Chaque année, la Croisette devient le théâtre des émotions brutes du cinéma mondial. En 2025, le Festival de Cannes, dans sa 78e édition, a une fois de plus captivé les regards, mêlant audace artistique, récits poignants et quelques déceptions retentissantes. Quels films ont marqué les esprits ? Quels réalisateurs ont su conquérir un jury exigeant présidé par Juliette Binoche ? Plongez dans cette rétrospective vibrante, où la magie du 7e art se mêle à des critiques parfois acerbes, mais toujours passionnées.
Cannes 2025 : un festival sous le signe de l’émotion
Le Festival de Cannes 2025 a rassemblé 22 films en compétition, chacun portant une vision unique, des récits intimistes aux fresques audacieuses. Pendant onze jours, critiques, cinéphiles et professionnels du cinéma ont scruté chaque détail, chaque plan, chaque performance. Si certains films ont brillé par leur audace et leur profondeur, d’autres ont divisé, voire déçu. Voici notre décryptage des moments forts, des surprises et des flops de cette édition mémorable.
Palme d’or : Valeur sentimentale, une ode à la famille
Le film Valeur sentimentale, réalisé par le Norvégien Joachim Trier, s’est imposé comme le grand favori des critiques. Ce drame familial, porté par des performances éblouissantes de Stellan Skarsgard et Renate Reinsve, explore les relations complexes entre un père et ses deux filles. Une maison à Oslo devient le cœur de cette chronique nostalgique, où les souvenirs se mêlent aux blessures du passé.
L’histoire suit un cinéaste en deuil, revenu pour les obsèques de son ex-femme, tentant de renouer avec ses filles. Le scénario, fluide et poignant, évoque les grandes œuvres d’Ingmar Bergman, avec une intensité émotionnelle rare. Les critiques saluent une mise en scène ciselée, où chaque plan semble chargé de sens.
« Un film qui touche au cœur, une méditation sur la famille et le temps qui passe. »
Ce choix audacieux pour la Palme d’or reflète l’appétit du jury pour des récits universels, capables de transcender les cultures. La performance de Skarsgard, en père à la fois égoïste et vulnérable, est déjà pressentie pour les récompenses internationales.
Les autres pépites de la compétition
Si Valeur sentimentale a dominé les débats, d’autres films ont marqué cette édition. Parmi eux, The Mastermind de Kelly Reichardt s’est distingué par son approche originale du film de braquage. Porté par Josh O’Connor, ce long-métrage se présente comme une ballade jazzy, mâtinée de nostalgie. Les critiques louent son rythme singulier et son esthétique soignée.
De son côté, Woman and Child, réalisé par Saeed Roustaee, offre un portrait percutant d’une femme iranienne défiant le patriarcat. Ce drame, d’une intensité rare, s’inscrit dans la lignée des grandes tragédies modernes, avec une héroïne vindicative qui ne laisse personne indifférent.
Zoom sur les films marquants :
- The Mastermind : un braquage poétique, sublimé par Josh O’Connor.
- Woman and Child : une ode à la résilience face à l’oppression.
- Sorry, Baby : un portrait sensible d’une femme reprenant sa vie en main.
Les déceptions : la palme de plomb
Tout festival a ses flops, et Cannes 2025 n’échappe pas à la règle. Parmi les films qui ont divisé, Highest 2 Lowest de Spike Lee, avec Denzel Washington, a déçu par son manque d’originalité. Décrit comme un « disque rayé », ce long-métrage peine à retrouver l’éclat des collaborations passées entre les deux icônes du cinéma américain.
Autre déception notable, Résurrection de Bi Gan. Avec son intrigue confuse et sa durée excessive, le film a été jugé « totalement assommant » par les critiques. Ce mélange des genres, ambitieux mais mal maîtrisé, n’a pas su convaincre.
« Un film qui promet beaucoup, mais s’effondre sous le poids de ses ambitions. »
Enfin, Jeunes mères des frères Dardenne, malgré leur réputation de doubles lauréats de la Palme d’or, a suscité des réactions mitigées. Les critiques reprochent au film un manque de renouvellement, explorant la misère sociale sans véritable scénario.
Les performances d’acteurs qui font vibrer
Cannes, c’est aussi le moment où les acteurs brillent. En 2025, plusieurs performances ont marqué les esprits. Stellan Skarsgard, dans Valeur sentimentale, livre une interprétation tout en nuances, entre force et fragilité. Josh O’Connor, dans The Mastermind, impressionne par sa capacité à incarner un voleur d’art à la fois charismatique et vulnérable.
Du côté des actrices, Renate Reinsve confirme son talent après son rôle dans Julie en 12 chapitres. Sa performance dans Valeur sentimentale est d’une intensité rare, captant chaque émotion avec une précision remarquable. Scarlett Johansson, présente à Cannes en tant que réalisatrice pour la première fois, a également attiré l’attention avec son projet prometteur.
Acteur/Actrice | Film | Performance |
---|---|---|
Stellan Skarsgard | Valeur sentimentale | Un père complexe, entre égoïsme et douleur. |
Josh O’Connor | The Mastermind | Un voleur d’art charismatique et mélancolique. |
Renate Reinsve | Valeur sentimentale | Une intensité émotionnelle saisissante. |
Hommages et surprises : la Croisette célèbre ses icônes
Cannes 2025 a également été l’occasion de rendre hommage à des figures emblématiques. Pierre Richard, âgé de 91 ans, a foulé le tapis rouge pour présenter sa nouvelle réalisation, L’Homme qui a vu l’ours qui a vu l’homme. Cet acteur, connu pour son humour délicieux dans Le Grand Blond avec une chaussure noire, a ému le public par sa vitalité et son audace créative.
Alain Chabat, de retour à Cannes trente ans après La Cité de la peur, a offert une master class sur la comédie. Son énergie et son humour ont rappelé pourquoi il reste une figure incontournable du cinéma français.
« Cannes, c’est l’endroit où le cinéma respire, où les rires et les larmes se rencontrent. »
Enfin, la présence de Scarlett Johansson en tant que réalisatrice a marqué un tournant. À 40 ans, elle a présenté un projet audacieux, inspiré par son expérience d’actrice auprès de Robert Redford. Ce passage derrière la caméra a suscité une immense curiosité.
Les coulisses du festival : les artisans de l’ombre
Derrière les paillettes, Cannes repose sur des professionnels discrets mais essentiels. Coiffeurs, maquilleurs, photographes : tous se battent pour faire briller les stars. Certains témoignent gagner entre 0 et 300 euros par jour, dans une compétition acharnée pour se démarquer lors de cet événement planétaire.
Ces artisans de l’ombre incarnent l’envers du décor, où chaque détail compte. Leur travail, souvent invisible, contribue à l’éclat de la Croisette, transformant chaque apparition en un moment de magie cinématographique.
Les métiers qui font Cannes :
- Coiffeurs et maquilleurs : subliment les stars pour le tapis rouge.
- Photographes : capturent l’instant pour l’éternité.
- Masseurs : apaisent les tensions des festivaliers.
Pourquoi Cannes reste unique
Le Festival de Cannes, c’est bien plus qu’une compétition. C’est un lieu où le cinéma se réinvente, où des voix du monde entier trouvent un écho. En 2025, la diversité des films, des récits intimistes aux fresques sociales, prouve que cet événement reste un baromètre du 7e art.
Entre les ovations pour Valeur sentimentale, les débats enflammés autour des déceptions comme Résurrection, et les hommages vibrants à des icônes comme Pierre Richard, Cannes 2025 a tenu ses promesses. Ce festival continue de surprendre, d’émouvoir et de provoquer.
Et vous, quel film de cette édition vous intrigue le plus ? La Croisette n’a pas fini de faire parler d’elle, et les discussions autour de ce palmarès risquent de durer longtemps.