En plein cœur de la capitale européenne, une scène choquante s’est déroulée lors d’un rassemblement en hommage aux victimes palestiniennes. Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, on entend distinctement un prêcheur islamiste lancer en arabe : “Allah, brûle les juifs”. Des paroles de haine qui ont été prononcées le 7 octobre dernier Place de la Bourse à Bruxelles, suscitant l’indignation et ouvrant une enquête judiciaire.
Un an après une attaque meurtrière, un appel à la haine
Cette manifestation avait lieu un an jour pour jour après une attaque sanglante du Hamas contre Israël. Organisée par le collectif “Unis pour la Palestine”, elle visait à commémorer les victimes palestiniennes et libanaises du conflit au Moyen-Orient. Malgré des “refus informels” de la Ville de Bruxelles, le rassemblement a finalement été autorisé après un recours des organisateurs devant le Conseil d’État.
C’est lors de cette veillée qu’un prêcheur a tenu des propos antisémites incendiaires, appelant à brûler les juifs. Des paroles captées dans une vidéo publiée sur TikTok, actuellement examinée par les services de police et de justice belges.
L’inquiétant essor de l’islamisme en Belgique
L’incident met en lumière la montée préoccupante de l’islamisme radical en Belgique et plus largement en Europe. Selon certains observateurs, des mouvements extrémistes tentent d’instaurer un “califat” au coeur des démocraties européennes.
“L’islamofascisme prend le contrôle de la capitale de l’Europe. Ils créent un califat au cœur de notre démocratie. Nous devons reprendre le contrôle”, a dénoncé le député belge Theo Francken sur Twitter.
En effet, la Belgique fait face à une radicalisation croissante d’une partie de sa population musulmane. Un phénomène illustré notamment par la surreprésentation des conseillers islamiques dans les prisons belges, désormais plus nombreux que les aumôniers catholiques.
Des tensions communautaires qui s’exacerbent
Ces prêches de haine interviennent dans un contexte de tensions entre communautés en Belgique. Récemment, une adolescente issue de la communauté des gens du voyage a été tuée à coups de couteau à Rouen par son ex-compagnon qui tentait de fuir en Algérie. Un drame qui a ravivé la crainte de représailles communautaires.
De même, la sénatrice Anke Van dermeersch du parti flamand nationaliste Vlaams Belang a suscité la polémique en piétinant le Coran sur la couverture de son nouveau livre. Un geste vu comme une provocation par de nombreux musulmans.
La difficile intégration des immigrants clandestins
En parallèle, la Belgique fait face à un afflux record de migrants sans-papiers. Plus de 16 000 ont été régularisés au premier semestre 2010, davantage que sur toute l’année 2009. Une situation qui complique les efforts d’intégration et exacerbe les tensions.
Comme l’illustre l’agression violente d’un touriste par deux clandestins multirécidivistes à Bruxelles en août dernier. Ils tentaient de lui dérober sa montre de luxe à 30 000 euros.
Lutter contre la haine sous toutes ses formes
Face à ces tensions, les autorités belges tentent de promouvoir le vivre-ensemble et de lutter contre toutes les formes de racisme et de discrimination. Un défi majeur alors que le pays devient de plus en plus multiculturel.
“Le seul racisme que je subis vient de Maghrébins. Pour les Algériens, je suis la pute marocaine. Pour les Marocains, je suis la pute algérienne. Pour les 2, une «pute à juifs»”, déplore l’activiste Zineb El Rhazoui.
Des témoignages qui illustrent l’ampleur du chemin à parcourir pour apaiser les relations intercommunautaires et bâtir une société apaisée et harmonieuse. La lutte contre les discours de haine et l’antisémitisme, d’où qu’ils viennent, apparaît plus que jamais comme une priorité. Les images du prêcheur islamiste de Bruxelles sonnent comme un inquiétant signal d’alarme.
