Quelle découverte incroyable pour le monde de l’art ! Un bronze de « L’Âge mûr », l’une des sculptures les plus célèbres et mystérieuses de Camille Claudel, vient d’être retrouvé par hasard dans un appartement parisien, plus d’un siècle après sa disparition. Cette pièce exceptionnelle, témoin de la passion tumultueuse entre Claudel et Auguste Rodin, sera mise aux enchères ce dimanche à Orléans. Les experts estiment qu’elle pourrait atteindre entre 1,5 et 2 millions d’euros. Une résurrection spectaculaire pour ce chef-d’œuvre longtemps perdu.
La réapparition miraculeuse d’un chef-d’œuvre disparu
C’est lors d’un banal inventaire dans un appartement sous la Tour Eiffel, inhabité depuis 15 ans, que ce trésor a refait surface. Dissimulée sous un drap, la sculpture a été identifiée par le commissaire-priseur Matthieu Semont. Quand il a soulevé le tissu, il a tout de suite reconnu l’implorante, cette jeune femme agenouillée et suppliante qui caractérise « L’Âge mûr ».
Cette version en bronze de la sculpture, l’une des plus emblématiques de l’artiste, avait totalement disparu des radars depuis 1908. Une énigme qui a longtemps fasciné et frustré les amateurs d’art. Seuls trois autres exemplaires étaient jusqu’ici répertoriés, exposés dans de grands musées parisiens comme Orsay ou Rodin.
Un destin tumultueux pour une œuvre symbolique
Au-delà de sa beauté plastique, « L’Âge mûr » concentre toute l’intensité et la complexité de la relation entre Camille Claudel et Auguste Rodin. Réalisée suite à leur rupture, cette allégorie met en scène trois personnages incarnant les tourments d’un amour déchirant :
- L’homme, attiré par une femme plus âgée représentant la destinée
- L’implorante, jeune femme à genoux, symbolisant la passion de Claudel
- Une vieille femme fermant la marche, évoquant la fatalité
Commande avortée de l’État, cette œuvre puissante illustre toute la dimension tragique du destin de Camille Claudel, génie incomprise et tourmentée dont la carrière fut brisée.
Un bronze d’une « qualité stupéfiante »
Matthieu Semont, le commissaire-priseur à l’origine de la découverte, s’est dit ébloui par l’état de conservation du bronze retrouvé :
Ce bronze, dont on avait perdu la trace depuis plus d’un siècle, est d’une qualité stupéfiante.
Matthieu Semont, commissaire-priseur
La sculpture porte la signature « C. Claudel » ainsi que le numéro 1, attestant de son caractère unique et précieux. Un véritable « sacre » selon les experts, pour une artiste injustement restée dans l’ombre de Rodin.
Des records attendus aux enchères
La mise aux enchères de ce chef-d’œuvre dimanche au conservatoire d’Orléans promet d’être épique. Une source proche du dossier confie que les collectionneurs et musées du monde entier sont sur les rangs. En 2017, la dernière grande vente d’œuvres de Camille Claudel avait pulvérisé les estimations, totalisant près de 1,2 million d’euros.
D’après les spécialistes, cette version retrouvée de « L’Âge mûr », dans un état de conservation exceptionnel, pourrait aisément dépasser les 2 millions d’euros. Un juste hommage à Camille Claudel, génie longtemps incompris, qui fascine aujourd’hui par l’intensité et la modernité de son art, à l’image de la bouleversante « Implorante ».