Le monde du rugby français est sous le choc. Deux cadres du Racing 92, le talonneur international Camille Chat et son coéquipier Janick Tarrit, ont été mis à l’écart par leur club suite à une soirée visiblement trop arrosée. Un nouveau coup dur pour l’image d’un sport déjà régulièrement éclaboussé par des affaires extra-sportives. Retour sur les faits et analyse des conséquences potentielles de cet incident pour le Racing et plus largement pour le rugby tricolore.
Chat et Tarrit sanctionnés après une soirée trop alcoolisée
Selon des sources proches du club francilien, les deux talonneurs auraient dépassé les limites lors du repas de Noël des joueurs du Racing 92 dimanche dernier. Camille Chat serait même arrivé en état d’ébriété à l’entraînement le lendemain matin tandis que Janick Tarrit ne se serait tout simplement pas présenté, vraisemblablement pas encore remis de ses excès.
Face à ces comportements inacceptables, les dirigeants du Racing ont immédiatement sévi en écartant les deux joueurs. Une sanction inéluctable comme l’a souligné une source interne :
Dans le rugby professionnel d’aujourd’hui, on ne peut plus se permettre ce genre d’écart, surtout quand on est un cadre de l’équipe. Le club se devait de sévir pour envoyer un message clair.
Un nouveau coup dur pour l’image du rugby français
Cet incident tombe au plus mal pour le Racing 92 qui restait sur une bonne dynamique en championnat. Mais au-delà de l’aspect sportif, c’est surtout un nouveau coup porté à l’image du rugby, un sport qui peine à se défaire de certains clichés liés à la fête et l’alcool.
Pourtant, les instances dirigeantes multiplient les actions de sensibilisation et de prévention auprès des joueurs, comme le rappelait récemment un responsable de la Ligue Nationale de Rugby :
Nous menons un travail quotidien avec les clubs pour responsabiliser les joueurs. Ils sont le visage de notre sport et doivent adopter un comportement exemplaire sur et en dehors du terrain. Malheureusement, des dérapages subsistent çà et là.
Le difficile équilibre entre traditions et professionnalisme
Ces incidents mettent en lumière le délicat équilibre que doit trouver le rugby entre la préservation d’un certain état d’esprit festif, élément central de sa culture, et les exigences du professionnalisme. Une ancienne gloire du XV de France analyse :
De mon temps, une petite cuite de temps en temps, ça ne choquait personne. C’était même encouragé pour souder le groupe ! Mais le rugby a changé, tout est plus cadré, surveillé. Les joueurs sont des athlètes de haut niveau avec une hygiène de vie irréprochable. Dur de concilier cela avec des traditions ancrées depuis toujours.
Camille Chat et Janick Tarrit en font aujourd’hui les frais. Reste à savoir si leur écart de conduite restera anecdotique ou s’il entraînera des conséquences durables pour leur carrière. Une chose est sûre, le Racing 92 a frappé fort en les sanctionnant, preuve que les mentalités évoluent, même dans ce sport longtemps considéré comme un bastion conservateur.
Un électrochoc salutaire pour assainir les moeurs ?
Au final, cet épisode pourrait bien constituer un électrochoc salutaire pour le rugby français. En sévissant sans complaisance, le Racing envoie un signal fort : l’époque de la complaisance envers les excès festifs est révolue. Place à un professionnalisme assumé où l’exemplarité est un devoir. Un cap que les instances souhaitaient franchir depuis longtemps comme l’explique ce dirigeant :
Nous ne pouvons plus fermer les yeux. Notre sport doit gagner en maturité et cela passe par une responsabilisation accrue des joueurs. Le rugby ne peut plus être une zone de non-droit. Cette affaire, même si elle ternit notre image à court terme, va nous aider à avancer dans le bon sens.
Les prochaines semaines nous diront si ce pari de la fermeté était le bon. Une chose est sûre, Camille Chat et Janick Tarrit ont offert au rugby français une opportunité unique de faire son examen de conscience. Charge aux différents acteurs de saisir cette occasion pour bâtir un sport plus responsable.