Chaque année, le Festival de Cannes attire les regards du monde entier, transformant la Croisette en un épicentre de créativité et d’émotions cinématographiques. En 2025, la 78e édition promet des étincelles avec 22 films en compétition pour la prestigieuse Palme d’or. Présidé par Juliette Binoche, le jury devra départager des œuvres audacieuses, des réalisateurs confirmés et des nouveaux venus. Quels films ont captivé ? Quels autres ont déçu ? Plongeons dans cette sélection éclectique, notée par des critiques exigeants, pour découvrir les pépites et les faux pas de cette édition.
Cannes 2025 : Une Compétition Haute en Couleurs
Le Festival de Cannes, c’est bien plus qu’un simple événement cinématographique : c’est une célébration de l’art, un miroir des préoccupations contemporaines et une plateforme pour les voix audacieuses. Cette année, la compétition officielle réunit des réalisateurs de renom comme Wes Anderson, Joachim Trier ou Jafar Panahi, mais aussi des talents émergents comme Hafsia Herzi. Les thèmes abordés sont variés : des drames intimistes aux fresques historiques, en passant par des réflexions sur la société et des récits audacieux. Voici un tour d’horizon des films qui ont marqué, ou non, cette édition.
Les Déceptions : Quand l’Ambition Ne Suffit Pas
Chaque année, certains films prometteurs échouent à captiver. En 2025, plusieurs œuvres ont suscité des attentes élevées, mais n’ont pas convaincu les critiques. Voici les films qui peinent à briller dans cette compétition.
- Alpha de Julia Ducournau : Après le triomphe de Titane en 2021, la réalisatrice française revient avec un film ambitieux sur fond de pandémie. Malheureusement, l’œuvre est jugée confuse, manquant de clarté narrative. Note : 0,5/4.
- Jeunes mères des frères Dardenne : Fidèles à leur style social, les frères belges livrent une œuvre sans scénario solide, décevant par son manque de structure. Note : 0,5/4.
- Sirat d’Oliver Laxe : Une bande-son envahissante et une intrigue négligée plombent ce film, malgré son ambition visuelle. Note : 0,5/4.
- Die, My Love de Lynne Ramsay : Avec un casting prestigieux, ce film d’horreur psychologique fatigue par son excès de démonstration. Note : 0,5/4.
- Résurrection de Bi Gan : Une œuvre longue et nébuleuse qui perd le spectateur dans un mélange des genres indigeste. Note : 0,5/4.
Ces films, malgré leurs promesses, n’ont pas su transformer l’essai. Les critiques pointent des récits mal maîtrisés ou des choix artistiques trop audacieux, qui finissent par éloigner le public.
« Un film peut être ambitieux, mais sans clarté, il perd son âme. »
Un critique à Cannes
Les Outsiders : Des Œuvres en Demi-Teinte
Certains films, sans être des échecs, n’ont pas atteint les sommets espérés. Ils oscillent entre qualités évidentes et défauts rédhibitoires, laissant les spectateurs partagés.
- Eddington d’Ari Aster : Ce néowestern horrifique, malgré un casting alléchant, s’enlise dans une caricature de l’Amérique. Note : 1/4.
- Sound of Falling de Mascha Schilinski : Une œuvre déroutante, trop longue et prétentieuse pour convaincre pleinement. Note : 1/4.
- Renoir de Chie Hayakawa : Inspiré du Tokyo des années 80, ce film délicat pêche par son manque de précision narrative. Note : 1/4.
- L’Agent secret de Kleber Mendonça Filho : Entre série B et ambition politique, ce film sur la dictature brésilienne manque de cohérence. Note : 1,5/4.
Ces films montrent du potentiel, mais des choix narratifs ou stylistiques les empêchent de briller pleinement. Ils restent cependant des œuvres à découvrir pour les amateurs de cinéma d’auteur.
Les Valeurs Sûres : Une Compétition Solide
La compétition 2025 compte aussi des films solides, salués pour leur maîtrise et leur capacité à captiver. Voici ceux qui se démarquent par leur équilibre et leur ambition réussie.
Film | Réalisateur | Note | Thème |
---|---|---|---|
Fuori | Mario Martone | 2,5/4 | Portrait littéraire italien |
Deux procureurs | Sergei Loznitsa | 2,5/4 | Purges staliniennes |
Romeria | Carla Simon | 2,5/4 | Drame autobiographique sur le sida |
Les Aigles de la République | Tarik Saleh | 2,5/4 | Politique égyptienne |
Ces films, notés 2,5/4, brillent par leur capacité à raconter des histoires universelles tout en explorant des contextes spécifiques. Romeria, par exemple, touche par sa grâce et son ancrage personnel, tandis que Les Aigles de la République impressionne par sa plongée dans les arcanes du pouvoir.
Les Favoris : Les Pépites de la Croisette
Certains films se hissent au sommet de la compétition, portés par une vision artistique forte et une exécution irréprochable. Voici les œuvres qui pourraient prétendre à la Palme d’or.
- The Mastermind de Kelly Reichardt : Une ballade jazzy nostalgique, portée par un Josh O’Connor éblouissant en voleur d’œuvres d’art. Note : 3/4.
- Un simple accident de Jafar Panahi : Tourné dans la clandestinité, ce film iranien brille par ses rebondissements et son audace. Note : 3/4.
- The Phoenician Scheme de Wes Anderson : Fidèle à son style unique, Anderson livre une œuvre savoureuse et visuellement splendide. Note : 3/4.
- Woman and Child de Saeed Roustaee : Une tragédie puissante sur le patriarcat en Iran, portée par une héroïne vindicative. Note : 3/4.
- Dossier 137 de Dominik Moll : Une enquête captivante sur une bavure policière, ancrée dans le mouvement des gilets jaunes. Note : 3/4.
- La Petite Dernière d’Hafsia Herzi : Une première en compétition réussie, mêlant éducation sentimentale et réflexion politique. Note : 3/4.
Ces films, notés 3/4, se distinguent par leur capacité à allier audace artistique et narration captivante. Ils incarnent l’essence du cinéma d’auteur, tout en restant accessibles à un large public.
« Un grand film, c’est celui qui vous hante longtemps après le générique. »
Un spectateur à Cannes
Les Sommets : Les Chefs-d’Œuvre en Tête
Enfin, trois films se détachent comme les véritables joyaux de cette édition. Leur maîtrise, leur émotion et leur ambition les placent parmi les favoris pour la Palme d’or.
- Nouvelle Vague de Richard Linklater : Une relecture élégante de la légende d’À bout de souffle, pleine de grâce et de nostalgie. Note : 3,5/4.
- Valeur sentimentale de Joachim Trier : Un drame intimiste autour d’un père et de ses filles, porté par un casting exceptionnel. Note : 3,5/4.
- The History of Sound d’Oliver Hermanus : Une histoire d’amour bouleversante, magnifiée par une mise en scène puissante. Note : 4/4.
Ces trois films incarnent le meilleur de Cannes 2025. The History of Sound, avec sa note parfaite, se positionne comme un sérieux prétendant à la Palme, grâce à son universalité et sa profondeur émotionnelle.
Le Jury : Une Décision Délicate
Présidé par Juliette Binoche, le jury de cette 78e édition réunit des personnalités éclectiques, dont une comédienne américaine et une écrivaine française. Leur mission ? Départager des films aux styles et aux messages radicalement différents. Si des favoris comme Joachim Trier ou Oliver Hermanus semblent en bonne position, un outsider comme Carla Simon ou Tarik Saleh pourrait créer la surprise.
Le verdict, attendu le samedi soir à partir de 18h40, promet des débats passionnés. Les choix du jury refléteront-ils les préférences des critiques, ou opteront-ils pour une œuvre plus inattendue ?
Cannes 2025 : Une Édition Contrastée
Cette 78e édition du Festival de Cannes se distingue par sa diversité, mais aussi par ses contrastes. Si certains films ont déçu, d’autres ont su captiver par leur audace et leur sensibilité. Voici un récapitulatif des points forts et faibles de la compétition :
- Points forts : Des films comme The History of Sound et Valeur sentimentale prouvent que le cinéma peut encore émouvoir et surprendre.
- Points faibles : Des œuvres trop ambitieuses, comme Alpha ou Résurrection, peinent à trouver leur public.
- Surprises : Les premiers films en compétition, comme celui d’Hafsia Herzi, montrent que les nouveaux talents ont leur place à Cannes.
En somme, Cannes 2025 reste fidèle à sa réputation : un lieu où le cinéma se réinvente, parfois dans la douleur, souvent dans la beauté. Rendez-vous samedi soir pour découvrir le palmarès et savoir qui succédera aux légendes de la Palme d’or.