ActualitésSociété

Cambriolage Indigne à Pessac : Les Cadeaux de Noël des Enfants Volés

Imaginez des centaines de paquets soigneusement emballés pour offrir un sourire à des enfants le jour de Noël… et tout ça volé ou saccagé en une nuit. À Pessac, le Secours populaire est sous le choc. Mais qui peut bien faire une chose pareille juste avant les fêtes ?

Il y a des nouvelles qui vous serrent le cœur. Quand on ouvre les yeux, un matin de novembre, et qu’on apprend que des centaines de cadeaux destinés aux enfants les plus modestes ont été volés ou délibérément cassés, on reste sans voix. À Pessac, dans la banlieue de Bordeaux, c’est exactement ce qui vient de se produire au local du Secours populaire.

Un cambriolage qui touche au plus profond

Le week-end dernier, des individus ont forcé la porte d’un local mis à disposition par un bailleur social. Leur butin ? Des jouets neufs, soigneusement triés, emballés avec amour par les bénévoles pour l’arbre de Noël prévu le 10 décembre. Des poupées, des petites voitures, des jeux de société… tout ce qui fait briller les yeux des petits quand ils découvrent enfin un cadeau à leur nom.

Mais les voleurs n’ont pas seulement pris. Ils ont aussi détruit. Cartons éventrés, emballages déchirés, jouets brisés volontairement. Comme si voler ne suffisait pas, il fallait aussi écraser l’espoir.

« On avait passé une journée entière à tout préparer. Chaque paquet portait le prénom d’un enfant, son âge. Tout était prêt… et là, plus rien. »

Jeanine Boudjemaï, secrétaire générale du Secours populaire de Pessac

Un travail de fourmi réduit à néant

Il faut comprendre l’ampleur du travail abattu par les bénévoles. Depuis des semaines, ils collectent, trient, nettoient parfois les jouets d’occasion, achètent du papier cadeau, des rubans. Chaque année, des centaines de familles bordelaises comptent sur cette distribution pour que leurs enfants aient, au moins une fois dans l’année, la magie de Noël.

Cette année, pour la première fois, le local de la résidence Macédo avait été mis gracieusement à disposition. Un geste de confiance. Une belle collaboration. Et en une nuit, tout a basculé.

Quand les bénévoles ont découvert le désastre lundi matin, c’est tout un petit monde qui s’est effondré. Certains ont pleuré. D’autres sont restés figés, incapables de réaliser.

Une indignité qui dépasse le simple vol

Ce qui choque le plus, au-delà du préjudice matériel, c’est le symbole. Voler des cadeaux destinés aux enfants les plus fragiles, juste avant Noël, c’est toucher à quelque chose de sacré. C’est s’attaquer à la solidarité, à l’espoir, à la dernière étincelle de joie que certaines familles arrivent encore à offrir à leurs petits.

On imagine la scène : des sacs remplis à la hâte, des jouets jetés par terre, piétinés peut-être. Une violence gratuite, presque jubilatoire. Comme si le simple fait de détruire le bonheur des autres procurait une forme de satisfaction.

Et pourtant, ces jouets ne valaient presque rien à la revente. Quelques euros au mieux sur un marché parallèle. Le gain est dérisoire face à la souffrance causée.

Les familles dans l’angoisse à trois semaines de Noël

Derrière chaque paquet volé, il y a un enfant qui attend. Un enfant qui, peut-être, n’aura rien d’autre sous le sapin. Des parents qui se saignent déjà pour joindre les deux bouts et qui comptaient sur cette distribution pour ne pas avoir à dire « cette année, le Père Noël a oublié ».

Maintenant, l’association doit tout recommencer. Trouver de nouveaux jouets, de nouveaux financements, de nouveaux locaux sécurisés. En pleine période de fin d’année, alors que les dons sont déjà sollicités de toutes parts.

Le temps presse. Il reste moins de trois semaines avant la grande distribution prévue à la salle Bellegrave, en partenariat avec d’autres grandes associations caritatives de la région.

Une vague de solidarité déjà en marche

Mais face à la bassesse, il y a toujours de la lumière. Dès l’annonce du cambriolage, les messages de soutien ont afflué. Des particuliers, des entreprises, des écoles, des clubs sportifs… tout le monde veut aider.

Certains proposent des jouets neufs. D’autres offrent du matériel pour sécuriser un nouveau local. Des collectes sauvages s’organisent déjà sur les réseaux sociaux. Comme souvent dans l’adversité, les Français montrent qu’ils ont le cœur sur la main.

Preuve que, même quand tout semble perdu, la générosité peut renaître plus forte.

Un phénomène malheureusement récurrent

Malheureusement, ce n’est pas la première fois que des associations caritatives sont prises pour cible. Chaque année, à l’approche des fêtes, les vols se multiplient. Locaux de la Croix-Rouge fracturés, camions des Restos du Cœur vidés, entrepôts du Secours catholique pillés… le scénario se répète.

Les raisons ? La revente facile de jouets neufs, bien sûr. Mais aussi, parfois, une forme de rancœur. Comme si certains en voulaient à ceux qui aident, à ceux qui réussissent encore à croire en la bonté humaine.

À Pessac, on parle déjà de renforcer la vidéosurveillance, d’installer des alarmes, de déplacer les stocks dans des lieux plus sécurisés. Mais tout cela a un coût. Et les associations vivent déjà avec des moyens limités.

Un appel à la vigilance et à la générosité

Aujourd’hui, le Secours populaire de Pessac lance un appel. Pas seulement pour remplacer ce qui a été volé. Mais pour que plus jamais une telle indignité ne se reproduise.

Ils ont besoin de jouets, bien sûr. Mais aussi de dons financiers pour sécuriser les prochains locaux. Et surtout, ils ont besoin que nous restions vigilants. Que nous protégions ceux qui protègent les plus fragiles.

Parce que si même les cadeaux des enfants pauvres ne sont plus à l’abri, alors où va-t-on ?

Noël, c’est censé être la période de l’année où l’on pense aux autres. Où l’on se serre les coudes. Où l’on redonne le sourire à ceux qui n’en ont plus. Alors, en cette fin novembre, face à cette tristesse immense, il ne nous reste qu’une chose à faire : prouver que la solidarité est plus forte que la méchanceté.

Pour que, le 10 décembre, dans la salle Bellegrave, des centaines d’enfants retrouvent enfin la magie de Noël. Malgré tout. Et peut-être même, grâce à nous tous.

Parce qu’un jouet volé, on peut le remplacer. Mais un enfant qui n’y croit plus, c’est beaucoup plus difficile à réparer.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.