’interrogent sur la pertinence de ce rapprochement à long terme. La fusion de deux cultures d’entreprise très différentes sera-t-elle un succès ? Comment Britvic, habitué à une forte autonomie, vivra son intégration dans le giron d’un grand groupe ? Autant de questions qui restent en suspens.
Une chose est sûre : avec ce rachat, Carlsberg change de dimension et s’affirme comme un acteur incontournable du marché mondial des boissons. Reste à transformer l’essai en dégageant les synergies promises et en accélérant sa croissance, notamment dans les softs. Un défi titanesque, mais à la hauteur des ambitions de ce nouveau mastodonte du beverage.
