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Bruno Retailleau envisage de rester à l’Intérieur : ses conditions

Dans une interview exclusive sur BFMTV, le ministre démissionnaire Bruno Retailleau dévoile les conditions auxquelles il accepterait de rester à l'Intérieur dans le gouvernement de François Bayrou. Parmi ses priorités : restriction du droit du sol à Mayotte, rétablissement du délit de séjour irrégulier...

Le devenir de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur reste en suspens. Invité sur le plateau de BFMTV ce mercredi matin, le ministre démissionnaire a posé ses conditions pour accepter de rester place Beauvau dans le futur gouvernement de François Bayrou. Des « lignes rouges » sur lesquelles il ne compte pas transiger.

Retailleau souhaite poursuivre à l’Intérieur, mais…

Interrogé sur son avenir politique, Bruno Retailleau a affirmé souhaiter conserver son portefeuille de ministre de l’Intérieur, si les conditions sont réunies. « Je le souhaite, si j’en ai les moyens », a-t-il déclaré face caméra. Mais pour l’heure, l’homme fort de la Place Beauvau estime que « les conditions ne sont pas réunies » pour que lui et sa famille politique, Les Républicains, intègrent le nouvel exécutif.

Bruno Retailleau, qui s’exprime au nom de son parti, attend désormais un geste fort de la part du nouveau Premier ministre François Bayrou. Les deux hommes doivent s’entretenir dans la journée pour clarifier la situation. Le Vendéen prévient d’ores et déjà :

Il sait qu’en choisissant de me faire venir au gouvernement, il choisit un style, des convictions et une ligne. Je ne trompe personne sur la marchandise.

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire

Pas question de « se trahir » ou de « tromper les Français »

Revenant sur sa nomination en septembre dernier dans le gouvernement de Michel Barnier, Bruno Retailleau affirme s’être fait une « promesse » : « ne pas me trahir et ne pas tromper les Français ». Autrement dit, le premier flic de France n’est « pas prêt à vendre ses idées à n’importe quel prix », même s’il se défend d’être « sectaire ».

Des « lignes rouges » sur l’immigration et la sécurité

Pour rester au gouvernement, Bruno Retailleau exige de pouvoir avancer sur ses priorités en matière d’immigration et de sécurité :

  • Restriction du droit du sol à Mayotte
  • Rétablissement du délit de séjour irrégulier
  • Allongement de la durée de rétention administrative

« Ce sont mes lignes rouges », a martelé le ministre. S’il n’obtient pas gain de cause, pas question pour lui de rempiler. Bruno Retailleau assure toutefois ne pas être « fétichiste » et ne pas avoir besoin d’une « loi immigration » en tant que telle. Des « mesures législatives », éventuellement portées par les parlementaires, pourraient lui convenir.

S’appuyer sur la « majorité nationale » plutôt que parlementaire

Pour justifier son volontarisme, Bruno Retailleau ne compte pas tant sur une éventuelle majorité à l’Assemblée nationale que sur ce qu’il appelle, en référence au général de Gaulle, la « majorité nationale ». Selon lui :

Les mesures de fermeté que j’ai proposées sont soutenues très majoritairement par les Français de droite, mais aussi par les Français de gauche.

Bruno Retailleau

La balle est désormais dans le camp de François Bayrou. À lui de décider s’il est prêt ou non à donner des gages à la droite pour conserver Bruno Retailleau et Les Républicains dans son équipe. Un premier test pour le nouveau locataire de Matignon qui entend gouverner dans un « esprit d’ouverture et de dialogue ».

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