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Bruxelles Avertit Meta sur les Versions Payantes de Facebook et Instagram

Bruxelles dénonce l'introduction par Meta d'abonnements payants sans réel choix pour les internautes européens. Le groupe risque une amende salée pour non-respect du Digital Markets Act...

La Commission européenne a mis en garde Meta, maison-mère de Facebook et Instagram, concernant l’introduction controversée d’abonnements payants pour ses plateformes phares en Europe. Selon Bruxelles, cette initiative ne laisserait pas un véritable choix aux internautes du Vieux Continent et enfreindrait le règlement sur les marchés numériques (Digital Markets Act).

Un “choix binaire” dans le viseur des régulateurs

Depuis novembre 2023, les utilisateurs européens de Facebook et Instagram ont la possibilité de souscrire à un abonnement mensuel d’au moins 10 euros. En contrepartie, ils ne voient plus de publicités sur ces réseaux sociaux. Meta affirme ainsi se conformer au Digital Markets Act en proposant une alternative à ceux qui refusent que leurs données soient collectées et croisées à des fins publicitaires.

Mais la Commission y voit plutôt un choix contraignant entre “payer ou consentir”, qu’elle juge en infraction avec le DMA comme l’explique le commissaire au marché intérieur Thierry Breton :

C’est un choix binaire, qui est une infraction au DMA.

– Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur

Bruxelles souhaite une “version moins personnalisée mais identique”

La vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager, renchérit en expliquant vouloir donner aux citoyens les moyens de contrôler leurs propres données et d’opter pour une publicité moins personnalisée. Bruxelles reproche donc à Meta de ne pas proposer d’alternative plus équilibrée, à savoir une version gratuite de ses réseaux avec une expérience publicitaire moins ciblée.

Meta risque plusieurs milliards d’euros d’amende

Le groupe de Mark Zuckerberg a désormais accès au dossier d’instruction et peut présenter sa défense. Mais s’il est reconnu en infraction, il s’expose à une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d’affaires mondial, soit plusieurs milliards d’euros. L’enquête doit être bouclée d’ici fin mars 2025.

Meta n’est pas la seule tech à subir les foudres de Bruxelles. La semaine dernière, Apple était également accusée de ne pas respecter le Digital Markets Act. Le géant à la pomme comme celui aux emojis devra répondre aux préoccupations des régulateurs pour éviter de lourdes sanctions financières à l’avenir.

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