Alors que la France se remet doucement de la crise sanitaire et de ses répercussions économiques, tous les regards se tournent vers le budget 2025. Entre nécessité de réduire le déficit public et volonté de soutenir la croissance, l’équation s’annonce complexe pour le gouvernement. Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a donné ce samedi un premier aperçu des arbitrages qui se profilent.
Des hausses d’impôts « très limitées » pour préserver le pouvoir d’achat
Sujet particulièrement sensible dans un pays comme la France, les hausses d’impôts seront contenues dans le prochain budget. « Il peut y avoir des discussions sur des hausses d’impôts, qui devront être très limitées », a précisé Eric Lombard dans une interview accordée à la Tribune Dimanche. Le ministre se montre ainsi soucieux de ne pas trop impacter le pouvoir d’achat des ménages, déjà mis à mal par l’inflation.
Un déficit public ramené à « un peu au-dessus de 5% » pour « protéger la croissance »
Avec un déficit attendu à 6,2% du PIB cette année, la France fait figure de mauvais élève en Europe. Seule la Roumanie fait pire. Loin, très loin de la règle des 3% imposée par Bruxelles. Pour autant, pas question de serrer la vis budgétaire trop fort et trop vite. Le déficit 2025 sera ainsi prévu « un peu au-dessus de 5% » du PIB, a annoncé Eric Lombard. L’objectif : « protéger la croissance » encore fragile. Des économies supplémentaires seront néanmoins nécessaires pour assainir progressivement les comptes publics.
Rassurer les marchés avec « un budget crédible »
Les finances publiques françaises inquiètent les marchés financiers. Pour les rassurer, le ministre mise sur « la construction d’un budget crédible ». Un exercice d’équilibriste qui s’annonce périlleux au vu de la situation politique issue des dernières législatives. Avec une Assemblée nationale fragmentée en trois blocs, sans majorité claire, les compromis seront indispensables.
Le dialogue au cœur de l’élaboration du budget
Pour dégager « des compromis » sur le budget 2025, Eric Lombard veut « inviter tous les partis à dialoguer dans les prochains jours ». Une main tendue, y compris vers le Rassemblement national, pourtant jugé infréquentable il y a peu. Mais Marine Le Pen et ses troupes, arrivées en tête aux législatives, sont désormais incontournables. Ils pourraient bien jouer un rôle d’arbitre dans les débats budgétaires à venir.
Vers un budget 2025 de compromis ?
Entre rigueur et relance, entre hausse des impôts et protection du pouvoir d’achat, le budget 2025 devra trouver un savant équilibre. Un exercice d’autant plus délicat qu’il se fera sous haute surveillance des marchés financiers et dans un contexte politique inédit. La capacité du gouvernement et des différentes forces politiques à trouver des compromis sera plus que jamais essentielle. L’avenir économique et social du pays en dépend largement.
Une chose est sûre, les arbitrages budgétaires qui se profilent seront scrutés de près, tant par les Français que par nos partenaires européens. La crédibilité et la soutenabilité de la trajectoire des finances publiques françaises pour les années à venir sont en jeu. Un défi majeur pour le gouvernement et la nouvelle Assemblée nationale.