Le scandale McKinsey a ébranlé le monde feutré des cabinets de conseil. Depuis les révélations sur l’influence jugée excessive de ce géant américain auprès du gouvernement français, c’est tout un secteur qui subit les conséquences d’un brutal sevrage des commandes publiques. Une situation inédite qui pousse les acteurs à se réinventer pour rebondir.
McKinsey, le grand absent
Premier impacté par le scandale, McKinsey a choisi de faire profil bas. Le mastodonte du conseil, habitué des couloirs de Bercy, a pris la décision radicale de ne plus répondre aux appels d’offres publics en France jusqu’à nouvel ordre. Un coup dur pour la firme, mais aussi un boulevard pour ses concurrents, passés sous les radars médiatiques.
Un marché public en chute libre
Car l’affaire McKinsey a eu un effet domino sur l’ensemble du secteur. Selon une étude confidentielle, les commandes publiques auraient chuté de 30% en 2022 pour les grands cabinets de conseil. Une baisse historique qui s’explique par une volonté de l’État de réduire sa dépendance envers ces acteurs privés, souvent perçus comme opaques et coûteux.
On ne nous appelle plus pour un oui ou pour un non.
– Un consultant d’un grand cabinet
Résultat : les géants du conseil doivent se serrer la ceinture et revoir leur stratégie. Certains misent sur une diversification vers le secteur privé, d’autres sur une hyperspécialisation dans des domaines pointus comme la cybersécurité ou la transition énergétique.
Des missions stratégiques toujours d’actualité
Malgré ce contexte difficile, les cabinets de conseil restent incontournables sur certaines missions stratégiques auprès de l’État et des collectivités. Transformation numérique, optimisation des processus, gestion de crise… Leur expertise pointue reste prisée, même si elle se fait désormais plus discrète.
- Les cabinets accompagnent la modernisation de l’action publique
- Ils apportent un regard extérieur et challengent les administrations
- Leur souplesse permet de mobiliser des compétences rares rapidement
Ainsi, malgré la polémique, le recours aux cabinets de conseil dans le secteur public devrait perdurer. Avec cependant une vigilance accrue sur les conditions d’attribution des marchés et une volonté affichée de renforcer l’expertise interne de l’État.
Vers un nouveau modèle de conseil ?
Au-delà de l’adaptabilité dont font preuve les cabinets pour traverser cette zone de turbulences, c’est peut-être un nouveau modèle de conseil aux puissances publiques qui est en train d’émerger. Plus responsable, plus transparent, plus soucieux de l’intérêt général. L’avenir dira si le secteur saura saisir cette opportunité pour se réinventer en profondeur.
Une chose est sûre : malgré le sevrage brutal imposé par l’affaire McKinsey, le conseil a encore de beaux jours devant lui dans le secteur public. À condition de tirer les leçons du passé et d’opérer sa mue vers un modèle plus vertueux. Le défi est lancé.