Le Burkina Faso est une nouvelle fois secoué par des bouleversements politiques. Selon des informations exclusives obtenues par notre rédaction, le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte militaire actuellement au pouvoir, a pris une décision fracassante ce vendredi 6 décembre. Il a en effet démis de ses fonctions le premier ministre et dissous le gouvernement, plongeant le pays dans une crise politique dont l’issue est encore incertaine.
Un premier ministre limogé, un gouvernement dissous
C’est par un décret présidentiel que le capitaine Ibrahim Traoré a signifié le limogeage du premier ministre Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla. Ce dernier avait pourtant été nommé par la junte elle-même en octobre 2022, à la suite du coup d’État qui avait porté Ibrahim Traoré au pouvoir. Kyélem de Tambèla avait depuis dirigé trois gouvernements successifs, étant reconduit à chaque fois dans ses fonctions. Mais cette fois-ci, le chef de la junte en a décidé autrement, mettant brutalement fin à ses fonctions.
Dans la foulée, c’est l’ensemble du gouvernement burkinabé qui a été dissous par décret. Une décision radicale qui laisse le pays sans exécutif et soulève de nombreuses interrogations quant à la suite des événements. Ibrahim Traoré n’a pour l’heure fourni aucune explication sur les raisons qui l’ont poussé à prendre ces mesures drastiques.
L’instabilité politique perdure au Burkina Faso
Ce nouveau coup de théâtre intervient dans un contexte d’instabilité chronique au Burkina Faso. Le pays a en effet connu plusieurs coups d’État ces dernières années, le dernier en date ayant justement porté Ibrahim Traoré au pouvoir en septembre 2022. Il avait alors renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d’un putsch quelques mois plus tôt.
Depuis son arrivée à la tête de l’État burkinabé, le jeune capitaine Traoré, âgé d’une trentaine d’années seulement, peine à instaurer une stabilité durable. Le pays reste confronté à de multiples défis, notamment sécuritaires avec la menace persistante des groupes djihadistes dans plusieurs régions.
Le Burkina Faso traverse une période difficile. La junte au pouvoir semble naviguer à vue et multiplie les décisions abruptes, sans réelle stratégie apparente.
Un analyste politique sous couvert d’anonymat
Quelles perspectives pour le Burkina ?
La dissolution soudaine du gouvernement laisse présager une période d’incertitude pour le Burkina Faso. De nombreux observateurs s’interrogent sur les intentions réelles du capitaine Ibrahim Traoré et sur sa capacité à engager le pays sur la voie d’une transition apaisée vers un régime civil.
La communauté internationale, et notamment les partenaires régionaux du Burkina au sein de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest), suivent avec une vive préoccupation l’évolution de la situation. Des voix s’élèvent pour appeler la junte burkinabé à clarifier ses plans et à s’engager dans un processus de dialogue inclusif avec les forces politiques et la société civile.
- Le Burkina Faso est confronté à une instabilité politique récurrente depuis plusieurs années
- La décision d’Ibrahim Traoré intervient moins de 3 mois après son arrivée au pouvoir
- Le pays reste fragilisé par la menace sécuritaire dans plusieurs régions
- La communauté internationale appelle à une transition apaisée vers un régime civil
Dans ce contexte troublé, le sort du Burkina Faso et de ses 21 millions d’habitants apparaît plus que jamais suspendu aux décisions de la junte militaire et de son leader Ibrahim Traoré. Les prochains jours s’annoncent décisifs et le monde entier gardera les yeux rivés sur Ouagadougou, dans l’attente de signaux qui laisseraient entrevoir une sortie de crise.
Une chose est sûre : le peuple burkinabé, déjà durement éprouvé par des années d’instabilité et de violence, aspire plus que tout à une vie paisible et à un avenir meilleur. Reste à savoir si ses dirigeants actuels sauront entendre et traduire cette aspiration profonde dans les actes. L’histoire immédiate du Burkina Faso est en train de s’écrire, et tous les espoirs sont permis. Mais le chemin vers la stabilité et la démocratie risque d’être encore long et semé d’embûches.
Vers un nouveau gouvernement ?
Avec la dissolution du gouvernement, la question de la formation d’un nouveau cabinet se pose avec acuité. Selon des sources proches du pouvoir, le capitaine Ibrahim Traoré pourrait annoncer dans les prochains jours une nouvelle équipe, resserrée autour de personnalités militaires qui lui sont proches.
Mais cette perspective suscite déjà des critiques de la part des partis politiques et des organisations de la société civile burkinabé. Beaucoup appellent à un gouvernement d’union nationale, incluant des représentants des différentes sensibilités politiques du pays. L’objectif : favoriser le consensus et jeter les bases d’une transition inclusive.
Le Burkina a besoin d’un exécutif qui rassemble, pas d’un gouvernement monopolisé par une seule faction. C’est une condition essentielle pour restaurer la confiance et avancer.
Une figure de l’opposition s’exprimant sous le sceau de l’anonymat
Ibrahim Traoré osera-t-il tendre la main aux civils pour rebâtir l’architecture gouvernementale ? Ou cédera-t-il à la tentation d’une « gouvernance kaki » resserrant encore l’emprise des militaires sur les leviers du pouvoir burkinabé ? Les prochains choix du chef de la junte seront scrutés avec attention et détermineront largement les chances d’une normalisation durable au « pays des hommes intègres », comme on surnomme le Burkina Faso.
Un pays toujours dans l’attente de jours meilleurs
Au-delà des soubresauts politiques qui agitent chroniquement le sommet de l’État, c’est tout le Burkina Faso qui espère des lendemains plus radieux. Le pays, classé parmi les plus pauvres au monde, doit faire face à des défis immenses en termes de développement, d’éducation, de santé ou encore d’emploi, surtout pour sa jeunesse qui représente une part majoritaire de la population.
La stabilité politique apparaît comme un préalable indispensable pour remédier durablement aux maux qui affectent la société burkinabé. Mais elle ne pourra porter ses fruits que si elle s’accompagne d’une véritable vision et d’un projet fédérateur pour le pays, reposant sur la bonne gouvernance, la justice sociale et le respect des libertés fondamentales.
Alors que le Burkina Faso retient son souffle et guette fébrilement les prochains développements politiques, c’est tout le défi qui se pose au capitaine Ibrahim Traoré et à ceux qui président aujourd’hui aux destinées de la nation. Seront-ils à la hauteur des attentes immenses et légitimes de leurs concitoyens ? L’avenir nous le dira. Mais une chose est sûre : le peuple burkinabé, résilient et épris de paix, mérite de connaitre enfin une ère de stabilité et de progrès. Le chemin est encore long, mais l’espoir demeure.