La France retient son souffle. Le sort du gouvernement se joue peut-être ces prochaines heures à l’Assemblée nationale, avec l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Malgré plusieurs ajustements concédés par l’exécutif, le premier ministre Michel Barnier a dû recourir au 49.3 pour faire adopter son texte sans vote. Un pari risqué alors que planent les menaces de motions de censure.
4 points clés du budget de la « Sécu »
Mais que contient exactement ce budget de la Sécurité sociale qui cristallise tant les oppositions ? Voici quatre mesures phares de ce texte crucial :
Pas de hausse des cotisations patronales
C’était une ligne rouge pour le patronat. Le PLFSS 2025 acte finalement une baisse plus modérée que prévu des allégements de charges sur les bas salaires. Environ 1,6 milliard d’euros, contre 4 milliards initialement envisagés par le gouvernement pour lutter contre les « trappes à bas salaires ». Un compromis âprement négocié.
Des économies sur les dépenses de santé
L’Assurance maladie devra trouver 6,2 milliards d’euros d’économies l’an prochain, via des mesures comme :
- La baisse de 5% des remboursements de certaines consultations médicales
- Le plafonnement des rémunérations des intérimaires paramédicaux à l’hôpital
- Le renforcement de la lutte contre la fraude
300 milliards pour les retraites
Le budget retraite atteindra la barre des 300 milliards d’euros. Pour contenir son déficit, le gouvernement prévoit de limiter la revalorisation des pensions en 2025 :
- +0,8% au 1er janvier pour toutes les retraites
- +0,8% supplémentaire au 1er juillet pour les pensions de base inférieures à 1500 € brut par mois
Ce décalage et cette limitation de la hausse ont suscité une vive opposition, notamment du Rassemblement national.
La « taxe lapin » de retour
Sur proposition du Sénat, le PLFSS réintroduit la « taxe lapin », une pénalité pour les rendez-vous médicaux non honorés. Une mesure emblématique mais contestée, déjà adoptée avant d’être abandonnée par le passé.
Le spectre de la censure
Malgré les concessions du gouvernement, les débats sur ce budget restent tendus. Le recours au 49.3 par Michel Barnier est un pari audacieux. Il expose son exécutif aux motions de censure de ses opposants.
D’après plusieurs observateurs, le sort du PLFSS 2025, et peut-être celui du gouvernement, se jouera à une poignée de voix demain après-midi dans l’hémicycle. Les prochaines heures seront déterminantes pour l’avenir de notre modèle social et la trajectoire du pays.
Une seule certitude dans ce climat d’incertitude : les Français attendent des résultats concrets pour préserver leur système de santé et de protection sociale, tout en maîtrisant des déficits qui pèsent sur les générations futures. Un défi immense au cœur de ce budget de la Sécurité sociale.