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Burkina Faso : Une Liste de Recherchés Qui Fait Polémique

Une liste de 32 recherchés au Burkina Faso mélange jihadistes et critiques du régime. Sécurité ou censure ? Le scandale éclate !

Au cœur du Sahel, une annonce récente a secoué les esprits : les autorités d’un pays en proie à des troubles incessants ont dévoilé une liste de personnes recherchées qui ne laisse personne indifférent. Imaginez un trombinoscope où se côtoient des figures emblématiques du terrorisme et des plumes critiques qui osent défier le pouvoir en place. C’est ce qui se passe aujourd’hui au Burkina Faso, un État dirigé par une junte militaire depuis plus de deux ans, où la lutte contre l’insécurité semble désormais flirter avec une répression tous azimuts. Alors, sécurité nationale ou chasse aux voix dissidentes ? Plongeons dans cette affaire qui divise.

Une Liste Qui Mélange les Genres

Ce mardi, les services de sécurité burkinabè ont publié un document officiel aussi intrigant qu’alarmant. Trente-deux noms y figurent, tous accusés d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. À première vue, on pourrait penser à une opération classique contre les groupes armés qui gangrènent le pays depuis une décennie. Mais en y regardant de plus près, cette liste réserve des surprises qui interrogent sur les véritables intentions du régime.

Des Figures Jihadistes en Tête d’Affiche

En haut du tableau, on retrouve des noms bien connus des services de renseignement. Parmi eux, un chef de file du groupe Ansarul Islam, lié à Al-Qaïda, âgé de 50 ans, devenu une icône du jihadisme local après la disparition de son frère, tué en 2017. D’autres têtes pensantes du terrorisme, déjà traquées depuis des années, complètent ce casting peu reluisant. Pour certains, leurs têtes avaient même été mises à prix en 2023 pour une somme avoisinant les 265 000 euros. Une lutte acharnée contre l’extrémisme qui, jusque-là, semblait claire et sans ambiguïté.

Les individus ciblés sont activement recherchés pour des actes liés au terrorisme.

– D’après une source proche des autorités

Mais cette traque ne s’arrête pas aux frontières du jihadisme. Car, à côté de ces profils attendus, la liste fait apparaître des noms qui détonnent dans ce contexte.

Journalistes et Critiques dans le Viseur

Ce qui fait jaser, c’est l’inclusion de personnalités qui n’ont rien à voir avec les armes ou les explosifs. Des journalistes, dont un ancien président de la commission électorale, se retrouvent désormais étiquetés comme des menaces pour la sécurité nationale. En septembre 2024, les autorités les avaient déjà pointés du doigt, les accusant de participer à un complot visant à déstabiliser le régime, en collaboration avec des ex-militaires et, ironie du sort, des groupes jihadistes. Une accusation lourde, mais qui soulève bien des questions.

À leurs côtés, on trouve également un ancien député-maire et un ex-commandant des forces spéciales, radié de l’armée il y a un an. Mais ce n’est pas tout : cinq lanceurs d’alertes, aujourd’hui en exil, figurent aussi sur cette liste. Très actifs sur les réseaux sociaux, ils n’ont jamais caché leur opposition farouche à la junte au pouvoir. Leur crime ? Avoir critiqué ouvertement les dérives du régime militaire.

Un Contexte Explosif

Pour comprendre cette affaire, il faut remonter à septembre 2022. À cette date, un coup d’État porté par un jeune capitaine renverse le pouvoir en place, promettant de ramener la stabilité dans un pays ravagé par les attaques terroristes depuis 2015. Ces violences, orchestrées par des groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, ont fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes. Face à cette crise, la junte a fait de la sécurité sa priorité absolue. Mais à quel prix ?

  • Attaques jihadistes quasi quotidiennes depuis une décennie.
  • Une junte militaire au pouvoir depuis plus de deux ans.
  • Une population épuisée par l’instabilité chronique.

Si la lutte contre le terrorisme est unanimement reconnue comme essentielle, l’ajout de voix critiques sur cette liste fait craindre un glissement vers une répression plus large. D’autant que des cas d’enlèvements de dissidents ont été signalés ces dernières années, alimentant les soupçons.

Une Répression Déguisée ?

Pour beaucoup, cette liste n’est pas qu’un outil de sécurité : elle serait une arme pour faire taire toute opposition. Un cyberactiviste en exil, visé par l’avis de recherche, a réagi sur les réseaux sociaux en des termes cinglants :

Critiquer le pouvoir est désormais un acte terroriste, et ils le traiteront comme tel !

– Un lanceur d’alerte anonyme

Ce commentaire reflète un sentiment croissant parmi les observateurs : sous couvert de lutte contre le terrorisme, la junte chercherait à museler ceux qui osent pointer du doigt ses échecs ou ses dérives. Les journalistes, en particulier, semblent payer un lourd tribut. Accusés de collusion avec des forces obscures, ils se retrouvent dans une position intenable, entre leur devoir d’informer et la menace d’être assimilés à des criminels.

Les Réactions et les Enjeux

La publication de cette liste a immédiatement suscité des réactions contrastées. D’un côté, certains saluent une opération visant à nettoyer le pays de toutes ses menaces, qu’elles soient armées ou idéologiques. De l’autre, les défenseurs des libertés dénoncent une dérive autoritaire qui ne dit pas son nom. Entre les deux, la population, prise en étau, oscille entre espoir d’un retour à la paix et crainte d’un régime qui se durcit.

Catégorie Nombre Exemples
Jihadistes Plusieurs Chef d’Ansarul Islam
Journalistes Quelques-uns Ancien président commission électorale
Lanceurs d’alerte 5 Cyberactivistes en exil

Ce tableau illustre bien l’éclectisme de cette liste, qui mêle des profils radicalement différents. Mais au-delà des chiffres, c’est l’intention derrière cette démarche qui intrigue. S’agit-il vraiment de protéger le pays, ou de consolider un pouvoir fragilisé par les critiques ?

Un Avenir Incertain

Alors que le Burkina Faso continue de naviguer entre chaos sécuritaire et instabilité politique, cette liste pourrait marquer un tournant. Si elle parvient à neutraliser les menaces jihadistes, elle pourrait redonner un semblant de légitimité à la junte. Mais si elle sert surtout à étouffer les voix dissidentes, elle risque d’aggraver les tensions dans un pays déjà au bord du gouffre.

Entre sécurité et répression, la frontière semble de plus en plus floue.

Pour l’heure, les autorités appellent la population à collaborer en signalant toute information sur ces individus. Aucun détail n’a été donné sur une éventuelle récompense, mais le message est clair : la vigilance est de mise. Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits, ou si elle ne fera qu’attiser les braises d’un feu qui couve depuis trop longtemps.

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