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Budget de la Sécu 2025 : Majorité Sénatoriale Unie Malgré Abstention des Macronistes

Coup de théâtre au Sénat : le budget de la Sécu 2025 largement adopté malgré l'abstention surprise des macronistes. Un bras de fer politique à haut risque s'engage avec le gouvernement. Découvrez les dessous de ce vote crucial qui pourrait faire vaciller la majorité...

C’est un véritable coup de tonnerre qui a retenti au palais du Luxembourg ce mardi. Contre toute attente, le Sénat a massivement adopté le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025, et ce malgré l’abstention surprise du groupe macroniste. Un vote lourd de sens et de conséquences, qui marque un nouveau bras de fer politique entre la Haute Assemblée et le gouvernement.

Une majorité sénatoriale unie malgré les dissensions macronistes

Le texte a été plébiscité par la traditionnelle majorité de droite composée des groupes LR et centriste, avec l’appui des Indépendants proches d’Édouard Philippe. Mais c’est l’abstention des sénateurs macronistes qui a créé la surprise. Un choix assumé pour signifier leur mécontentement face aux efforts demandés aux entreprises.

Notre groupe ne peut se satisfaire des mesures d’économies sur le travail retenues par le gouvernement

Dominique Théophile, représentant du groupe macroniste au Sénat

Une position tranchée qui met la pression sur le gouvernement à la veille d’une réunion cruciale à l’Assemblée nationale, mercredi, en vue de la commission mixte paritaire.

La réduction des allègements de cotisations patronales au cœur des tensions

Le point d’achoppement principal porte sur la baisse des allègements de cotisations patronales. Le gouvernement avait proposé 4 milliards d’euros d’effort, ramenés à 3 milliards par le Sénat. Mais les députés macronistes réclament la suppression pure et simple de la mesure.

Les négociations s’annoncent tendues jusqu’à la réunion de la CMP, où la coalition gouvernementale sera majoritaire. En cas d’échec, les députés macronistes pourraient aller jusqu’à bloquer tout accord. Un scénario à hauts risques.

Le socle commun de la majorité remis en question

Au-delà du budget de la Sécu, c’est l’existence même du « socle commun » de la majorité présidentielle qui est en jeu, comme l’a rappelé le ministre du Budget Laurent Saint-Martin :

Si la CMP échoue à cause d’EPR (les députés macronistes, ndlr), c’est un risque politique. Plus largement, c’est le socle commun de la majorité qui est en jeu.

Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé des Comptes publics

Élisabeth Borne aurait fermement désapprouvé la méthode, sans pour autant souhaiter un échec de la CMP. Le Premier ministre Michel Barnier a quant à lui promis « un effort supplémentaire » sans le chiffrer.

L’épée de Damoclès d’une motion de censure

Dans ce contexte tendu, une menace plane en cas d’échec : celle d’une motion de censure, que le Rassemblement national se dit prêt à voter s’il n’obtient pas satisfaction. Un scénario que le gouvernement veut éviter à tout prix.

Même si le recours au 49.3 semble inéluctable, l’activer sur un texte de consensus apparaîtrait politiquement moins risqué qu’un passage en force sans accord préalable avec le Sénat.

Un budget qui met tout le monde à contribution

La version sénatoriale du budget reste globalement fidèle au projet initial, assumant des milliards d’économies tous azimuts : retraités, assurés, entreprises, patients, professionnels de santé… Personne n’est épargné dans ce texte jugé « sensible » jusque dans les rangs de la majorité.

  • Revalorisation des retraites en deux temps et sous conditions
  • Nouvelles taxes sur les sodas, le tabac, les jeux d’argent
  • Contribution de « solidarité » de 7 heures de travail non rémunérées par an pour financer la dépendance

Autant de mesures contestées par l’opposition de gauche, dénonçant un budget de « honte » où « le gouvernement a cédé aux batailles politiques internes ».

Des finances sociales au plus mal malgré les économies

L’examen au Sénat a permis de réduire d’un milliard supplémentaire le déficit prévisionnel de la Sécurité sociale, estimé malgré tout à 15 milliards pour 2025, contre 18,5 milliards en 2024. Des chiffres qui reflètent l’état préoccupant des comptes sociaux.

Budget sensible, bras de fer politique, menace de motion de censure, finances sociales en berne… Tous les ingrédients sont réunis pour des débats explosifs mercredi en commission mixte paritaire. L’avenir du « socle commun » de la majorité et la crédibilité déjà fragilisée du gouvernement Barnier se joueront peut-être lors de cette réunion à huis clos.

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