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Budget 2025 en Italie : Réductions d’Impôts Majeures Adoptées

L'Italie adopte un budget 2025 historique avec des baisses d'impôts majeures pour les revenus modestes. Un pari risqué pour relancer l'économie malgré une dette colossale. Quelles seront les conséquences de...

L’Italie vient de franchir un cap décisif dans sa politique économique. Le Parlement a adopté samedi un budget 2025 qui mise massivement sur des baisses d’impôts et de cotisations sociales, ciblant en priorité les ménages modestes et les classes moyennes. Un pari audacieux pour tenter de relancer la croissance, sur fond de dette publique abyssale et de pression européenne pour assainir les comptes.

30 milliards d’euros de mesures, dont 15 milliards de baisses d’impôts

Au total, le budget 2025 contient des mesures chiffrées à 30 milliards d’euros. Et plus de la moitié de cette enveloppe, soit environ 15 milliards, sera consacrée à alléger la pression fiscale et les prélèvements sociaux pesant sur les revenus inférieurs à 40 000 euros par an. Un seuil relevé par rapport aux 35 000 euros actuels.

Parmi les mesures phares figure la pérennisation de la fusion des deux premières tranches d’impôt sur le revenu. Concrètement, tous les revenus annuels jusqu’à 28 000 euros bénéficieront d’un taux allégé de 23% au lieu de 25% auparavant. Un coup de pouce fiscal bienvenu pour les petits et moyens salaires.

Aides pour les familles et bonus écologiques

Le gouvernement de Giorgia Meloni n’oublie pas non plus les familles. Pour encourager la natalité, une prime de 1 000 euros sera accordée aux parents d’un nouveau-né disposant de revenus annuels inférieurs à 40 000 euros. Une bouffée d’oxygène pour les jeunes couples.

Côté écologie, les acheteurs d’appareils électroménagers économes en énergie pourront prétendre à une prime pouvant atteindre 100 euros, et même 200 euros pour les ménages gagnant moins de 25 000 euros par an. Une incitation à la sobriété énergétique.

Coup de pouce aux entreprises qui réinvestissent et embauchent

Le budget n’oublie pas les entreprises. Celles qui réinvestissent au moins 80% de leurs bénéfices et qui créent des emplois auront droit à un taux réduit d’impôt sur les sociétés de 20% contre 24% actuellement. Une mesure pour stimuler l’investissement et l’emploi, en contrepartie d’efforts des entreprises.

Banques et assurances mises à contribution

Pour financer en partie ces baisses d’impôts, le gouvernement a demandé un effort aux banques et aux assurances. Les établissements bancaires ont accepté de différer des crédits d’impôts prévus en 2025 et 2026 afin d’apporter des liquidités immédiates à l’État, pour un montant total de 3,4 milliards sur les deux ans.

De leur côté, les compagnies d’assurances devront avancer le paiement de la taxe sur les contrats, auparavant acquittée par les clients à l’échéance des polices. Cela devrait rapporter 970 millions d’euros à l’État en 2025, puis 400 millions par an en 2026 et 2027.

L’épineuse question de la dette et du déficit

Le gouvernement s’est engagé à ramener le déficit public à 3,3% du PIB en 2025, après 3,8% prévus cette année. Une marge de manœuvre étroite pour financer ces baisses d’impôts, d’autant que la dette publique italienne frôle la barre symbolique des 3 000 milliards d’euros.

L’Italie est d’ailleurs sous le coup d’une procédure européenne pour déficit excessif. Bruxelles la presse de redresser urgemment ses comptes publics et de réduire sa dette colossale. Un défi herculéen pour le gouvernement Meloni, tiraillé entre relance économique et rigueur budgétaire.

Une croissance revue à la baisse pour 2024

Autre ombre au tableau : les prévisions de croissance ont été revues à la baisse pour 2024. L’institut national des statistiques table désormais sur une hausse du PIB de seulement 0,5%, contre 1% espéré en juin dernier. Un coup de froid sur les espoirs de reprise.

Un pari risqué mais nécessaire ?

Pour le gouvernement, ces baisses d’impôts massives sont un pari risqué mais nécessaire pour redonner du pouvoir d’achat aux ménages et stimuler la consommation. Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits et si la croissance suivra, dans un contexte économique européen et international encore fragile.

Une chose est sûre : l’équation budgétaire italienne s’annonce compliquée pour les années à venir. Entre impératif de relance, pression fiscale à alléger et dette publique à maîtriser, il faudra plus que jamais jouer serré. L’avenir nous dira si le gouvernement Meloni aura réussi son coup de poker fiscal.

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