À seulement deux semaines d’un scrutin présidentiel qui s’annonce des plus disputés, la campagne électorale américaine doit composer avec les conséquences dévastatrices de récents ouragans. Pendant que la candidate démocrate Kamala Harris sillonne des états clés pour rallier les électeurs, le président sortant Donald Trump tente de relancer le débat sur les aides fédérales aux sinistrés.
Kamala Harris à la conquête des swing states
Au programme de la candidate ce lundi : des déplacements en Pennsylvanie, dans le Michigan et le Wisconsin. Trois états cruciaux et très convoités dans lesquels Kamala Harris compte bien donner le meilleur d’elle-même pour convaincre les électeurs indécis.
En meeting dans la ville d’Atlanta ce week-end, accompagnée de stars comme Lizzo et Stevie Wonder qui lui a même chanté “Happy Birthday”, la démocrate a cherché en particulier à séduire la communauté afro-américaine. Un électorat qu’elle ne tient pas pour acquis.
Tout juste sexagénaire, la vice-présidente mène une campagne axée sur son programme économique et social, le droit à l’avortement et ce qu’elle considère être l’inaptitude morale et intellectuelle de Donald Trump à exercer la fonction présidentielle.
Trump sur le terrain en Caroline du Nord
Le président sortant, quant à lui, a prévu de se rendre ce lundi à Asheville, une ville de Caroline du Nord durement frappée fin septembre par l’ouragan Hélène. Dans cet état de l’est où les dégâts sont considérables, les habitants peinent encore à retrouver des conditions de vie décentes.
Je viens de prendre ma première douche chaude aujourd’hui. Tout ressemble encore à une zone de guerre.
Shelley Hughes, habitante près d’Asheville
Cette électrice, qui affirme qu’elle votera pour Donald Trump, vient tout juste de voir l’eau revenir dans ses canalisations. Mais celle-ci n’est toujours pas potable, 14 jours après le passage de l’ouragan qui a fait au moins 240 morts.
Accusations et désinformation autour des aides
Les catastrophes naturelles qui ont touché le pays sont rapidement devenues un enjeu politique majeur. Le président Trump et des élus républicains ont multiplié les attaques mensongères sur la gestion des aides par le gouvernement fédéral, incriminant notamment les démocrates.
Des accusations démenties par plusieurs gouverneurs, y compris républicains, des états concernés. Mais ces fausses informations ont eu des conséquences bien réelles, entraînant même des menaces à l’encontre d’agents de la FEMA, l’agence fédérale en charge des secours.
Kamala Harris avait fermement condamné ces propos, déplorant que certains cherchent à attiser la haine et le ressentiment plutôt que de se concentrer sur le soutien aux victimes et la reconstruction. La Maison Blanche a de son côté approuvé une enveloppe de 1,8 milliard de dollars pour venir en aide aux sinistrés.
Des attaques personnelles de plus en plus virulentes
Alors que l’écart se resserre dans les intentions de vote, le ton monte aussi entre les deux candidats. Donald Trump a multiplié les insultes à l’égard de sa rivale lors d’un meeting ce samedi en Pennsylvanie:
Vous devez dire à Kamala Harris que vous en avez assez. Tu es une vice-présidente de merde, la pire, tu es virée. Dégage d’ici!
Donald Trump
Des propos jugés dégradants par la démocrate, qui estime que de telles attaques personnelles avilissent la fonction présidentielle. Elle préfère quant à elle se concentrer sur les préoccupations des Américains en cette fin de campagne.
Meetings, interventions médiatiques, visites de terrain : les deux candidats vont multiplier les déplacements cette dernière ligne droite dans l’espoir de faire basculer le vote en leur faveur. Avec en toile de fond, les efforts de reconstruction dans les zones dévastées par les ouragans et la question cruciale des aides fédérales.
Une campagne présidentielle américaine intense et clivante qui entre dans sa phase décisive, alors que le pays panse encore ses plaies après des catastrophes naturelles dévastatrices. Les électeurs auront le dernier mot dans deux semaines.
