C’est un fait divers qui a de quoi inquiéter les autorités. Début décembre 2024, plus d’une centaine d’armes d’épaule et de poing ont été dérobées lors du cambriolage d’une armurerie située à Éguilles, une petite commune à l’ouest d’Aix-en-Provence. Un vol d’envergure qui soulève de nombreuses questions.
Une opération minutieusement préparée
D’après les premières constatations, le cambriolage qui s’est déroulé dans la nuit du 10 décembre a été mené par une équipe de trois individus lourdement équipés. Leur mode opératoire laisse penser qu’il s’agit de professionnels aguerris.
Ces cambriolages ont été réalisés par des équipes très professionnelles.
Jean-Luc Blachon, procureur de la République d’Aix-en-Provence
Quelques semaines plus tôt, le 1er janvier, une autre armurerie avait déjà été visée par un vol similaire à Marguerittes dans le Gard. Plusieurs dizaines d’armes et de munitions avaient été dérobées. Selon une source proche du dossier, les deux affaires pourraient être liées.
Une filière structurée derrière les vols ?
Les forces de l’ordre craignent que ces vols spectaculaires soient l’œuvre d’une filière très organisée. L’ampleur des cambriolages et le professionnalisme des malfaiteurs laissent penser qu’il ne s’agit pas d’initiatives isolées.
L’enquête s’orienterait vers une filière très structurée, une équipe étant en charge du vol et une autre du recel.
Une source proche du dossier
Cette hypothèse fait craindre une possible dispersion des armes volées dans les milieux criminels. Les enquêteurs vont devoir remonter les filières pour tenter de retrouver les armes avant qu’elles ne soient revendues.
La sécurité des armureries en question
Au-delà du préjudice pour les propriétaires des armureries cambriolées, ces vols d’ampleur interrogent sur les mesures de sécurité en place dans ces commerces sensibles. Malgré une réglementation stricte, les malfaiteurs sont parvenus à dérober un nombre considérable d’armes.
Face à des équipes de voleurs de plus en plus organisées et déterminées, les armureries vont sans doute devoir renforcer leurs dispositifs anti-intrusion. Alarmes silencieuses connectées aux forces de l’ordre, portes blindées, vitrines et coffres sécurisés font partie des équipements indispensables pour décourager les cambrioleurs.
Les vols récents montrent que la menace est bien réelle et que la vigilance doit être de mise. Les gérants d’armureries comme les autorités ont tout intérêt à collaborer étroitement pour éviter que de tels cambriolages ne se reproduisent, avec le risque de voir de nombreuses armes tomber dans de mauvaises mains.
Une enquête complexe pour retrouver les armes
Après ces deux cambriolages réussis à quelques semaines d’intervalle, c’est maintenant une course contre la montre qui est engagée pour les forces de l’ordre. L’objectif est de retrouver les armes volées le plus rapidement possible, avant qu’elles ne soient revendues et dispersées.
Une enquête a été ouverte par le parquet d’Aix-en-Provence et confiée aux unités spécialisées de la gendarmerie. Les investigations s’annoncent complexes et vont devoir déterminer si les deux cambriolages ont été commis par la même équipe.
L’exploitation de la vidéosurveillance et des traces laissées par les malfaiteurs sera déterminante. La collaboration avec les armureries et les informations recueillies sur le darknet où les armes pourraient être mises en vente, seront également précieuses.
Un important travail de veille et d’infiltration des réseaux criminels va devoir être mené pour espérer mettre la main sur ce butin dangereux. La quantité d’armes volées et le caractère très organisé de ces cambriolages en série en font une priorité pour les forces de l’ordre.
Le spectre du grand banditisme et du terrorisme
Si les armes dérobées venaient à se retrouver sur le marché noir, elles pourraient alimenter la criminalité organisée et faire des ravages. De quoi faire naître une réelle inquiétude au sein des services spécialisés dans la lutte anti-terroriste.
Des armes de guerre entre de mauvaises mains, c’est la hantise de tous les services de renseignement. Les répercussions pourraient être dramatiques comme l’explique un ancien du RAID :
Avec un tel arsenal, on pourrait faire des dégâts considérables. C’est clairement le genre d’armes recherchées par le grand banditisme ou par des individus radicalisés pour passer à l’action.
Face à ces dangers, la traque des armes volées va s’organiser à tous les échelons. Polices municipales, services de renseignement territoriaux, officiers de liaison à l’étranger, douanes… Tous les services seront sur le qui-vive pour tenter de retrouver les armes avant qu’il ne soit trop tard.
Ce fait divers ultra-sensible place les forces de sécurité face à un immense défi. Il va falloir déployer des trésors d’expertise, faire preuve de coordination et s’appuyer sur la coopération internationale pour espérer démanteler les réseaux qui se cachent derrière ces cambriolages hors normes. Un travail de fourmi et une course contre la montre qui mobiliseront de nombreux services dans les prochaines semaines.
L’avenir nous dira si les efforts déployés porteront leurs fruits. Une chose est sûre, ces vols spectaculaires auront des répercussions profondes sur la sécurité des armureries et la lutte contre les trafics d’armes. Un électrochoc qui devrait pousser à renforcer les dispositifs de prévention comme la répression pour éviter de revivre pareille mésaventure.