C’est parti pour un nouveau round budgétaire à l’Assemblée nationale. Les débats sur le projet de loi de finances (PLF) 2025 s’ouvrent ce lundi dans l’hémicycle, avec en toile de fond de profondes divergences entre le gouvernement et les oppositions. Retraites, grandes fortunes, tarifs de l’énergie… Tour d’horizon des sujets brûlants qui vont rythmer les échanges.
Énergie : La Fin du “Bouclier” Tarifaire en Question
Premier point de friction : les tarifs de l’énergie. L’exécutif envisage une hausse de la taxation sur l’électricité pour renflouer les caisses de l’État à hauteur de 3 milliards d’euros. Mais c’est surtout la fin du “bouclier” tarifaire, en place depuis la crise sanitaire, qui cristallise les oppositions. Cette mesure, rejetée en commission, risque de provoquer des étincelles dans l’hémicycle.
Gaz : Pannier-Runacher Désavouée
Le sujet du gaz a déjà donné lieu à un psychodrame au sein du gouvernement. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, avait évoqué une possible augmentation générale des taxes sur le gaz, avant d’être recadrée par Bercy. Un épisode qui illustre la difficulté à trouver un consensus, même au sommet de l’État.
Retraites : Le Dossier Toujours Brûlant
Autre pomme de discorde : la réforme des retraites. Adoptée en force en 2023, elle suscite toujours une vive opposition à gauche comme à l’extrême-droite, qui réclament son abrogation via des amendements au budget. Le gel de six mois des pensions voulu par Matignon est aussi dans le collimateur, y compris chez les macronistes.
Concernant les plus petites retraites, je pense qu’il ne faut pas temporiser sur leur indexation parce qu’on sait que les petits retraités ont du mal à boucler les fins de mois.
Yaël Braun-Pivet, présidente EPR de l’Assemblée nationale
Grandes Fortunes : Une Taxation “Temporaire” Contestée
L’idée d’une taxe sur les grandes fortunes fait globalement consensus, mais son caractère “temporaire”, tel que proposé par Matignon, passe mal. La gauche, mais aussi les centristes, veulent pérenniser cette contribution des plus aisés. Les macronistes, eux, pourraient tenter de limiter la mesure.
Entreprises : La “Surtaxe” Qui Fâche
Le gouvernement prévoit aussi de faire participer les entreprises à l’effort budgétaire, via une “surtaxe exceptionnelle”. Une “folie fiscale” pour les députés EPR, tandis que la gauche veut aller plus loin. Trouver un compromis sur ce dossier s’annonce ardu.
En parallèle de ces débats sur le budget de l’État, l’Assemblée planchera aussi sur le volet “Sécu”. Là encore, les discussions promettent d’être tendues, notamment sur la baisse des exonérations de cotisations patronales, vivement combattue par la droite et le centre.
Avec des camps aussi opposés sur des sujets aussi sensibles, le gouvernement Barnier va devoir jouer serré pour faire adopter son budget. Le recours au 49.3 est d’ores et déjà évoqué en cas de blocage. Mais selon une source proche du dossier, l’exécutif espère encore “éviter le bras de fer” en trouvant des terrains d’entente. Pari osé au vu des positions tranchées qui s’expriment avant même le coup d’envoi des débats.