Un terrible drame s’est produit ce dimanche après-midi au Cannet, une commune limitrophe de Cannes. Lors de l’incendie d’un cabanon situé chemin de Font Marie, les pompiers ont fait une macabre découverte en tombant sur un corps totalement carbonisé au milieu des décombres.
C’est un peu après 15h que le feu a été signalé dans cette petite construction de fortune d’environ 5m2, située à proximité d’un centre d’accueil pour sans-abri. Rapidement dépêchés sur place, les soldats du feu sont parvenus à circonscrire le sinistre avant qu’il ne se propage à la végétation alentour, dans un secteur particulièrement sec en cette période estivale.
L’identité de la victime reste inconnue
Mais une fois le feu maîtrisé, c’est l’horreur qui attendait les secours en pénétrant dans les ruines fumantes du cabanon. Au milieu des cendres gisait le corps sans vie d’un individu, totalement méconnaissable. Pour l’heure, l’identité de la victime n’a pu être établie en raison de l’état calciné du cadavre.
D’après une source proche de l’enquête, cet abri de fortune était connu pour être régulièrement squatté par des marginaux et des SDF, ce qui pourrait orienter les investigations. Une autopsie devrait être pratiquée dans les prochains jours pour tenter de déterminer les causes précises du décès et obtenir des éléments permettant d’identifier la victime.
Une enquête ouverte par le parquet de Grasse
Face à ce drame, le parquet de Grasse a immédiatement ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes des faits. Les investigations ont été confiées au commissariat de Cannes. Pour l’heure, aucune piste n’est écartée, de l’accident à un acte volontaire.
Les techniciens de la police scientifique étaient à pied d’oeuvre dès dimanche pour effectuer les premières constatations et prélèvements sur cette scène de crime inhabituelle. Les enquêteurs vont devoir déterminer les causes de l’incendie et si la victime était déjà décédée avant que le feu ne se déclare.
Le difficile recensement des sans-abri
Ce drame met en lumière la situation des personnes sans domicile fixe qui vivent dans des conditions de grande précarité. Malgré les efforts des associations, il est très difficile de recenser avec précision cette population marginalisée qui échappe souvent aux radars des pouvoirs publics.
Nous essayons d’aller à la rencontre de ces personnes en grande difficulté pour leur proposer des solutions d’hébergement, mais beaucoup refusent toute prise en charge et préfèrent rester dans la rue par peur d’être fichés.
Un responsable associatif local
Certains SDF préfèrent en effet s’installer dans des squats ou des abris de fortune, souvent insalubres et dangereux, plutôt que de rejoindre des foyers d’accueil. Ils y trouvent une forme d’anonymat mais s’exposent à de nombreux risques pour leur santé et leur sécurité, comme vient tragiquement de le rappeler cet incendie mortel.
Des drames à répétition
Malheureusement, les drames impliquant des sans-abri ne sont pas rares. Chaque année, plusieurs centaines de SDF meurent dans la rue, victimes du froid, de la maladie ou d’agressions. Des chiffres sans doute très en-deçà de la réalité tant il est compliqué de suivre le parcours de ces fantômes de la rue.
Il est urgent que des mesures soient prises pour protéger ces personnes vulnérables et leur offrir de vraies solutions de réinsertion. On ne peut plus accepter cette misère au coeur de nos villes.
Un militant associatif
Au-delà de l’émotion suscitée, ce nouveau drame devra aussi être l’occasion d’une prise de conscience. Des moyens supplémentaires devront être débloqués pour venir en aide à ces laissés pour compte de notre société et éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.
Une marche blanche pourrait être organisée à la mémoire de cette victime anonyme, symbole de tous ces morts de la rue oubliés. En attendant les résultats de l’enquête, une chose est sûre : derrière ce fait divers sordide se cache un véritable drame humain et social qui doit tous nous interpeller.