Un mystère plane autour d’un cargo chinois immobilisé depuis plusieurs jours au large des côtes suédoises. Les autorités soupçonnent le navire d’être impliqué dans la rupture de câbles sous-marins en mer Baltique, un acte possiblement malveillant. Face à ces événements troublants, la Suède vient d’adresser une demande officielle de coopération à la Chine afin d’éclaircir le rôle de ce vraquier baptisé Yi Peng 3.
Le Yi Peng 3 dans le viseur des enquêteurs
Selon le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, il ne s’agit pas encore d’une accusation formelle mais la Suède manifeste « une volonté très claire » de comprendre ce qu’il s’est passé. Stockholm souhaite que le cargo rejoigne ses eaux territoriales afin de contribuer à l’enquête ouverte pour sabotage. Le vraquier construit en 2001 se trouve en effet pour l’instant dans les eaux internationales, à proximité des côtes danoises.
Les suspicions se sont portées sur le Yi Peng 3 car il a navigué dans la zone des câbles à peu près au moment où ils ont été sectionnés les 17 et 18 novembre, d’après des sites de suivi des navires. Pour autant, rien ne l’incrimine formellement à ce stade. Depuis le 19 novembre, le bâtiment est surveillé de près par la marine danoise et les gardes-côtes suédois dans le détroit de Kattegat.
Une enquête internationale se met en place
Cet incident intervient dans un contexte déjà tendu en mer Baltique suite aux fuites sur les gazoducs Nord Stream fin septembre, elles aussi soupçonnées d’être le fruit d’un sabotage. Outre la Suède, la Finlande a ouvert une enquête pour « dommages criminels aggravés » concernant l’avarie d’un câble germano-finlandais. La Lituanie a quant à elle annoncé la mise en place d’une équipe d’enquête conjointe avec la Suède et la Finlande, coordonnée par Eurojust.
Il y a une volonté très claire de la part de la Suède de comprendre exactement ce qu’il s’est passé. Et bien sûr, nous attendons de la Chine qu’elle se conforme à cette demande.
– Ulf Kristersson, Premier ministre suédois
La Chine rejette les soupçons
Du côté de Pékin, on affirme avoir « toujours rempli pleinement ses obligations en tant qu’Etat du pavillon » et « exigé des navires chinois qu’ils respectent scrupuleusement les lois et réglementations en vigueur », selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La Chine rejette donc pour l’instant les soupçons qui pèsent sur le Yi Peng 3.
Il faudra sans doute encore plusieurs semaines voire des mois pour que la lumière soit faite sur cet étrange incident. Les câbles sous-marins, essentiels aux télécommunications intercontinentales, apparaissent de plus en plus vulnérables à de possibles actes malveillants dans un monde sous haute tension géopolitique. Leur protection est un enjeu crucial pour la sécurité et la stabilité des échanges à l’échelle planétaire.